chapitre 5

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-Faire du shopping ? Mais il pleut...

Enora rit au téléphone, elle avait toujours eut un rire communicatif, cela fit sourire Laura.

-Tu n'aimes toujours pas le shopping à ce que je vois.

Laura regarda par la fenêtre. Il pleuvait autant que le jour où elle avait rencontré le connard qui l'avait mis dans cet état. Etrangement, cette pensée lui arracha un sourire.

-Il adorait m'acheter des trucs hors de prix...

-Non ! Laura ! Ne recommence pas ! Tu te fais du mal, tu le sais...

Enora s'inquiétait quand son amie devenait nostalgique. Cette relation était un vrai poison et voilà qu'elle laissait des traces que Laura refusait d'effacer. Annuler si soudainement son avortement...

-Alors tu comptes... le... garder ?

Silence au bout du fil...

-Le bébé... Enfin... Ton bébé...

Toujours du silence.

Enora regretta d'avoir posé cette question. Voilà qu'elle commençait à pleurer pour une raison qui lui était incompréhensible. Ça la rendait triste...

-Enora ?

Prise au dépourvu, elle sécha ses pleurs et répondit le plus énergiquement possible.

-Oui ?

-Tu es la seule... qui a toujours été là pour moi. Et je... ne peux pas... te remercier comme il le faut... je suis vraiment pitoyable...

-C'est pour ça que tu es mon amie...

Laura releva son t-shirt pour observer son bidou qui la mettait à l'étroit dans ses vieux vêtements. Ceux-ci hurlaient leur envie d'être changés.

-Allons faire ce shopping.

-Quoi ? Tu es sérieuse ?

-Oui, je me sens un peu serrée en ce moment. Il est temps de changer.

Enora esquissa un sourire satisfait

-Yosh ! Alors, prépare-toi, je viens te chercher.

Elle raccrocha.

Laura recommença à fixer la pluie dehors. Il faudrait bientôt reprendre les cours, puisque la rentrée ne saurait tarder. Non, elle avait 23 ans et des rêves plein la tête. Elle tentait de se dire que tout irait pour le mieux.

Et dire que c'était le jour de la saint Valentin...
Triste vie.
Elle n'était pas du genre romantique, mais, elle s'était toujours demandée l'effet que procurait une de ces fêtes avec un "amoureux".
Cette année, peut être aurait-elle une amoureuse. Qu'elle ironie... Ce shopping arrivait à point nommé !
Il ne restait plus qu'à se préparer...

Elle se leva, un peu lourde pour aller prendre une douche, elle était terriblement fatiguée... que n'était-elle pas prête à faire pour son Enora adorée. Celle-ci, justement, ne tarda pas et sonnait déjà à la porte lorsqu'elle allait s'assoir dans son canapé pour l'attendre.

Elle ouvrit à un gigantesque bouquet de roses jaunes et se sentit immédiatement gênée.

-Je ne t'ai rien acheté...

La cause de son mal-être, venait un peu du fait que l'espace d'un instant, elle avait espéré voir derrière cette porte, le père de son enfant. Pourquoi ? Elle ne le saurait sûrement jamais...

-Ton cadeau pour moi sera cette journée. Bonne saint Valentin !

Enora agrippa son amie par le poignet et l'entraina vers les grands magasins.

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