Les Épines De L'amour

Le Coup partagé

Nous sommes maintenant en pleine préparation du BAC, les grandes vacances pour les classes intermédiaires approchaient à grands pas. Des jours étaient passés et je découvrais N’dèye sous plusieurs facettes, chaque jour j’avais l’impression de ne la connaitre que maintenant. Cette fille était un mélange de tout. Mi ange mi démon, elle était d'une générosité sans pareille, super intelligente, douce et colérique à la fois, ouverte, simple et complexe à la fois. Drôle, ambitieuse... Elle était mystérieuse, semblait souffrir en même temps pouvait dégager une joie de vivre qui ne disait pas son nom. Elle était intrigante, commune une sorte de fonction que je devais absolument résoudre. Ah tient, à l’époque j’avais encore l’amour des mathématiques. Elle avait exactement les atouts que j'avais décrit de ma femme idéale, celle que j'épouserai, elle avait aussi ses défaut, cela ne faisait pas partie de mon calcul, j'étais si bon rêveur que ma femme n'aurait pas de défaut.

On  passait toutes nos journées ensemble, c'était elle mon binôme, on se défendait mutuellement partout, je protégeais ses arrières et elle aussi, en dehors de l'école elle venait toujours me voir, avec des petits cadeaux qui au début me mettaient très mal à l'aise, je ne trouvais pas mon milieu de vie digne d'elle. Mais elle paraissait  simple comme si cela ne lui posait aucun problème. Je venais la voir chez elle aussi. Ainsi donc je connaissais sa famille, une charmante famille. N’dèye était devenue comme une source d'inspiration pour moi. J'étais devenu comme dépendant à sa présence, son odeur, ses ensembles vestimentaires (chaussure, sac, vêtement, montre, collier) je connaissais par cœur leur fréquence d'utilisation : J'étais amoureux de N’dèye à l'insu de mon plein gré. Cela affectait mon rendement scolaire mais qu'est-ce que je m'en foutais, mes pensées n'étaient dirigées que vers cette fille. Je m'en suis très vite rendu compte parce qu'avec elle j'avais fait fi de tous mes principes : Quelle connerie de dire que je n'aurai pas de petite amie avant la fin de mes études, au diable la chasteté, je me sentais incapable de faire quoi que ce soit sans son avis et son soutien. Cependant une question me taraudait l'esprit : N’dèye ressent-elle les mêmes choses pour moi ? Surtout que je me souviens qu'elle m'a plusieurs fois dit : Tu es l'ami que je n'ai jamais eu. Cette phrase est comme un coup de couteau quand elle vient d’une fille dont vous êtes éperdument amoureux.

Aussi elle n'était pas de la même classe sociale que moi, c'était un problème aussi à mon sens. Elle vendait juste les parfums par amour du commerce et aussi elle aimait énormément les parfums. Un autre problème, je n'avais jamais dragué auparavant, je ne savais donc pas comment m'y prendre contrairement à Didier et Muss qui y étaient des as. Jusqu'à ce mardi 12h35. On était en pause, j'arrive à l’espace où nous nous rencontrions et où je l’ai vue pour la première très enthousiaste de revoir ma petite fée noire et que vois-je ?! Gislain, le voisin de Malika (Notre déléguée de classe et amie intime de N’dèye) assis à ma place le bras sur les épaules de ma N'dèye, que dis-je de N’dèye. Une colère me traversa le dos comme si j'avais surpris ma femme en flagrant délit d'adultère que je dis (avec un ton menaçant et fort)

- Toi tu fous quoi à ma place ? Tu sais plus où tu t'asseoir pour manger ?
N’dèye : ... mais Yùyù...
- N’dèye je t'ai rien demandé, apparemment tu aimes bien les mains sur l'épaule
Gislain : Djo c'est quoi ça ?! Sois moins agressif ! Tu parles on dirait c'est ta femme
- C'est la tienne ?? Je veux plus que tu t'approches de N’dèye !
N’dèye : Tu crois que je suis ta chose ?! En voilà des manières !
Faut lui demander encore monsieur jaloux on dirait pigeon. Ajouta Gislain
Je ressortis du restaurant couvert de honte et plein de mépris. J'allai m'acheter un sachet de lait et revins m'asseoir quelque part là-bas ! Dix minutes plus tard, N’dèye me rejoignit
- Yùyù qu'est-ce que tu avais tout à l'heure, je ne t'ai pas reconnu
- Rien !
- Oorrrh parle sannh ! Habituellement tu te maitrises
- Je dis qu'il n'y a rien. T'as rien a faire ici de toute façon
- Hummmm tu es sûr ?
- ....
- Tu fais la tête comme une fille. Tu ne serais pas amoureux toi ?!
- ...
- Oorrh parle kèh !
- Oui N’dèye je suis raide amoureux de toi, je t'aime plus qu'hier et moins que de demain, tous les jours je t'aime encore un peu plus. Je n'avais jamais ressenti cela auparavant et j'ignore où tout ça va me conduire mais je t'aime N'dèye. Je n'arrive à rien quand tu n'es pas là, je suis jaloux quand tu parles à d'autres garçon !
- Waou très original
C'est mignon quand même hein
- N'dèye je suis très sérieux !
- Ijuuuuu affaire. Tu sais quoi ?!
- Non dis-moi
- Je t'aime aussi, et je me suis senti encore aimée avec ta scène de tout à l'heure. On n'avait jamais manifesté autant de possession pour moi...

Un rêve ? Non, je me pinçai pour en croire mes oreilles. Elle a dit m’aimer. Le temps s'était comme arrêté, tout s'était mis en place ça y est. La fille dont j'étais fou amoureux m'aimait aussi. J'allais découvrir l'amour enfin, l'amour réciproque ! L'amour dans toute sa dimension. J'ai commencé à rêver et aussi à me réjouir car j'allais enfin vivre tout ce que je m'étais imaginer vivre avec N'dèye.

On a commencé à sortir ensemble depuis Mai 2012. Je lui avais confié qu'elle était ma toute première copine donc de prime à bord je m'excuse pour toutes les maladresses à venir. Le soir de la deuxième semaine de notre relation j'allais goûter à mon premier baiser et je pourrai écrire un texte aussi long que celui-ci si je dois vous raconter la sensation que ça m'a fait. Et je ne sais pas quel vent m'a pris ni ce qu'elle m'a donné j'ai commencé à mettre fin à toutes mes relations parallèles (les filles qui me courtisaient à gauche à droite. J'ai, en gros, renoncé à la vie de chat sauvage). Je m'éloignais de mes potes même, je voulais me consacrer qu'à elle. Dieu m'avais fait grâce, mon premier amour semblait réciproque. Je l'aimais, elle m'aimait. Ensemble on ne voyais que dans la même direction, elle me semblait trop bien. Je ne pensais même pas à la tromper. D'ailleurs comment j'allais m'y prendre ? Je découvrais tout (les mystères, les sensations, les délices, les contraires, etc de l'amour) à peine maintenant et seulement avec elle. Alors j'allais la tromper avec qui et pourquoi ? Je me prenais trop au sérieux pour céder à ce genre de chose et surtout je me voulais poser et concentrer sur une seule chose à la fois.

Tout allait bien, elle m'a aidé pour mon mois de Ramadan pendant que je préparais mon BAC (avec les petits trucs qu'elle envoyait les soirs à l'école pour m'aider à rompre mon jeûne), elle a aussi eu à  m'offrir plusieurs cadeau dont des tee-shirt, des chaussures et un bracelet, tout allait bien trop bien même les 3 premiers mois de notre relation. Le problème, je l'aimais trop, beaucoup trop même que c'était presque devenu obsessionnel. Et N'deye m'aimait c'était une certitude mais on ne semblait pas avoir la même approche de cette relation, on n'avait pas la même manière de manifester nos sentiments. Je reconnais que j'étais assez excité quand-même par contre elle, elle semblait comme prendre son temps.
Mais ce n'était pas un problème. Je me disais que c'était juste une impression et pour me consoler je me rappelais cette pensée "L'appréciation qu'on des toilettes lorsqu'on s'y rend pressé par une forte diarrhée et celle qu'on en fait après s'être soulagé, ne sont pas les mêmes". Alors j'arrivais à comprendre qu'une fois ensemble ce ne soit plus comme avant...