Chapitre 1.
Dehors l'air est calme, on pourrait tout à fait croire que tout va bien, que nous sommes tous serein, mais le ciel à quelque chose de triste ce soir-là, je crois que Sol à raison, lorsqu'elle marmonne que le ciel présage toujours quelque chose de mauvais quand il est gris.
Devant la maison Simon attend que je rentre. Il ne me voit pas, en haut de la colline la maison paraît minuscule, alors que nous possédons l'une des plus grandes de notre village, Shelton. Il faut dire qu'elle est pourtant l'une des plus petites de notre monde, notre village est si pauvre.
L'air me soulève les cheveux et ils se collent à ma figure. Je crois que les quelques larmes qui coulent sur mes joues n'y arrangent rien. Mais la chaleur et le vent m'assèchent la peau et je décide de descendre, la nuit va tomber et je dois préparer quelques affaires pour le lendemain.Simon m'attend toujours devant la petite porte devant chez moi, il se lève furieux quand il m'aperçoit.
- Mais où est ce que tu étais passé? J'ai fait le tour du village et dieu sait qu'il n'est pas grand, je ne t'ai même pas trouvé!- J'avais besoin de dire au revoir à ma mère.
- Pourquoi ne pas m'y avoir emmené? Je ne reviendrais peut être pas non plus tu sais.
- Si, nous reviendrons, mais ce ne sera plus jamais comme avant. Un jour nous perdrons notre vie par le monde auquel nous l'avions donné. Je voulais lui dire au revoir avant de perdre cette chose qui fait encore de nous des êtres humains, la liberté.
- Arrête Tara, tu ne sais même pas ce qu'il se produira. On s'en sortira peut être vivant.
- Ma mère disait la même chose.
Mon ventre me tiraille les pensées, Simon dort à point fermé, il refuse de dormir chez lui et de voir sa mère s'effondrer quand il quittera leur maison. Moi je n'ai pas peur, le chaos qui règne dans cette maison depuis 6ans me répugne. Rien ne peut me donner plus froid que l'ambiance glaciale qui y règne. Je regrette simplement de laissé Gathe entre les mains de mon père. Mais Sol saura s'en occupé. C'est une bonne sœur, je sais qu'elle peut y arriver, et je rentrerais sûrement avant qu'elle n'atteigne ses 17ans.
Je me lève alors qu'il n'est que cinq heures et demie. Il m'est impossible de dormir, dans 14 heures nous serons tous face au destin qui nous est imposé. Je ne veux pas perdre de temps à penser à plus tard puisque le trajet jusqu'au Rocher promet d'être long.
Je me faufile par la porte entrebâillée et attend d'arriver en bas des escaliers pour ne plus marcher sur la pointe des pieds. En entrant dans la cuisine je retrouve mon père la tête posé au-dessus du bras gauche dormant sur la table. J'en attendais pas moins, à vrai dire c'est tellement fréquent que je ne me surprends même plus à le déranger. J'attrape mon manteau beige et sors de cette lugubre pièce.
Le soleil est en train de se lever, peut-être est-ce le dernier que je vois avant longtemps. Le Rocher est réputé pour être si terne que le soleil de s'en approche pas, Papa me l'a si souvent répété que j'ai fini par le croire. Peut-être voulait-il me faire peur, je ne sais pas, je ne sais plus.L'air est frais, le matin est le moment que je préfère. Le soleil ne me brûle pas encore la peau même au détriment du vent comme le reste de la journée. Je longe les routes pavées, les volets sont fermés et même les colibris ne sont pas réveillés.
Puis viens la route goudronnée. Les usines délabrées qui l'arpente dorment encore. Il est trop tôt pour travailler.
Je gravis les talus sur le bord de la colline et manque presque de tomber tant la pente est raide. Au sommet le ciel comporte une couche de nuage si fine qu'on la confondrait avec du brouillard.
Je marche un peu et m'agenouille devant la plaque grisâtre qui est censée représenter mon enfance. Mais je ne vois rien d'autre que cette plaque grisâtre où sont gravés quelques mots. C'est stupide. Je me surprends alors à prononcer quelque chose comme si on allait me répondre. La gorge nouée je me tais. Les colibris sont réveillés et tentent tant bien que mal d'harmoniser l'atmosphère qui plane dans le ciel. Le soleil commence à se faire sentir alors je ferme les yeux et le laisse pénétrer dans ma peau une unique fois.
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LE COMMENCEMENT
RandomTara a 17 ans. Aînée d'une fratrie de 3 enfants, elle part découvrir le monde dans lequel elle est censée s'épanouir. Tiraillée entre un passé déconcertant, une amitié tumultueuse et une rencontre qui changera sa vie, sera-t-elle capable de retrouv...