Chapitre 15

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L'ambiance du salon de café dans lequel nous étions était très calme. Les gens parlaient doucement, d'un ton très posé, avec des petits gestes de la main pour appuyer leur propos. La table à laquelle j'étais assise était situé au centre de la pièce, c'était la table habituelle de mes trois amies. Il n'y avait pas leurs noms écris dessus, mais c'était tout comme. Je ne suivais même plus la conversation : j'étais totalement fascinée par la décoration sobre et élégante de ce simple café.

-Flora ?

Madison me regardait, agitant deux doigts devant mes yeux. Elle attendais apparemment une réponse.

-Oui? répondis-je en revenant à la conversation.

Jenna émit un petit rire face à mon visage perplexe. Elle se moquait souvent de moi celle là. Faut dire que j'avais souvent l'air d'une idiote aussi...

-Je disais que j'apprécierais beaucoup un petit moment de bien-être ensuite, et je vous proposais de venir avec moi. Entre copine, c'est mieux.

"Entre copine"... pouvais-je désormais me considérer comme l'amie de ces filles?

Elle me sourit comme une mère l'aurait fait à sa fille. J'acceptais avec un grand sourire et un peu trop d'enthousiasme : cette fois, ce fut les trois qui rigolèrent ensemble, et je ne pus m'empêcher de les rejoindre. Madison nous emmena à son institut préférée qui se trouvait dans une rue voisine. J'étais la seule à ne jamais avoir mit un pied dans ce genre de bâtiment. La pièce empestait de l'odeur parfumée des produits de beauté : c'était toujours mieux que la vieille odeur de transpiration accumulée au bout de trois jours sans douche (non pas que j'avais déjà fais l'expérience, mais mon frère, oui).

-Mes amours! Qu'est ce qu'on peut faire pour vous? s'exclama une femme en arrivant vers nous, et en ouvrant les bras pour y accueillir Madison, Jenna et Théa. 

C'était une grande femme, une très grande femme (bon pas trop non plus faut rien abuser, mais ses talons version 50 cm la faisait décoller jusqu'au plafond). Elle avait des cheveux blondes très très raides et qui volaient au moindre de ses mouvements. Ils étaient parsemés de petites mèches brunes, ce qui faisait ressortir son regard sombre. Elle était beaucoup maquillé, mais très bien maquillé, ce qui apportait une nuance, elle ne ressemblait en rien à ces filles qui mettaient trois couches de maquillage pour ressembler à rien : là, c'était un maquillage professionnel. Elle portait un chemisier rose fushia en satin, rentré dans un pantalon noir. En observant les autres personnes travaillant ici, je remarquais que c'était l'uniforme de la maison. 

L'inconnue me remarqua par dessus les épaules des filles qu'elle serait contre elle. Elle sourit davantage (si c'était encore possible) et se dirigea vers moi en tendant les bras. Je fus soudain compressé contre sa poitrine, et je tentais de lutter contre son parfum qui envahissait mes narines. 

-Hooo mais qui es-tu toi? Je ne t'ai encore jamais vu ici! Un vrai petit bijoux, mes filles seront ra-vies de s'occuper de toi, s'extasia t-elle en me désignant "ses filles", c'est à dire ses employés qu'elle devait, apparemment, chouchouter. 

J'esquissais un sourire, mal à l'aise de tant d'attention. Madison, qui perçut ma timidité, s'avança vers nous, et passa un bras autour de mes épaules:

-Flora, je te présente Isabelle, c'est la gérante de cet institut. Isabelle, je te présente notre nouvelle recrue, Flora Anson. 

Je souris un peu plus sincèrement, et Isabelle me présenta aux quelques filles présentent près de nous, qui me saluèrent avant de retourner à leurs tâches. Jenna, Madison et Théa se concertèrent avec Isabelle sur je ne sais quoi, pendant que j'observais les alentours. L'institut était très grand, et il y avait du rose presque partout. Très fille. 

-Bon, ma belle, on va t'expliquer le programme, me dit Théa en s'approchant. Madison et Jenna vont dans le coin massage, tandis que moi je vais me faire un soin du visage, j'en ai bien besoin. Toi, on te laisse le choix : Massage, soin du visage, des mains, des pieds, des jambes, de tout ce que tu veux. 

Je rougis suite à l'énumération des services proposés : je n'avais jamais eu besoin de tout cela, je ne savais pas vers quoi me dirigeait. Je portais la main à mes cheveux pour les remettre en place même si ce n'était pas utile. Madison attrapa ma main, et l'examina attentivement. 

-Je te propose de te rendre vers ces merveilleuses filles là-bas, qui s'occuperont de tes mains à merveille. Tu en as besoin, et une belle fille ne peut pas sortir sans de beaux ongles, me conseilla t-elle en souriant. 

Les filles partirent donc, et je m'avançais à petit pas timide vers le stand de manucure. Une jeune fille d'à peu près l'âge de Noémie m'accueillit, et me proposa de m'installer pendant qu'elle préparait son matériel. Je ne m'occupais jamais de mes ongles, je les laissais pousser, je ne les rongeais pas. Quand je jugeais qu'ils étaient trop long, je les coupais, mais je ne faisais rien de plus. Elle commença par me nettoyer les mains, me les désinfecta (je ne comprenais pas pourquoi, tout ceci était visiblement très nouveau pour moi), elle appliqua un vernis très très gras, une sorte d'huile, sur les ongles et les cuticules, qu'elle massa par la suite. Je lus sur le pot "Cuticle oil". Elle me plongea les mains dans un bol d'eau tiède, et mon visage se faisait de plus en plus perplexe au fur et à mesure des opérations. 

Toutes ces étapes pour au final appliquer du vernis sur les ongles! Je fus néanmoins, je le reconnais, très réjouie du résultat, qui était pourtant très très simple : un beau rouge cerise, qui me mettait dans tout mes états. J'en venais même à parler en agitant les mains, juste pour voir l'éclat du vernis qui captait la lumière. 

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