LE COMMENCEMENT

Chapitre 10

Chapitre 10.

Le ciel est d'un bleu incommensurable. Comme si la tempête de contraste gris et blanc entre les nuages avait laissé place aux couleurs de la gaieté.

Quand je me réveille ce matin la, j'ai les yeux qui s'ouvrent presque automatiquement. Je ne me sens pas fatiguée, à vrai dire j'ai peut être passée la meilleure nuit de tout les temps depuis mon arrivée ici.
Je sens juste les quelques coups d'hier qui m'agrippent les côtes encore un peu, mais la douleur passera, elle passera car je sens qu'aujourd'hui va être un jour spécial, un jour qui va changer les choses.

Je ne sais pas ce que nous réserve cette journée, mais j'espère intérieurement qu'elle ne sera pas trop éprouvante. J'ai déjà eu assez de mauvaises impressions et sensations hier, je n'ai pas envie qu'elles reviennent me hanter.

Je prends ma douche sous une eau brûlante. Je frotte et masse délicatement les endroits où les coups se sont asséner sur mon corps, les endroits où les hématomes bleuâtres font figure. Du bout de mes doigts j'exerce une légère pression mais me retire lorsque j'ai bien trop mal pour pouvoir supporter ça encore longtemps.
Mon père m'a toujours dit « le mal combat le mal » alors j'ai toujours appliqué sa réplique lorsqu'un rien ne me causait une douleur.

J'enfile un short bleu marine et un pull gris chiné dans le but d'aller prendre mon petit déjeuner. Il 6h57, je ne pense pas vraiment croiser grand monde.

Normalement je ne me lève jamais pour aller déjeuner, pour deux raisons.
La première est que je n'ai jamais eu vraiment faim à cette heure ci de la journée et en temps normale je préfère attendre le déjeuner pour me goinfrer.
La deuxième est qu'en vérité je n'ai jamais le temps de prendre mon petit- déjeuner le matin car je me lève trop tard.
Cependant ce matin la, je me réveille avec l'envie d'aller manger et en plus de ça, j'ai tout mon temps.

Je longe les murs, m'appropriant un jeu enfantin qui est de ne passer par aucun endroit d'ombre.
Parce que le soleil me fait tellement du bien, lui a écraser ses rayons sur ma peau devenue lugubre avec les entraînements et un peu trop claire car on ne sort jamais d'ici..

Dans le réfectoire, j'entends le bruit des couverts remis en place, puis celui des oiseaux qui grésillent à la fenêtre ouverte.
C'est idiot mais j'ai l'impression qu'en une seule nuit tous mes problèmes se sont résolus, comme si c'était possible que je puisse croire en un avenir meilleur.
J'ai l'impression que finalement il est enfin venu pour moi de vivre certaines choses à peu près normalement même si certaines questions restent toujours suspendues en l'air.
Je compose mon assiette de ce qui me donne faim, c'est à dire pas grand chose mais c'est déjà un bon début que je sois la.

Lorsque je m'assois, et que je commence à boire je manque de m'étouffer avec mon verre d'eau. Non seulement je viens de remarquer que j'avais pas pris de couvert mais pour couronner le tout quelqu'un vient de me toucher l'épaule alors que je croyais être seule.

- On est bien matinale dit donc !

C'est Dave et son sourire opportun qui fait face à moi tranquillement, s'installant sur une chaise autours de ma table comme si je l'avais inviter à le faire.
Voyant que je fais comme si il ne m'avait pas parlé et que je continue à manger il reprend docilement.

- Tu sais que j'ai repensé la dernière fois au fait qu'on s'était vraiment bien entendu aux épreuves combinées.

- C'est vrai.
Et je le pense vraiment, même si j'avais complètement oublié qu'il pouvait être ce genre de personne il n'en demeure pas moins qu'il sait être gentil et drôle quand il le veut.

- Bon parles moi un peu de toi !

- tu veux que je te dise quoi ?
Je me braque quasiment automatiquement mais c'est le genre de question que j'essaye très certainement de fuir. J'essaye de peindre le visage de la fille qui ne veut rien dire sur le mien, mais il semble quand même vouloir en savoir plus.