La fin?

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Quand elle reprit plus ou moins conscience, une lumière aveugla Laura. Le temps de se rendre compte d'où elle se trouvait, elle remarqua seulement la solitude environnante. De plus elle ne se trouvait nulle part ailleurs que dans une chambre d'hôpital, en position pour accoucher.

Impossible.

C'était forcément un mauvais rêve. Elle n'était pas enceinte.

Impossible.

Pourtant, ce ventre proéminant était l'irréfutable preuve du contraire. Elle était devenue comme amnésique face à ce choc. Elle ne se souvenait plus de grand-chose depuis...

Arthur.

Et tout lui revint soudainement comme un éclair. Ça et le fait qu'elle était en plein accouchement. La douleur, fulgurante la transperça de part en part, autant que la lumière, la seule chose qu'il lui était permis de voir. Baignée dans cette immonde clarté, deux yeux verts la scrutaient avec tout leur mépris, avec toute leur méchanceté.

Ce n'étaient pas les yeux d'Enora.

Elle n'avait pas ce regard si dur.

Arthur... arrête de me tourmenter...

Etait-ce vraiment le bon moment pour une introspection ? Était-ce vraiment le moment de se demander si elle était vraiment en train d'accepter que cet homme laisse une trace dans sa vie ? N'était-elle pas en train de trahir sa copine ? Ne se trahissait-elle pas elle-même en même temps ?

Et si tout avait été différent ? Mieux ? Pire ?

La seule chose rationnelle à se dire était qu'il existait deux configurations. Celle où elle était Laura et celle où elle ne l'aurait pas été.

La seule chose dont elle était sure...

Fallait s'en contenter. Elle était Laura. Point barre.

-C'est bien ! Ça se dilate vite ! Ça sera bientôt terminé ! Courage madame !

Déconnectée du reste du monde, elle ne distinguait plus les voix, ne voyait personne, à part la douleur. La douleur et la lumière.

Un sourire.

En dessous de ses yeux verts

Ce sourire.

Son sourire.

La plus belle chose qui lui ait été donné de voir dans sa vie. La chose qui devait être à l'origine de tous ses sacrifices. La seule raison valable pour laquelle elle acceptait de se détruire.

Se détruire. Littéralement.

Parce qu'au bout d'un moment, elle entendit un truc du genre : « merde, le bébé va sortir, il faut pratiquer une incision. »

Il faut faire quoi ?

Ce fut ce judicieux instant qu'elle choisit pour se réveiller. Une sage-femme le remarqua et lui prit la main.

-Il faut pousser maintenant madame, allez, poussez !

-NOOON !!!

Cette réponse étrange arrêta toute l'opération. L'équipe de médecins s'affairant autour d'elle semblaient surpris de rencontrer un si étrange cas de déni maternel. Seulement... seulement... elle n'était pas prête.

-Je ne veux pas... Je ne peux...pas ! Où est Enora ?

-Qui ?

-Celle qui... m'a amenée ici...

Le silence se fit. La gêne s'installa, ce qui donnait à Laura l'envie de dégueuler.

-Elle... elle est partie juste après. Sûrement pour aller vous chercher des affaires.

A ces mots, elle se déconnecta totalement. La seule chose qui était à sa mesure était d'essayer de se sortir de cette situation saugrenue où au final, elle était seule. Tous l'avaient abandonnée. Sa famille, Arthur, Enora... Tous. Tous. Tous. Tous. Tous. TOUS !!!

Elle partit d'un rire sardonique et décida de se reprendre en main. Après cela, tout serait terminé, l'enfant adopté. Le passé effacé.

Pousser.

Elle poussa des cris effroyables durant les dix minutes qui suivirent jusqu'à ce que le sien soit remplacé par ceux de sa progéniture.

Plus jamais ça...

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