Chapitre 1: Flashback.(partie 3.)

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Je sors mon téléphone, et je peux lire ''deux appels manqués : maman'' je soupire, je la rappellerai plus tard. Je relève ensuite la tête après avoir poussé la porte d'entrée. Mon téléphone me tombe des mains et se claque contre le sol face à cette scène qui se déroule devant moi.

- Abiiiiiiiiiiiiiiii !, je crie alors en la voyant traverser la route pour se rendre à sa voiture sur le trottoir de devant, une voiture arrive à toute vitesse, elle tourne son regard vers celle-ci.

Elle n'a pas le temps de se reculer que la polo noire la percute alors. Je vois le corps de ma sœur être propulsé à quelques mètres et je me mets à hurler. Je n'y crois pas, comment cela peut être réel..
La voiture ne s'arrête pas et continue dans son élan. Je cours ainsi vers son corps, immobile en plein milieu de la route, et je m'agenouille. Du sang coule le long de ses joues, elle est inconsciente, et mal en point. Je pose une main sur son visage sans expression.

- Abigail, dis moi quelque chose... merde, restes avec moi! , dis-je alors totalement paniquée sans savoir réellement quoi faire.

J'incline ma tête sur sa poitrine afin d'écouter les battements de son cœur.. Il sont légers, mais elle respire encore, cela me rassure.. mais je doute que cela dure bien longtemps. Je ne m'occupe pas de la foule de personnes qui est sortie et qui est spectatrice de la scène. J'essaie de trouver une solution, lorsqu'un jeune homme d'une vingtaine d'années s'approche de moi.

- J'ai appelé les secours.. Ils ne vont pas tarder..., lança t il.

- Il faut la garder en vie..il faut que je la garde en vie... son pouls est très faible.., je lui réponds alors en retrouvant cette inquiétude.

Je ne sais pas quoi faire. Je ferme alors les yeux et pense, qu'aie-je appris lors de mes peu nombreux cours de médecine. Mais rien ne me revient, je suis bien trop touchée et bien trop apeurée pour me souvenir de quelque chose. Des larmes coulent le long de mon visage. J'attrape fermement la main de ma sœur et je la regarde.

- Je t'en prie Abigail.. j'ai besoin de toi..

C'est alors que Maël sort du bar, s'interrogeant sur la raison de tout ce chaos dehors.

- Oh mon dieu, non.., je l'entends dire pendant qu'il accourt vers nous., mais, que s'est-il passé?

- Une voiture l'a.., je n'arrive pas à finir ma phrase, ma gorge se noue., aide moi..il ne faut pas qu'elle meurt.. ils vont arriver...ils vont bientôt arriver....

Je le vois réfléchir, il la regarde. De mon côté je n'agis pas, je garde sa main dans la mienne. Les gens parlent, ils s'affolent, ce qui énerve Maël qui se lève alors.

- Oh ! Fermez la ! À moins que vous soyez médecin et que vous ayez une idée de comment nous aider, fermez la ! , crie-t-il alors en posant ses mains sur sa tête.

Je suis étonnée de sa réaction, et je le suis d'autant plus que le calme s'impose ensuite dans cette rue. Je ne comprends pas pourquoi il s'est énervé ainsi, mais c'est à vrai dire le cadet de mes soucis..

- J'ai l'impression que le souci provient de sa tête.. Le sang y coule fortement.. mais j'ai pas eu de cours de neuro putain.., je dis alors.

- Il ne faut pas la bouger.. je le pense du moins.., me répond-t-il.

- Bordel, ils arrivent quand !, je demande alors d'une voix imposante au jeune homme qui a les a appelé.

- Ils ne devraient pas tarder.., il répond alors, incertain.

- Bon ça suffit, Abi! Ouvres les yeux ! Parles moi !, d'un geste inconscient je dépose mes deux mains sur les épaules de celle-ci et la secoue, peut-être un peu trop brusquement.

- Alice.. Arrêtes ! Il ne faut pas la bouger..., insiste alors Maël.

- Qu'est-ce que t'en sais ? T'es médecin! Pas à ma connaissance., je lui lance alors froidement, avant de retourner mon visage vers ma sœur., Putain Abi !, je dis, sans retenir les larmes qui ne cessent de glisser contre mes joues., Sois forte! Pour maman, pour papa, pour Nicolas...pour moi... ça va aller, je te le promets ok? Je te le promets.., je continue inconsciemment de la secouer., T'es ma petite soeur, et je t'aime, alors je t'en supplie, sois forte...

- Ça suffit, arrête de la faire bouger....

On entend les sirènes du camion qui ne semble plus très loin.

- Ils sont là..ça va aller...ça va aller..., je répète alors au corps de ma soeur sans me rendre compte qu'il était trop tard ..

Le Fantôme D'Abigail.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant