Chapitre 18

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Le réveil du lundi matin fut très dur. C'est toujours dur d'aller en cours après deux jours de repos. Je traînais au lit, comme chaque matin après que mon réveil ait sonné. Et la plupart du temps, je me rendormais, avant de me réveiller en sursaut avec un sentiment de panique, car le temps passe beaucoup trop vite quand on dort. J'attrapais mon téléphone sur ma table de nuit, et observais l'heure. 

6h57. Bien, j'avais dormi 12 min de plus depuis que le réveil m'avait sorti de mon rêve. La lumière de mon téléphone m'aveugla, mais j'avais remarqué l'icone disant que j'avais un message, et je tenais à lire ce message, la curiosité m'y poussé. 

Madison: Les filles et moi, on fait toujours la route ensemble le matin. Ça te dit de te joindre à nous? On passe te prendre vers 7h45 ;)

Je dus lire le message deux fois, pour être sure de ce que j'avais lu. Je fus envahie d'une bouffée de joie, et mon instinct me disait que ça allait être une bonne journée. Je pense que j'avais réussi à faire mon entrée dans leur cercle. Enfin, je pense. Je répondis un bref ok, et en voulant retourner au menu principal, je passais par ma boite de réception. Mon cœur se serra en constatant que j'avais oublié de donner des nouvelles à Noémie. Je devais absolument passé la voir aujourd'hui, et lui expliquais mon weekend de folie. 

Je sortis du lit, et descendis déjeuner lorsque je vis que la salle de bain était occupé. Mon père était affalé sur une chaise, une tasse de café devant lui, le journal dans la main. Une scène très cliché de film. Je passais à coté de lui, et l'embrassais sur la joue pour le saluer. 

-Bien dormi ma fille? me demanda t-il en souriant. 

Mon père était un homme heureux. Il souriait toujours. Ma mère aussi d'ailleurs. Ils étaient heureux ensemble quoi, rien de compliquer à comprendre. Ils étaient mariés depuis des années, honte à moi de ne pas savoir combien, et ils se disputaient très rarement. Au contraire de mon frère et moi, même si nos disputes étaient synonyme d'amour. 

Mon frère descendit quelques minutes plus tard, alors que j'avais presque fini de manger. Il s'était rasé, et avait mit une chemise. 

-J'espère que t'as pas laissé tes poils dans le lavabo, grognais-je tandis qu'il passait derrière ma chaise pour atteindre le frigo. 

Mon père ricana. C'était un vrai gamin, niveau chamaillerie, il aimait beaucoup nos petites répliques, à Jordan et moi. 

-Oui j'ai très bien dormi petite soeur, j'espère que toi aussi, me répondit Jordan d'un ton ironique. 

Je levais les yeux au ciel en souriant. Je débarrassais vite fais mon bol et le reste de ce que j'avais sorti, avant de filer dans la salle de bain. 

******

Jordan et mon père étaient déjà partis depuis environ 10 minutes lorsque Madison klaxonna devant chez moi. Je prévins ma mère, qui commençait son boulot vers 9h, que je partais et rejoignis la voiture de Madison. 

-Salut les filles! m'exclamai-je en grimpant à l'arrière aux cotés de Jenna. 

Celle ci me fit une bise, les deux autres me saluèrent oralement. 

Et nous voilà parties pour une nouvelle semaine. 


******

Quand je sortie de la voiture en compagnie des filles, je sentis les regards se fixés sur moi. Vendredi dernier, j'étais encore une fille banale à qui personne ne faisait attention. Aujourd'hui, j'étais la fille qui marchait aux cotés de Madison, Théa et Jenna. 

J'eus du mal à faire face à tant d'attention. Je marchais la tête baissée, j'évitais de regarder les autres. J'eus tout de même le temps de constater des regards jaloux de certaines filles ; d'autres en revanche, m'adressaient des regards de pitié. 

Une fois à l'intérieur du bâtiment, je me tournais vers les filles : 

-Je dois filer à mon casier. On se rejoint en cours. 

Et je m'éloignais d'elles sur ces mots. J'avais presque tout mes cours en commun avec elles, ce ne serait pas dur de les retrouver. Même si je n'avais pas eu tant de cours avec elles, je les aurais tout de même retrouvées : elles prenaient toujours soin d'être en évidence. 

Le garçon du casier était là. Pour la première fois, il se tourna vers moi lorsque j'arrivais. Mais rien de plus. Pas un sourire, pas une émotion se dégageant de ses yeux. Juste un regard impassible, inexpressif. Au contraire de lui, j'esquissais un petit sourire qui se voulait confiant, mais qui apparut plutôt comme un sourire venant d'une fille mal à l'aise. 

Il referma son casier et s'éloigna aussitôt. Je fis de même, je ne voulais pas être en retard à mon cours de maths pour rien. 

*****

La matinée fut étrange, ce fut comme vivre dans une vie qui n'était pas la mienne. En classe, le trio avait veillé à me garder une place près d'elles, ce qui me valut des regards inquisiteurs de la part de nos camarades. Je ne me mêlais pas au conversation, je restais fidèle à mes professeurs et me contentais d'écouter leurs cours. 

-Eh ben, j'ai bien cru que je ne ressortirais pas vivante de ce cours, tellement l'ennuie se resserrait autour de moi, se plaignit Théa lorsqu'on sortit du cours de religion à la fin de la matinée. 

Je vérifiais de bien avoir assez d'argent sur moi pour payer le sandwich de Noemie et le mien. J'allais enfin revoir mon amie et pouvoir m'excuser de mon absence de nouvelles. Je m'apprêtais à laisser les filles, lorsque Théa me demanda: 

-Flora, tu manges avec nous n'est-ce pas? 

Elle m'adressa un sourire amicale. Les trois me regardèrent, attendant ma réponse. Madison perçut mon hésitation, et son regard se fit plus ferme, m'obligeant presque à accepter la demande de Théa. Mes pensées partaient dans tout les sens, mon cœur pensait à la promesse que j'avais faite de retrouver Noemie. Je baissais les bras, presque d'un air vaincu, et acceptais le repas, me remettant en marche en direction de la cafétéria, mon esprit totalement obnubilé par la bibliothèque. 

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