Dieu est amour, mais le Diable fait cette chose que tu aimes avec sa langue...
Le bruit d'une portière qui claque me réveille. Je suis toujours dans sa voiture, mais seule et recouverte d'un pull qui n'est pas le mien. C'est en regardant dehors que je remarque qu'il s'est arrêté de pleuvoir et que le soleil se lève. Lui, il est là, appuyé sur le pare-choc de la voiture, une cigarette à la main. Je m'étire, enfile correctement le pull, descend de l'auto et vais m'installer à ses cotés. Il me jette un regard en biais et me tend sa clope. Je m'en empare et viens la placer entre mes lèvres. Nous regardons le soleil se lever en silence. Je sens son regard se poser sur moi de temps à autre, comme pour vérifier que je ne vais pas disparaître soudainement. Je jette un oeil à mon portable et me rend compte qu'il est cinq heure du matin et qu'on est vendredi. Ce qui signifie que je dois être en cours dans environs trois heures. J'ai également plusieurs appels manqués et messages de la part de mes amis. J'y répondrais plus tard.
- On devrais peut-être rentrer, dis-je à contre-coeur, on a cours dans trois heures...
Il se contente d'hausser les épaules, jette sa cigarette et monte dans la voiture sans un mot. Je le suis sans rien ajouter. Nous ne parlons pas de tout le trajet, sauf quand il me demande mon adresse pour pouvoir me ramener. Une fois sur place, il se gare sur le trottoir mais ne coupe pas le moteur. Je me tourne vers lui, le remercie une fois de plus et dépose un baiser sur sa joue avant de descendre. Il attend que je soit à l'intérieur pour démarrer.
Six heures trente, je mange un fruit avant de monter me préparer. Je commence par mon sac de cours, que je remplis des affaires qui se trouvent sur mon bureau sans même y prêter attention. Ensuite, je me dirige vers la salle de bain, me déshabille machinalement et entre dans la douche. L'eau chaude détend mes muscles courbaturés. Une voiture, aussi confortable soit elle, n'est pas l'endroit idéal pour passer la nuit. Je cogite sous l'eau un bon moment. La nuit dernière n'était pas la plus normale que j'ai passé. Je me demande ce qui l'a mit dans cet état, si il voudrait m'en parler un jour, si ça allait changer la relation, aussi étrange soit-elle, que nous avions. Et également si Robin se rappellerait de notre rencontre. Si oui, il n'allait probablement pas en rester là.
Après vingt minutes, je me décide enfin à sortir de la douche. Étant donné la fatigue dont je suis victime je choisis de ne pas me maquiller, de porter mes lunettes au lieu de mes lentilles. J'attache mes cheveux en un chignon lâche et enfile des vêtements confortables; un jean noir, des bottines et le premier pull qui me tombe sous la main feront largement l'affaire. Il est sept heure trente lorsque j'ai fini de me préparer. Mon bus passant à sept vingt-cinq je vais devoir me rendre en cours à pied. La galère. Je saisis mon sac-à-dos, mes clés et mon portable et quitte la maison. A peine ai-je le temps de sortir que je remarque la grosse voiture noire qui m'a déposée ici même il n'y a pas trois heures.
Mais qu'est-ce qu'il fait là ?
Je me dirige vers le véhicule pour lui poser la question mais il se contente de me faire signe de monter. Une fois à l'intérieur je vois qu'il a changé de vêtements. Il porte un jean noir déchiré, un chandail blanc qui laisse apparaître ses tatouages au travers et une veste en cuir parfaitement cintrée. Il est vraiment beau. Tellement que je me sens presque honteuse d'être aussi négligée face à lui. Le fait que ses cheveux, en batailles, soient encore mouillés, signe qu'il s'est dépêché pour repasser me prendre, ne fait qu'ajouter un poids à mon malaise.
- Pourquoi être venu me chercher? je demande curieuse.
Il hausse les épaules et désigne d'un coup de tête deux Starbucks placés dans le porte-gobelet de la voiture. Il joue à quoi ? Ce gars est sans doute le plus mystérieux, il est plutôt renfermé et ne parle presqu'à personne. Je décide tout de même de prendre la boisson et d'en profiter. Je me méfierai plus tard. Il me jette un regard et esquisse un sourire arrogant en détaillant ma tenue puis démarre la voiture. Je regarde mes vêtements à la recherche d'une quelconque tâche ou motif qui pourrait l'amuser mais trouve rien.
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The Girl Who Cried Wolf
Romance"Peut-être que le loup est amoureux de la lune et que, tout les soirs, il pleure un amour impossible, peut-être que je suis le loup et que tu es la lune. Tu te détruis pour voir si quelqu'un en a quelque chose à foutre. Et bien, moi j'en ai quelq...