(3) Juliette - Pink Trouble

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J'ignorai la douleur et tirai encore sur mes chaînes, pressentant que les deux précédentes paroles n'auguraient rien de bon. Ils firent comme si je n'étais pas là et je m'énervais :

« -Qui êtes vous, que me voulez-vous ?!, je me tournai vers mon père, Pourquoi est-ce que tu me fais ça ? Je suis ta fille ! Je t'ai toujours obéis, je me suis toujours pliée à tes moindres désirs. Et maman... maman qui continuait à t'aimer malgré ton comportement. Je te hais. Je te hais depuis que j'ai vu le jour. Tu es le pi... »

Le coup partit. Je reçus son poing dans ma mâchoire, qui tint le coup malgré l'intensité du choc qui me coupa le souffle, et la douleur me vrilla les tympans. Les lumières dansèrent devant mon visage. Mon père, apparemment satisfait, s'approcha de mon visage et me souffla dans l'oreille :

« -Maintenant j'espère que tu as compris qu'ici : c'est moi qui commande et toi qui te soumets... Tu ne sais pas à qui tu as affaire, princesse.

- Espèce de... »

Un deuxième coup surgit mais cette fois dans le ventre et mon corps tenta de se replier sur lui-même, en vain. La respiration stoppée, j'essayais de reprendre mon souffle et de sortir ce que je pensais de cet homme qui ne pouvais être mon père. Craignant d'autres coups, je gardai les yeux fermés, à l'écoute du moindre bruit qui pourrait trahir un ultime coup. Rien. Déstabilisée, j'entendis seulement un bruit de métal, puis un liquide qui s'écoulait. Lorsque je rouvris les yeux, la première chose que je vis fût une seringue que le jeune homme tenait entre ses mains. Je sentis alors la sueur perler sur mon front, la peur monter en moi, et je tentais désespérément de tirer sur les cordes. L'une était en train de céder, devenant de plus en plus rêche et creusant ma peau. Je grimaçais de douleur, me retenant toutefois d'émettre un quelconque son qui pourrait me trahir, m'être fatal.
Je calculais les chances que j'avais de m'en sortir... Elles étaient faibles. Je guettais une sortie cachée dans la pièce, mais seule la porte derrière eux me paraissait accessible. Je pris ma décision : seule la fuite était envisageable. Peut-être n'étais-je pas la plus forte d'entre eux, mais j'étais dotée d'une rapidité et seules des cordes pouvaient m'arrêter. Je continuais à contracter mes bras pour faire céder les cordes, mais la brûlure entaillait ma peau et je n'étais à rien de hurler.
Mon père et l'homme à la seringue ne faisaient plus attention à moi, parlant à voix basse en fixant la porte comme si un ange allait entrer dans pièce. Je profitai de ce moment d'inattention pour arracher d'un coup sec la corde en lambeaux et de m'aider de ma main libre pour arracher la menotte de mon deuxième poignet. Les deux individus mirent un temps avant de comprendre ce qui arrivait, et l'adrénaline me permit de sauter de la table et d'arracher les dernières cordes sans effort. Mon père pesta et l'autre brandit sa seringue devant lui en tentative de protection. Je criai :

« -Je ne sais ce que vous me prépariez et je n'ai aucune envie de le savoir. Mais vos plans tombent officiellement à l'eau. Bonne chance pour l'expliquer au ''maître'' qu'une jeune adolescente vous a échappé.

Le jeune homme se pétrifia alors, et je crut qu'il avait peur de ce qui allait arriver après que je sois parti. Le sentiment que j'avais gagné, que j'allais fuir sans soucis, disparût bien vite quand une voix retentit dans mon dos :

-Ils n'auront rien à m'expliquer du tout. »

Wild RosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant