La fille de la cave. Tome 1: Celle qui a disparue

Conférence surprenante.

3/03/2013 9 h ;

J'ai très mal dormi cette nuit, une série de cauchemars interminable. Ça m'apprendra à m'endormir devant « Esprits criminels ». Je fais une belle tordue !

Je suis vraiment épuisée et pourtant, je n'ai pris mon poste que depuis deux heures. Le service n'est pourtant pas plein et je n'ai pas à me plaindre. Aujourd'hui, nous avons une réunion d'information spéciale. Des bénévoles et représentants de « Médecins sans frontières » viennent faire une conférence.

Exceptionnellement, je finis plus tôt, à 16 h je serais libre. La matinée se déroule comme une journée parfaitement normale. Chaque enfant me rend le sourire et efface ma fatigue. J'enchaîne les bains, les changes, les accompagnements à l'allaitement, les soins aux nouveaux nés et me régalent des étoiles qui brillent dans les yeux de leurs parents.

12 h 45 ; je prends ma pause déjeuner avec deux de mes collègues. Je croque avec envie dans mon sandwich sans vraiment prêter attention à la discussion d'Alexis et de Lily. Quand soudain Alexis me sortit de ma rêverie :

« — Et toi, Émilie, tu en penses quoi ?!

— Euh, je pense quoi de quoi ?

— Pas de quoi, mais plutôt de qui ! Réplique Lily

— Bon, je vous avoue que je n'écoutais pas.

— On te parlait du nouveau chirurgien de cardiologie, mais bon on a bien remarqué que tu n'étais pas vraiment présente.

— Parcequ'il y a un nouveau chirurgien ?! dis-je en m'exclamant.

— Emi ! C'est pas vrai, mais tout l'hôpital en parle depuis une semaine ! Le chef de service nous a même rappelé que l'urne était dans la salle de repos en dessous de l'affiche annonçant le pot de départ de Monsieur Lang, me rappela Alexis.

— Oups, c'était quand son pot de départ ?

— Hier soir à 20 h, on était d'ailleurs étonnées de ne pas te voir. Il a présenté.... Comment s'appelle-t-il déjà ? Je ne sais plus son nom de famille. Je dois avouer que j'étais trop plongée dans ses yeux. Mais si je ne me trompe pas, il s'appelle Julian.

— Ça, c'est tout toi Alexis, dès qu'un nouveau débarque il faut que tu lui mettes le grappin dessus. Tu ne pourrais pas en laisser un peu aux autres, dit Lily en rigolant. Bref, tu auras bien l'occasion de le croiser dans les couloirs, tu nous donneras ton avis. J'ouvre les paris, je suis sûre qu'Alexis ne l'aura pas.

— Je peux savoir ce qui te fait dire ça ?! répliqua Alexis d'un ton offusqué.

— Tout simplement un pressentiment. Je ne pense pas que les blondes toutes minces qui ont pour couleur favorite le rose soit son genre, ne te vexe pas, c'est juste un pressentiment.

— Je ne veux pas vous interrompre les filles, mais il est déjà 13 h 20 et la réunion commence dans 10 minutes. On y va, les enfants ? »

Alexis et Lily m'on filait des maux de tête, tout ça pour un homme. J'imagine que vu sa spécialité, il doit bien avoir au moins quarante-neuf ans pour plaire à Alexis. Elle n'est pas méchante, mais disons qu'elle profite légèrement des avantages de certains hommes.

J'abandonne les filles au croisement du couloir pour me diriger vers la pharmacie afin de calmer mon mal de tête. J'ai la tête qui tourne et vacille dans tous les sens avec les néons et la fatigue. Je marche la tête baissée, quand tout à coup. Boum, le choc. J'entends juste mon crâne fracasser le sol. Un homme me parle, me demande si je vais bien. Je mets quelques secondes avant de reprendre mes esprits et l'inconnue me tend la main. Je me relève :