Le Fantôme D'Abigail.

Chapitre 1: Flashback.(Partie 4.)

La camionnette du samu se gare rapidement, deux hommes sortent ensuite. Je tourne ma tête vers celle-ci, sans pour autant lâcher Abigail. Ma peur peut se remarquer sur mon visage, Maël lui, se lève immédiatement et se dirige vers eux.

- Elle est ici ! Toujours inconsciente. S'il-vous-plaît, sauvez la.., lance le blond aux yeux marrons dans un élan de panique.

Ils s'approchent alors de nous, l'un d'eux s'accroupit.

- Mademoiselle, il faut que vous reculez quelques instants., commence celui qui est resté debout.

Je décale alors sur le côté, tout en observant le moindre geste de l'homme qui se trouve à côté de ma petite sœur. Il place ses deux mains l'une sur l'autre au milieu de son thorax, tout en tendant ses bras. Je comprends alors de suite ce qui est en train de se passer, je serre les poings et me retiens de toute émotion. Alors que je tourne mon regard remplit de larmes vers le serveur, celui-ci attrape ma main comme pour me rassurer. Le professionnel entame des compressions appuyant de tout son corps. Après une minute interminable, il relâche avant de lever son visage qu'il balança doucement de gauche à droite vers son collègue. Je le regarde interrogativement.

- Non.., dis-je la voix tremblante, attendant une réponse.

- Je suis désolé.. Son cœur ne battait déjà plus à notre arrivée.. j'ai essayé.. mais on ne pouvait plus..

- C'est inimaginable, non, non, noooon ! C'est de votre faute!! Vous avez été beaucoup trop long à arriver.. , je me mets alors à crier et je me jette sur le corps d'Abigail, en larmes., Abi ! T'as pas le droit ! T'as pas le droit de me faire ça ! Je t'en supplie reviens. Abiiiiii !, je hurle de tout mon corps, je ne me contrôle plus. Je débute un massage, accumulant les compressions.

- C'est trop tard Alice.., me dit Maël sous le choc., tu ne peux plus rien faire..elle est..morte..

Maël parvient à retenir ses larmes, il reste debout, immobile près de nous. De mon côté, je me sens brisée et je culpabilise énormément. Tous les événements me reviennent en tête sans que je ne puisse contrôler. Je ré-entend sa voix devenue brute me dire de m'occuper de ma petite vie qui semble si passionnante, cette dernière phrase qu'elle m'a lancé avant de sortir. J'aurais pu la retenir, j'aurais dû la retenir.. Je la revois traverser la route, peut-être aurait-elle eu le temps d'arriver sur le trottoir avant que ne passe cette voiture si je ne l'avais pas appelé. Je suis perdue,et envahie de milliers de questions qui ne trouveront jamais de réponse.. Je distingue des voix derrière moi, sans pour autant discerner ce qu'elles peuvent dire. Je ne cherche pas à comprendre, ça ne m'intéresse pas, plus rien ne m'intéresse. Je place mes mains sur ses joues, la température de son corps est froide, sa chevelure blonde cendrée est tâchée de sang. Je me sens mal, ma respiration s'accélère, mes larmes ne cessent de couler. J'ai l'impression que tout autour de moi devient flou. Je retire mes mains tremblantes, cette sensation m'est trop étrange. Je songe, comment vais-je pouvoir annoncer cela à mes parents, à ma famille, à Nicolas..je peux déjà entendre le hurlement de notre mère et le cri de son petit ami, sans compter la réaction de notre père, et les sanglots de notre grand-mère. J'imagine, oubliant complètement les dizaines de personnes autour de moi. Je reconnais le son des sirènes, d'autres camions arrivent, ce qui me sort de mes pensées. Je relève la tête, mon mascara a coulé partout en dessous de mes yeux, je regarde Maël puis les deux hommes.

- Je lui avais promis d'être toujours là pour elle, je lui avais promis de ne jamais la laisser tomber.. Je lui avais promis que tout irait bien... , je murmure alors abattue. J'ai même pas su respecter ma promesse, même pas su la protéger, même pas su la sauver. Elle me détesterait si elle était encore en vie.. Pourquoi elle.. pourquoi c'est elle qui a eu le malheur de traverser la route à ce moment.., je continue alors anéantie.

- Ça n'est pas de ta faute.., assure Maël.

Des pompiers s'approchent de nous, je les regarde, attrapant la main d'Abigail que je bloque contre la mienne.