"Je pars."

V: Healy, Alaska, U.S.A

Je regarde les deux rails parallèles luminescents aux trois seules lumières de la gare. Quand celles ci vacillent les rails semblent trembler et donnent l'illusion de petits serpentins dorés qu'on agite lors des ballets.

J'entend des semelles claquer contre le carrelage de la gare et instinctivement je m'enfonce dans le banc et plaque mon dos sur le crépi rouge tel un caméléon en proie au danger.

Les pas se rapprochent et sont réguliers, les chaussures doivent être des baskets car le bruit et légèrement étouffé...C'est donc plus probable que ce soit un homme.

Je distingue alors les contours de son être, sa carrure n'est pas large, il est plutôt mince mais pas maigre non plus.

Le temps de ma réflexion il s'est approché et se tient alors à trois mètres de moi. Pourtant aucun frisson ne me parcours, je devrais pourtant avoir peur toute seule en compagnie de cet homme dont je ne vois pas le visage.

Le temps semble ralentir...

Le bruit du train à vapeur se fait entendre et nous nous tournons vers les deux yeux jaunes qui imitent ceux des chats. Alors il s'arrête dans un crissement effroyable et les portes de métal s'ouvrent plus facilement, huilées sans doute.

Je m'engouffre alors dans le wagon et l'épaisse couche de fumée blanche qui sortait de ma bouche jusque là s'estompe.

Les portes se referment alors et en me retournant je le vois. L'homme de la gare que je vois maintenant à la lumière.

Il doit être légèrement plus âgé que moi, vingt ans peut être. Sa corpulence et plutôt androgyne, ses cheveux blonds de blé coiffés en bataille font ressortir son nez fin et délicatement dessiné.

Et c'est là que je découvre pour la première fois ses yeux, son oeil droit et vert clair et sa pupille est contractée tandis que celui de gauche et bleu et sa pupille décontractée.

-Miss Pimpurplump?Me demande t-il.

Sa voix et rauque se qui tranche avec sa morphologie.

-Te souviens tu de moi? Me demande t'il glissant une cigarette entre ses lèvres fines et voluptueuses. Il soulève alors son sourcil droit en allumant celle ci, la flamme vacille tout comme ma curiosité.

-Je devrais? Fis je en imitant son tic.

-Action ou vérité...?

Sa phrase en suspens me frappe alors.

-Que ce que tu fais là?Dis je avec froideur la tête haute.

-Ton gage était de m'emmener avec toi découvrir le monde...

-Et si je n'accepte pas?

-Alors qu'il en soit ainsi.

Il reste alors à me regarder de haut.

-Tu attends quoi là?Lui dis je avec un ton humoristique.

-J'attend ta réponse.

-Fais ce que tu veux, je n'aime pas dicter aux gens se qu'ils doivent faire.

Sans un mot de plus il pose son sac à dos sur la banquette et je m'assied en face de lui.

Il enfile ses écouteurs et se plonge dans un livre français de Marcel Proust, Le plaisir des jours.

Je vois à la quatrième de couverture qu'il est uniquement en français, quelqu'un de cultivé donc.

Il m'ignore totalement, je ne sais même pas son prénom...

Puisqu'il m'ignore je vais faire de même. Je me plonge alors dans un vieux livre L'écume des jours de Boris Vian. Oui, car moi aussi je sais parler français, ma grand mère l'était.

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Hey!

Voili voulou le cinquième et le dernier chapitre à Healy!

J'espère qu'il vous a plus et surtout n'hésitez pas à voter, à commenter et à me poser des questions en privé ou en commentaires si certaines choses ne sont pas claires.

Xoxo!:-*