Boogeyman (DISPO POUR HALLOWEEN 🎃)

7.

« De monstre il est le roi et craint sur son passage,

Même le pire d'entre eux se doit de se prosterner. »

22 JANVIER

— Bella, je ne suis pas sûr qu'aller voir cette femme t'aidera.

— Je suis certaine qu'elle en sait un paquet sur tout ça.

— Ce n'était qu'une psychologue !

— Qui a quitté son boulot après avoir eu un entretien avec une enfant qui ne dormait plus la nuit. Paul, je sais ce que je fais. Si tu veux réellement m'aider, s'il te plait, laisse moi en savoir plus sur ce monstre.

— Je ne sais pas, Bella...

— Reste ici, et... reste éveillé.

Sur ces mots, Bella l'embrassa sur la joue, enfila ses gants et sortit de la maison. Le soleil commençait à se coucher, le froid était bien présent, lui glaçant le sang à peine mit-elle le pied dehors. Elle monta dans sa voiture et démarra. Elle jeta un dernier regard à Paul qui restait à la porte, elle pouvait voir l'inquiétude dans ses yeux. Ce n'était pas l'angoisse de rester seul qui lui tordait l'estomac, c'était de voir que Bella était obsédée par cette histoire, Paul restait sceptique même malgré l'étrange marque qu'elle avait sur le bras.

Avec toutes leurs recherches, sur internet et même dans de vieux livres poussiéreux, Isabella en avait appris plus sur Boogeyman. On pouvait lui donner beaucoup de noms. Le croquemitaine était le plus approprié mais aussi le plus connu. D'ailleurs, c'était à se demander, si croquemitaine n'était pas un jeu de mot, après tout, il dévorait les doigts des enfants.

Elle avait aussi trouvé des vieux articles sur le web parlant de l'histoire d'une psychologue. Elle avait suivi un enfant qui était insomniaque, Bella avait alors supplié Paul de trouver tout ce dont elle avait besoin sur cette femme et il le fit, même s'il n'avait pas le droit.

Pour elle, cet enfant qui ne dormait plus, c'était pour une bonne raison, et elle savait déjà laquelle. Sauf qu'elle avait besoin d'un témoignage. Plus elle en savait, mieux c'était. Comment faire lorsqu'on ne connaissait rien de son ennemi ? Elle était vulnérable, effrayée et lui, il le ressentait, s'en servait et s'en nourrissait.

Il jouera jusqu'à ce qu'il se lasse et passe à une autre victime.

Elle roula une bonne partie de la nuit, elle s'arrêta dans un café, elle en bu trois, pour rester éveillée. Elle n'avait personne pour la protéger si elle s'endormait, elle avait compris que si elle dormait, elle le voyait. La meilleure chose à faire était de dormir la journée, la lumière le repoussait.

L'endroit était désert, il y avait juste un petit groupe de jeunes dans un coin, la radio passait en sourdine et une serveuse flirtait avec un homme près du bar. Isabella détourna le regard et observa dehors, un paysage noir, elle détestait la nuit à présent, lui faisant penser à la disparition de son fils mais aussi à lui. 

— Vous désirez un autre café ? demanda une voix féminine et douce.

Isabella posa son regard sur la jeune femme qui lui souriait, elle hocha simplement la tête, la serveuse lui resservit un café avant d'aller voir les autres clients.

Elle entoura la tasse de ses mains, la chaleur était la bienvenue. Elle n'arrivait pas à se réchauffer, ses doigts en étaient rouges et contractés, son sang était glacé. Elle but une gorgée, le liquide la réchauffa de l'intérieur, elle en ferma même les yeux tant c'était un plaisir.