Nouveau voisin.

52 10 18
                                    

15 janvier 2013 ; 19 h

C'est ma deuxième séance de yoga aujourd'hui. Katherine dit que depuis qu'elle a commencé, ses terreurs nocturnes ont progressivement diminué.

C'est une maman ours, si elle vous prend sous son aile, vous ne pouvez plus dire non. Pendant une heure et demie, c'est la sueur garantie. Vous êtes déjà entré dans un sauna ? Actuellement, je ressens exactement la même sensation. Katherine rit de bon cœur. Ces dernières semaines, j'ai remarqué des changements sur elle : sa peau est radieuse, ses cheveux sont éclatants, et elle semble avoir pris quelques rondeurs bienvenues.

Je garde mes pensées pour moi, mais son absence de cernes et son sourire me réchauffent le cœur, au point que j'accepte de revenir la semaine prochaine. Après la séance, Kate m'invite à boire un café chez elle. N'ayant rien de prévu, j'accepte avec plaisir. À notre arrivée, Tom, son mari, sort un plat de macaroni du four. Étant cuisinier, ses macaronis sont réputés pour être exquis. Je vois déjà les sourires se dessiner sur leurs visages. Je ne suis pas prête à repartir. Nous commençons par un apéritif, tandis que le gratin refroidit. Mon téléphone sonne. Je l'ignore d'abord, mais il continue de vibrer, puis de sonner. Je décroche finalement, un peu sèchement.

- "Allo ?

- Bonjour, Emi, c'est Ben. Désolé de te déranger à cette heure, mais je n'ai pas d'autre choix.

Je prends une profonde inspiration, légèrement paniquée. Ben ne m'appelle jamais.

- Oh ! Salut. Pas de problème, que se passe-t-il ? Rien de grave, j'espère ?

- Non, non, ne t'inquiète pas. Tu te souviens, il y a une semaine, tu m'as donné le numéro de ton propriétaire ? J'ai eu l'appartement voisin au tien et il a accepté que j'emménage aujourd'hui.

- Tu aurais dû me prévenir, je serais venu t'aider avec les cartons !

Benjamin, en riant, répond :

- Ah ah ! Tu arrives à peine à ouvrir un pot de cornichons. Quoi qu'il en soit, je t'appelle parce que le propriétaire ne répond pas. Les déménageurs attendent dans le camion et je n'ai pas les clés.

- Je vois. Ne bouge pas, j'arrive !

- Où veux-tu que j'aille ? Je ne bouge pas d'ici !

Il rit. J'adore son rire.

Je raccroche, Kate a déjà compris que je dois partir. Elle sort un tupperware de la cuisine.

- « J'y ai mis la moitié du macaroni, et ne râle pas ! Tu t'es vu un peu ? Regarde-toi, tu as tellement maigri que ton pantalon de sport tient à peine. Alors tu te tais gentiment, tu m'embrasses et tu vas aider ton ami. On se voit mardi soir à l'hôpital, ma douce. »

- Merci maman, répondis-je avec ironie avant de l'embrasser.

Je dis au revoir à Tom et saute dans ma voiture. Après vingt minutes de bouchons, je me gare dans le parking souterrain et emprunte les escaliers. Autant faire du sport jusqu'au bout. Au troisième étage, un géant au sourire rayonnant me prend dans ses bras. Une fois sur mes pieds, Benjamin me dévisage de haut en bas.

- « Un problème ?

Je vois Ben rougir, passant une main nerveuse dans ses cheveux. Il doit sûrement se sentir mal à l'aise.

- Non, non. Je me disais juste que tu avais la même brassière de sport que quand nous étions ados, sauf que tu as maintenant plus de formes. Tu ne devrais pas sortir comme ça. C'est une grande ville, il y a des obsédés partout.

- Tu veux dire que tu regardais ma poitrine ?

- Non, non, enfin...

J'éclate de rire. Ben vient à peine d'arriver, et je ne peux m'empêcher de le taquiner.

La fille de la cave. Tome 1: Celle qui a disparueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant