PROLOGUE.
Dans ce monde, souillé par les guerres et ravagé par la faim, chaque être humain joue un rôle. Le monde n'est en réalité qu'un gigantesque livre dont les pages, dont les chapitres se remplissent selon les choix de chacun des personnages. Une succession de choix. Voilà ce qu'est la vie.
Cependant certains d'entre eux jouent des rôles bien plus importants, parfois sans le savoir, et peuvent tout influencer, tout changer. La moindre parole, le moindre acte d'une personne peut faire sombrer l'humanité, tout comme la faire s'émerger, victorieuse.
Dans ce monde, les hommes ont évolué, croyant que la maîtrise de technologies de pointe et de nombreux biens matériels leur permettraient d'avoir la connaissance et le contrôle absolu.
Les hommes. Des êtres ingrats et prétentieux. Car il n'existe pas d'homme bon à cent pourcent. Et même les hommes mauvais ont une part de bonté en eux, qu'ils s'efforcent d'enfouir au plus profond d'eux-mêmes. Des êtres qui peuvent se laisser ronger par la haine jusqu'à la folie. Des êtres qui peuvent se laisser obscurcir par l'envie de dominer et d'avoir un contrôle total. Jusqu'à la folie.
Le monde que nous connaissions n'existe plus pour ces simples raisons. Ce monde, qui comparé à ce qu'il est devenu, était un havre de paix. La famine d'antan n'était rien comparée à celle qui touche actuellement la quasi-totalité de la population mondiale, qui a en plus été réduite de 37 %. Comme une puissante tornade, la guerre est passée, emportant des villes entières et des vies, et ne laissant derrière elle que des cendres, dont le monde essaye de renaître. Entre maladies, faim, haine, désespoir, le seul fautif se distingue très clairement : l'Homme.
Et pour une fois, "l'Homme" porte un seul nom : Alexander F. Starckson.
Comment une personne, une seule, peut être la cause de la disparition de 37 % d'une population qui se comptait en milliards?
Remontons à cinq ans plus tôt, lorsque bercée par les promesses d'un avenir meilleur, synonyme d'avancée technologique et d'élimination de la famine et des maladies, l'humanité fut conduite à sa perte.
Nous nous situons en janvier 2037. Depuis quelques années, de fulgurants progrès avaient été accomplis grâce à l'aboutissement de nombreuses recherches. Le monde entier était entré dans une ère d'ultra-modernisme. Principalement en Amérique du Nord, où chaque ville avait entièrement pris un aspect futuriste et sophistiqué. Il n'y avait pas de robots effectuant toute tâche à la place des humains, non, du moins pas comme vous vous l'imagineriez. L'homme faisait presque tout, mais les tâches lui étaient simplifiées. Par exemple, pour se nourrir, taper quelques boutons était désormais suffisant. Pour ceux qui pouvaient se l'offrir, car en effet, il y avait toujours des gens plus pauvres. Les pays en développement, eux, devaient d'abord se sortir de problèmes plus graves, tels que le manque de ressources, d'argent et de soins avant de pouvoir espérer accéder à de telles technologies. Heureusement pour ces pays, principalement d'Afrique, d'autres aspiraient à rendre le monde meilleur grâce à ces nouvelles découvertes, et par conséquent, des aides leur étaient envoyées.
Les États-Unis n'avaient pas perdu leur titre de superpuissance mondiale. Au contraire, ils l'avaient réaffirmé en se concentrant essentiellement sur l'industrie militaire et les recherches scientifiques. Leurs armes et leurs gadgets n'avaient rien à envier à ceux de leurs concurrents, prétendants au titre de superpuissance. Leurs incessantes mais fructueuses recherches leur avaient par exemple permis d'explorer différentes planètes du système solaire ou d'en découvrir bien d'autres. Leurs concurrents étaient le Japon, la Chine et le Canada, ainsi que les régions pétrolières, au niveau de l'économie. Concurrents, oui. Gagnants, non.
Il n'y avait plus de dictatures, et on prévoyait que très vite, il n'y aurait quasiment plus de famine et moins de maladies. En résumé, le monde se guérissait. Il se guérissait pour ensuite chuter plus bas que terre.
Les élections présidentielles avaient eu lieu depuis environ trois mois et c'était Alexander F. Starckson qui les avait remportées face à Kurt Brandsterwood. Beaucoup de rumeurs avaient circulé comme quoi sa victoire n'était qu'une simple machination, qu'il avait triché pour parvenir au pouvoir. Mais Starckson, à l'image dure mais bienveillante, était tout simplement les États-Unis personnifiés pour les électeurs. Il dégageait une aura de confiance et de maîtrise de soi. De temps à autre, lors de ses passages fréquents à la télévision, il avait l'air si imperturbable que cela en paraissait suspect. Mais qui s'inquiéterait d'un tel homme, comparable à un ange venu n'apporter que gloire et prospérité sur tout le pays?
Malheureusement, personne.
Cependant, quelque chose mit à tout le monde la puce à l'oreille. Dans ses discours, Starckson semblait de plus en plus évoquer l'idée que les États-Unis un jour dirigeraient le monde, en seraient maîtres. Et lui, qui ne souriait jamais, esquissait un grand sourire lorsqu'il prononçait ces mots. Un sourire qui donnait des frissons.
De jour en jour, Starckson éveillait les soupçons. Pour la majorité des habitants des États-Unis, il ne faisait aucun doute qu'un complot se préparait au sein du gouvernement. Des rumeurs disant qu'il recrutait des personnes pour former une armée circulaient, mais le but de sa manœuvre restait inconnu.
Leurs soupçons ne furent confirmés que trois mois plus tard, lorsque journaux et médias annoncèrent une nouvelle choquante. Montréal et une autre petite ville du Canada avaient été sujettes d'explosions. Quatre villes d'Amérique du Sud avaient également explosé, tandis que deux d'Amérique Centrale avaient été saccagées par une armée humaine dotée de gagdets et armes inconnues, nommée A.F.S Army. Les images des explosions étaient aussi spectaculaires que terrifiantes. On distinguait bien qu'il s'agissait de technologie de pointe, mais nettement plus améliorée. Les bombes posées au Canada semblaient avoir été conçues pour ne pas blesser la population, mais seulement ravager le paysage tandis que celles des villes d'Amérique Centrale et du Sud avaient été à la fois meurtrières et dévastatrices.
La population états-unienne ne tarda pas à réagir. A.F.S Army ne pouvait que signifier: Alexander F. Starckson's Army. Ce dernier s'exprima deux jours après le drame, par les médias, clamant que ces attaques n'étaient que le début de la conquête mondiale par les États-Unis.
Il assura qu'il ne voulait blesser quiconque, mais que le meilleur moyen de faire réellement se prosterner les autres, était d'être la seule lumière, la seule lueur d'espoir qui resterait dans le monde lorsque celui-ci serait plongé dans l'obscurité de ses propres cendres.
Il ajouta aussi que ceux qui voulaient rejoindre la A.F.S Army devaient passer une sorte de test, et être prêt à tout pour le salut des États-Unis.

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Hunted ( en pause)
Science FictionLe monde entier a été dévasté par une guerre mondiale. Des millions de villes ne sont plus que cendres. 37% de la population mondiale a péri dans cette guerre ou par les suites de celle-ci. Et tout ça par l'entière faute des États Unis, ou plutôt de...