Chapter 5: Friends with Benefits

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24 Mai 2013:

Exténuée, je venais de sombrer dans des rêves auxquels je repenserais peuplés de Jake décapités, charmante imagination, pourtant j'en fus vite extirpée par mon téléphone qui s'éclairait dans la pénombre du petit matin.

Je me retournai péniblement, avide d'un sommeil réparateur, lançant magistralement mon bras dans la direction du guéridon dans l'unique espoir d'atteindre mon cellulaire, sans envoyer valser la lampe de chevet sur la moquette écrue. Au plus près de mon but, une pression encerclant mes hanches me ravisa, et c'est dans un souffle de découragement que ma tête se renfonça dans les oreillers de plumes soutenus par ce traversin imposant. Je ferma les yeux, imaginant un appel sans grande importance, et me replongea dans la chaleur humaine qui me chatouillait la clavicule.

-Quel heure est-il ? Cette phrase explicite me parvint à mes oreilles tel un gémissement de découragement, avant que la masse corporelle d'où émanait cette plainte se trouvant à mes côtés ne se mouve avec une délicatesse à m'en arracher la majorité des couvertures.

-Oh ! Je ne sais pas ! Peut être que si tu me laissais me lever je pourrais te le dire. Ironisais-je, alors que je détournais ma tête, me retrouvant nez à nez avec ces yeux émeraude pétillant dans l'obscurité. Je perçus alors son nez se replissée formant ainsi une barre ridée qui joignait ses sourcils prouvant son mécontentement, avant de se retourner et de, par la même occasion, rembarquer à nouveau les édredons qui conservaient cette chaleur agréable.

Christian se leva, et sous ses pas feutrés, rejoignit la salle de bain attenant à sa chambre, d'où je pus distinguer l'eau commencer à couler. Je jeta un rapide coup d'œil au radio réveil qui renvoyait l'heure fatidique du lever.

-Monopolise pas la salle de bain ! On est deux, je te rappelle ! Criais-je en espérant qu'il m'ait entendu à travers les pressions de l'eau qui devait envelopper la pièce exiguë dans cette chaleur étouffante, recouvrant les miroirs d'une fine couche de buée.

Alors que je rabattais les couvertures sur ma tête, espérant ainsi récupérer un las de temps suffisant à poursuivre mon hibernation, mes pensées se bloquèrent sur la relation que je partageais avec Christian depuis environ 3 mois, d'ailleurs « relation » relevait d'un mot qui ne convenait pas du tout à la situation, je me voyais plutôt dans le rôle de Mila Kunis dans « Sexe entre amis », voilà, 3 mots qui résumaient à la perfection notre « relation » d'ordre purement physique, pourquoi jouer les saintes lorsque l'on peut se faire plaisir ?! Je n'irai pas jusqu'à proclamer un bonheur intense, mais je n'en étais pas pas au point de me morfondre sur ma situation, non, je le vivais bien et cela me convenait parfaitement. Aucun sentiment, aucun préjugé et surtout aucun regret. Que demande le peuple ! Alors que je cogitais sur mon triste sort, la porte se trouvant face à moi s'ouvrit à la volée, dévoilant Christian à moitié vêtu, une simple serviette négligemment noué autour de la taille dévoilant ce « V » tant recherché par la gente féminine, je restais une femme, après tout.

-La douche est libre, lâcha t-il alors qu'il secouait d'une main ses cheveux de jet encore humide et rejoignait son dressing dans l'arrière pièce. Je dois avouer que l'amabilité restait assez dure a acquérir, mais bon, cela pimentait parfois nos ébats.

-Trop aimable, raillais-je, tentant désespérément de soustraire mon corps à l'étau chaleureux que me procurait la couette, la vie est cruelle.

Alors que je m'étais mis à la recherche de mon blazer dans les méandres du loft de Chris, mon téléphone se remit à tinter, pour la seconde fois de la matinée.

-Oui. Je coupa court à tout entrain de mon correspondant, profondément agacée par la recherche peu fructueuse du dit vêtement.

-T'es pas matinale, j'aurai du m'en souvenir, un rire sarcastique me parvint augmentant ainsi l'énervement que j'éprouvais.

Beginning of HappinessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant