Hunted ( en pause)

HUNTED | CHAPITRE 7

- Tu commences.

Je lui tendis la lame sortie de son propre pistolet. Il ne semblait pas très enthousiaste. Ignorant mon geste, il haussa les épaules.

- Honneur aux dames.

- Allez quoi, Jason! insistai-je en levant les yeux au ciel. Retire-là.

Il plissa les yeux.

- Juste pour être sûr, tu es réellement en train de me demander de m'entailler les veines pour en sortir une puce, dont je n'ai même pas idée de la taille, et tout ça avec un grand sourire sadique?

- Bravo, tu as donc officiellement un cerveau, déclarai-je en levant un pouce en l'air.

Après un long soupir, il ébouriffa d'un geste ses cheveux, avant de plonger ses yeux dans les miens. J'en frémis. Pourquoi me sentais-je si déstabilisée?

- Qu'est-ce qu'on ne ferait pas à cause d'une simple gamine, me provoqua-t-il.

Je lui lançai un regard noir, ce qui ne lui fit manifestement ni chaud ni froid.

Il s'adossa contre un arbre, saisit la lame et prit une expression démontrant son appréhension de la douleur. Je voulus aussitôt détourner les yeux, mais me forçai à regarder, sachant que j'étais la suivante. Il prit une grande inspiration, et, dans un profond cri de douleur, s'entailla profondément le poignet.

Je grimaçai. Je détestais voir les gens souffrir de blessures physiques. Cela me donnait envie de vomir. J'avais l'impression de ressentir leur douleur. Rien de plus horrible.

La vision de sang en abondance commençait à me donner le tournis. Jason continua de s'entailler le poignet, jusqu'à ce qu'il bloque sur quelque chose. Il me lança un bref regard. Son visage était trempé de sueur, et il avait l'air de quelqu'un qui s'était fait torturer pendant des jours entiers.

Il se laissa glisser contre l'arbre, jusqu'à arriver par terre, se débarrassa de la lame, avant de plonger ses doigts dans les lambeaux de chair de son poignet. Son hurlement de douleur me provoqua une sensation indescriptible.

- Ça suffit, laisse tomber! m'exclamai-je en détournant brièvement le regard de cette vision d'horreur.

Il ne me prêta pas attention et continua à fouiller la plaie. Je m'agenouillai près de lui et bloquai sa main pour l'empêcher d'aller plus loin. Et dire que c'était moi qui l'avais poussé à faire ça, pour rendre notre fuite plus facile, plus discrète... s'il devait en souffrir à ce point, autant arrêter.

- Arrête, lui ordonnai-je. Laisse tomber, et mets le spray au lieu de t'auto-torturer.

Il effectua un faible mouvement de tête vers moi. Alors que sa souffrance paraissait des plus terrible, il me lança tout de même son petit sourire arrogant. Et avant même que je ne puisse faire quoi que ce soit, il sortit lentement la puce de son poignet.

- Tu ne croyais quand même pas que j'allais abandonner si facilement? me lança-t-il en se relevant avec difficulté.

J'en restai tout simplement stupéfaite.

- T'es un sacré numéro, toi, murmurai-je.

- Quoi?

- Non, rien, répondis-je. Amène, ton poignet.

Il s'approcha de moi. Je saisis délicatement son poignet et y appliquai le spray. Son entaille n'était pas très profonde. La plaie ne tarderait pas à guérir d'elle-même.

Lorsque je relevai la tête vers lui pour vérifier son état, je remarquai qu'il me dévisageait.

- Quoi? demandai-je en m'écartant.