Chapter 3 : Bad Remember

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Zapper, zapper, zapper … mon doigt engourdis, compressait à rythme régulier le bouton de la télécommande, à la recherche d'un programme qui serait diffusé un dimanche soir à 23h. Je divaguais entre télé-achat, documentaires et autres programmes « divertissants ». Amy n'était toujours pas rentré de chez George, son copain depuis presque 1 an. Finalement je laissa la télé divulguer un documentaire animalier, assise en tailleur, le dos calé dans le renfoncement du dossier du canapé, j'attendais. Je n'avais pas bougé de l'après-midi, trop occupé à me morfondre sur le futur mariage, ridicule. Mes jambes était engourdis, séparées de mon corps, insensible, étrange sensation.

J'entendis la porte claquer dans un bruit sourd, avant une plainte, « merde » me décrochant un sourire moqueur devant la discrétion qu'elle prodiguait.

-Claire ?

-Dans le salon. Je leva la main, signalant mon emplacement tactique.

Je l'entendis se débarrasser de ses affaires, avant de la sentir se positionner derrière le canapé, à ma hauteur, et de sentir ses bras se croiser sur le haut de mon crane.

-Qu'est ce que tu regardes ? Son menton remuait sous les sons de ses paroles, me massant désagréablement ma tête, cette fille est impitoyable.

-Un documentaire sur les pandas. Répondis-je lascivement, continuant de jouet avec le claper des piles de la télécommande.

-Ouw, passionnant. Elle quitta sa position, avant d'enjamber le canapé et de se laisser tomber dans le canapé, à mes côtés. T'as même pas préparé le pop-corn ? Elle avait levé ses mains à la hauteur de sa tête, d'un air faussement agacé par rapport à l'absence de sa gourmandise préféré, cherchant désespérément un plat devant elle.

Je lui lançais un regard désespéré par sa réplique.

-Je croyais que tu t'étais mis au régime « pan-cakes bio » ? Je mimais les guillemets de mes doigts, d'un ton ironique me moquant de son revirement alimentaire. Elle pouffa, j'en conclut qu'elle avait encore dû vouloir suivre un de ces stupides magazines psycho-féminin, qui chaque semaine dévoilait un régime miracle que Amy s'empressait de suivre, même si pour cela elle ne devait avaler que des steaks, de la salade et cette fois-ci des pan-cakes bio.

Je souris avant de replonger, d'un œil attentif dans la vie trépidante des pandas de Chine.

-Tu savais qu'ils coupaient les bambous avec leur 5eme doigt. Lâchai-je en beau milieu d'un interview d'un garde forestier. Elle souffla, dépitée pat l'imbécilité que j'avais prononcé.

-C'est malheureux, ta vie sociale se résume à des pandas a travers un écran. Elle balança sa tête en arrière, la laissant se reposer sur l'appui tête, passant ses mains sur son visage en signe de désolation face à mes sorties quasi inexistantes

-C'est mieux que rien et puis à ce que je sache t'en est pas un, si ? Je rigola légèrement, tentant de détendre l'atmosphère qui comment à devenir tendu.

Finalement, elle laissa retomber ses bras mollement le long se con corps, avachis.

-Qu'est ce que tu as fais aujourd'hui ?

-Canapé, canapé et, ah, oui, j'oubliais … canapé. Ironisai-je.

-Mon dieu, dans 500 ans on retrouvera le fossile de tes fesses sur ce canapé. Je savais que je devais prendre cette remarque comme de la rigolade, pourtant je savais aussi qu'au fond cette remarque ressemblait plus à une réprimande qu'a une blague. Je ne laissa rien paraître et répliqua.

-Très philosophique, tu t'améliores à ce que je vois !

Elle ne répondit rien, et se contenta de souffler.

-J'étais sérieuse. Une phrase nette, tranchante, véridique.

-Je sais.

Calé au fond du canapé, aucune de nous deux n'osaient parler, assommées par les réactions de l'autre.

-Claire … Elle avait prononcé mon nom, comme à chaque fois qu'elle me rappelait ma vie privé sans vouloir m'offenser, de façon maternelle et mielleuse.

-Je sais ce que tu vas dire et crois moi, je n'ai pas envie de l'entendre. Je termina ma phrase sur un petit rire, un rire qui sonnait faux et qui montrait mon mal être, je me redressa, les coudes appuyés sur mes genoux, le regard fixé au mur se trouvant de moi.

-J'en ai rien à faire, à chaque fois tu te défiles, à chaque fois tu m'envoie balader, à chaque fois ca ce finis en dispute et le lendemain, elle claqua des doigts, c'est oublier. Son ton avait monté d'un octave , montrant son énervement qu'elle tentait de refouler depuis le début de la conversation, elle s'était levée, longeant la pièce, tel un lion en cage, je restai là, assise dans le canapé moelleux, attendant que l'ouragan Amy soit passé. Finalement, elle affaissât ses épaules, souffla un coup et s 'approcha de moi, se mettant à ma hauteur, retenu par ses genoux calés entre le sol et le sommier du canapé, mes mains enfouies dans les siennes. Tu peux plus continuer comme ça Claire, ça va bientôt faire deux mois que tu restes cloitrer dans l'appartement, ne sortant que pour le travail ou pour acheter le strictes nécessaire, je sais que ta rupture avec Christian t'a fait du mal, je baissa la tête, l'idylle que j'avais vécu avec Christian, un jeune juge, est ce que je qualifierais de « relation durable » puisqu'elle avait duré environ 3 ans, pourtant comme le dit le proverbe « L'herbe est plus verte dans le champ d'à côté » Monsieur le juge était parti voir ailleurs me laissant seule dans mon chagrin. Je sais aussi que l'annonce du mariage de Jake t'a rappelé de mauvais souvenirs.

Je me redressa face à l'énonciation du mariage, le mot à la bouche de tous les personnes que je croisais, nombreuses soient-elles...

-Le mariage n'a rien a voir, c'est du passé. Raillais-je entre mes dents, la mâchoire crispé.

Amy baissa la tête, peu convaincue. Jamais je ne l'admettrais, comment pourrais-je ? On garde toujours une trace de son premier amour, infime soit-elle, pour moi elle occupait une place plus important, la malchance s'abat sur moi, comme toujours, pensais-je.

-Arrête de mentir Rolande, tu te fais encore plus de mal. Ses yeux étaient encrés dans les miens, tentant de me résonner, tentant d'admettre ma défaite, mes faiblesses, je ne céderais pas, je ne devais pas.

-Te fais pas des films Amanda, on est pas dans un de tes stupides films à l'eau de rose. Je retira vivement mes mains des siennes, j'aperçus le visage de Amy se renfermer, contrarié. On peut dire qu'elle l'avait bien cherché, a vouloir me faire admettre la réalité, je m'étais renfermée sur moi même, dans ma coquille, cachant toutes mes émotions, pour ne plus être blessée. Je me relevai, Amanda se tenait toujours accroupi, la tête baissée, j'hésitai quelques instant à m'excuser, je me ravisa, me dirigeant d'un pas lourd vers ma chambre, jetant un dernier coup d'œil à Amy qui s'était désormais assise à même le sol, renfrognée.

Beginning of HappinessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant