13.

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« Il prendra l'apparence de tes pires cauchemars,

t'obligeant à te confronter à tes plus grandes peurs.

C'est ainsi qu'il se nourrit, c'est ainsi qu'il te vide. »

18 FÉVRIER

— William ! Will regardes moi ! Ressaisis toi !

Paul hurlait, sa voix résonnait dans tout l'endroit, donnant alors une atmosphère encore plus inquiétante, son cœur battait la chamade, il en avait même oublié les douleurs dans ses doigts, ce qui lui importait c'était de sauver les enfants, il avait compris. Il avait tout compris. William avait les yeux dans le vague, des larmes aux bords de ceux-ci, son teint était livide, comme s'il était absent, la tête de son fils endormi reposait sur ses genoux, il semblait totalement anéanti et cela, Paul pouvait le comprendre.

— Will, je t'en prie ! S'écria Paul.

Celui-ci ne réagit pas, il décida alors d'employer les grands moyens. Il lui mit une gifle, assez forte pour que son ami le regarde enfin dans les yeux. Il venait de perdre son enfant pour de bon. En entrant dans cette crevasse, William s'était préparé, il se l'était dit, peut-être qu'il allait retrouver son fils mort. Mais finalement, nous n'y sommes jamais préparé, c'est tout bonnement impossible.

— Will j'ai besoin de ton aide, il faut qu'on sauve ces gosses !

— Ils sont morts ...

— Non ! Non ils ne le sont pas, je sais que ça peut paraître dingue mais parfois, quand la température du corps descend très bas, on s'endort, tu vois ? Mais le cœur bat encore, c'est comme un coma ! Ces gosses dorment ! Il faut les réveiller !

— Comment ? C'est terminé ... Tommy est mort ...

—Il y a sept gosses dans ce trou, et certains sont encore en vie !

William fixa Paul un moment sans rien dire, finalement, il reposa délicatement son fils sur le sol et se releva malgré les difficultés, il avait l'impression d'être épuisé, c'était le cas, moralement. Paul se redressa à son tour pour faire face à son ami et collègue.

—  Frappe moi, assez fort pour que je perde connaissance.

— Quoi ? T'es devenu dingue ?

— Will ! Il faut que tu me frappes !

— Pourquoi ... ?

— C'est trop compliqué à expliquer, mais je t'en prie, fais moi confiance.

William faisait confiance à Paul, c'était d'ailleurs pour cela qu'il l'avait suivi jusqu'ici, il accepta alors de le frapper même s'il n'était pas pour cette idée, Paul semblait vraiment convaincu. Peut-être que William avait perdu son enfant, mais il pensait aux autres parents, il connaissait la douleur, il ne voulait pas que d'autres la ressente.

— Si jamais je m'agite trop, je te le demande William, réveille moi.

Son ami hocha la tête pour montrer qu'il avait compris. Paul lui fit alors comprendre qu'il fallait qu'il le frappe, fort, pour qu'il perde connaissance, il s'endormirait instantanément, c'était le seul moyen.

Will prit son courage à deux mains et le fit, il le frappa en plein visage une première fois, pas assez fort a priori, Paul ne ressentit qu'une légère douleur sur le côté droit de sa mâchoire.

—  Plus fort ! Pour ton fils bordel !

William se mit alors à crier, les larmes perlèrent sur ses joues, il prit son élan et asséna un énorme coup à Paul qui s'étala de tout son long sur le sol, inconscient. Will se laissa alors tomber à genoux à côté de Paul, puis il sanglota silencieusement. Ce n'était qu'un cauchemar, c'était ce qu'il se répétait pour se rassurer. Il resta ainsi, la tête baissée, les larmes ruisselant sur ses joues dans le silence.

Boogeyman (DISPO POUR HALLOWEEN 🎃)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant