Chapitre 16

185 38 8
                                    

Il était 22h passé lorsque je rentrais chez moi, chose totalement inhabituelle pour moi. Mes parents étaient assis devant la télé, mon frère se trouvait sûrement dans sa chambre. Je ne savais pas à quoi m'attendre en rentrant : je n'avais pas prévenu que je rentrerais si tard. Mon père fut le premier à prendre la parole :

-Flora, nous t'accordons toute les sorties que tu veux, mais par malheur ai au moins l'idée de nous prévenir de ton retour!

Je rougis face à ce reproche de mon père, je me faisais rarement réprimandé. Ma mère se leva, elle était visiblement plus détendu que mon père mais me fit une remarque aussi, sur un ton plus doux:

-On t'a laissé une dizaine de messages. La prochaine fois, penses à regarder ton téléphone.

J'hochais la tête, incapable de prononcer un mot. Je filais dans ma chambre sans plus attendre. Je me mis rapidement en pyjama, et me glissais dans mon lit, allumant ma télé au passage pour regarder une série. J'observais mon pc posé sur le bureau : il faudra bien que je me remette à écrire la suite de mon bouquin, je dois y réfléchir plus pour trouver de l'inspiration. Je pris mon téléphone en main : 4 appels manqués de mes parents, 6 messages tous plus au moins identiques (T'es où? Tu fais quoi? Tu rentres quand? Allô?), 2 messages de Noemie et 1 de Carter. C'est bien la première fois que je suis autant demander. J'ouvris les messages de Noemie en premier :

Noemie: Ça te dit un petit café cette aprem ? :)

Son deuxième message datait de 2h après le premier.

Noemie: Tu dois être occupé. Fais moi signe quand t'es libre! :)

Je ne pris pas la peine de lui répondre maintenant, j'irais la voir lundi pour lui expliquer. Je lus ensuite le message de Carter.

Carter: Hâte d'être à demain..!

Je souris devant cette simple phrase, et lui répondis vite fais que j'étais aussi impatiente de le voir.

Aujourd'hui, j'avais passé une journée superbe. Après l'institut, nous étions rentrée chez Madison, où nous avions partagés un repas délicieux en discutant des derniers potins. Les filles voulaient sortir boire un verre dans un bar : je refusais, m'excusant que je devais rentrer à tout prix. Elles me deposèrent donc en voiture, et maintenant, elles devaient sûrement s'amuser comme des folles.

Je mis mon téléphone en sourdine, et me concentrais entièrement sur ma télé, m'endormant quelques épisodes plus tard...

******

Carter : Tu es prête ? Je suis garé devant chez toi.

J'avais prévenu Carter de ne pas sonner à la porte : je ne voulais pas risquer de le mettre en confrontation avec mon frère et mon père. Je vérifiais mon allure une dernière fois : un jean bleu ciel, un débardeur bleu roi que j'adorais plus que tout, et un gilet tout tout fin pour dire de ne pas sortir les épaules totalement découvertes. Le ciel était dégagé, et le soleil était bien présent, ce qui prévoyait une super journée. J'avais lâché mes cheveux et juste appliqué du mascara : le résultat me convenait très bien. Ma mère se trouvait dans la pièce à côté, en train de trier le linge sale. Je l'informais que je partais, et descendis en prenant soin d'éviter tout représentant de sexe masculin vivant sous ce toit.

La voiture de Carter était garé devant la maison voisine. Je le rejoignis dedans, et lui fis une bise. Il avait mit un beau polo à manches courtes rouge bordeaux.

-Tu vas bien?

Il avait un sourire resplendissant, et des dents blanches parfaitement alignées digne d'une publicité.

-Oui ça va. Et toi? répondis-je en rougissant légèrement.

C'était la première fois que je me retrouvais dans un espace aussi confiné avec un garçon qui ne faisait pas parti de ma famille. J'étais toute intimidée, et je ne parlais pas de toute la route, sauf pour lui répondre quand lui parlait. Il nous emmena dans un fastfood et on prit commande avant d'aller nous asseoir.

-Tu ne parles pas beaucoup toi, remarqua Carter avec un sourire en coin qui me fit loucher comme une idiote.

J'émis un petit rire nerveux qui correspondait plus à un grognement d'ogre:

-Je suis un peu timide à vrai dire.

Il rigola. Se foutait-il de moi? Il passe le bras par dessus la table : sa main vient se poser sur la mienne et son pouce caressa ma peau, ce qui me fit rougir rougir et encore rougir. Jamais personne ne m'avait touché de cette manière.

-Tu n'as pas de raison d'être timide enfin. Pas avec moi.

Ces paroles me touchaient droit au coeur : il était tellement adorable. Son regard me pénétrait, me sondait, et je souris, soudainement mise en confiance.

Une employé apporta nos plateaux au même moment et je me jetais sur mon hamburger, sous le regard rieur de Carter.

Another Me Où les histoires vivent. Découvrez maintenant