Chapitre 22 - "Je sais qui je suis réellement"

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Je me réveillai aux alentours des quatorze heures, Danielle ne tarda pas à me suivre. Après nous être étirées, nous bûmes en silence le contenu d'une poche de sang chacune. Nous sentions que n'étions pas encore totalement remises de cette nuit blanche, je pensai alors à Aline et Inès qui étaient en train de souffrir en cours après leur nuit blanche avec nous, je me disais alors qu'il ne fallait pas nous plaindre.

Danielle me quitta par la suite sous cause d'obligations, très certainement liées à son métier, et je me retrouvai seule dans notre gigantesque demeure. Je décidai alors de me rendre utile et d'aller au supermarché dans le but de remplir le frigo presque vide, et je m'arrêtai à l'hôpital en passant, pour soutirer quelques poches de sang, bien que nous ne frôlions pas la pénurie.

Une fois les courses faites et rangées, je m'emparai du Journal du prénommé Dylan, Journal que j'avais légèrement oublié de lire ces derniers temps pour des raisons évidentes, et je m'installai sur le canapé.

20 juin 1945

Voilà dix-neuf jours que nous sommes en cavale. Les chasseurs ne nous ont pas attrapés. Pour le moment, du moins. Nous avions réussi à quitter mon pays natal et à rejoindre la France en bateau, mais je savais que nous n'étions pas sauvés pour autant. Je ne connaissais que trop bien les chasseurs; ils traquent et n'abandonneront jamais tant que leur objectif n'est pas rempli. Ils sont cruels et sans pitié envers les vampires et envers les traîtres.

J'aimerais avoir la certitude qu'un jour je pourrai vivre une vie paisible avec la femme que j'aime dans une charmante petite maison éloignée de tout, que nous vivrons heureux jusqu'à la fin. Malheureusement, je ne pouvais pas en être si certain que cela, car aimer cette jeune vampire m'avait condamné, condamné à fuir, à être perpétuellement en cavale. Fuir ma propre famille, mes proches, mes alliés, que c'était ironique. Mais je l'acceptais, car j'avais fait ce choix, et eux avaient fait le leur.

Nous savions que nous ne pouvions pas rester en France, car nous étions encore bien trop proches de l'Angleterre. Il fallait partir plus loin, dans un autre continent. Alors, nous nous retrouvons à longer la côte française, dans l'espoir de trouver un port avec un bateau qui pourrait nous emmener loin d'ici. En Amérique, par exemple. L'Amérique semblait être une bonne solution et cela nous convenait à nous deux. Alors, c'est en Amérique que nous irons.

Justine se montre forte durant ce trajet. Elle prend des initiatives, m'encourage quand mon moral est bas, nous change les idées en parlant de sa vie et en parlant de notre futur ensemble. Elle s'ouvre de plus en plus à moi et il est clair que cette timidité qu'elle arborait en tant que prisonnière commençait à s'effacer, tout simplement car elle me faisait confiance. Nous sommes heureux ensemble. Nous avons des projets, projets qui excluent les cavales, car malgré tout, nous nous imaginons un futur paisible et joyeux en Amérique, car c'était tout ce dont nous rêvions. Ces conversations égaient nos journées de marche épuisantes.

Mes yeux se ferment tout seuls. Il faut que j'aille dormir, car une nouvelle longue journée s'annonce demain. Cependant, j'ai la conviction que ce calvaire finira bientôt, j'ai la conviction que nous trouverons bientôt ce bateau et que nous y embarquerons.

2 juillet 1945

Ce bateau, nous l'avons trouvé. En ce moment-même, nous sommes en chemin pour les États-Unis, et nous y arriverons d'ici peu. Justine avait usé de ses méthodes de persuasion pour nous faire embarquer sans payer, et pour que les membres de l'équipage oublient notre présence à bord. C'était vraiment efficace.

De ce fait, nous ne sortons que très peu de notre cabine et nous passons notre temps à nous serrer dans nos bras et à discuter en rêvant. Je n'avais rien besoin d'autre, sa seule présence à mes côtés faisait de moi un homme comblé.

Vampires stories {EN RÉÉCRITURE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant