Demande

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- Excuse-moi. Elle est adorable d'habitude... Je crois qu'il lui ait arrivé un truc mais on à pas eu le temps d'en parler. D'habitude on parle des choses qui se passe dans sa vie, elle ça la soulage et moi ça me permet de faire attention à ce que je dis et ce que je fais mais là, hier elle à voulu me parler de toi et du coup, je pense qu'autant elle que moi on est perturbées.

- Pas de problème, même si j'ai du mal à l'imaginer adorable.

- Pourtant elle l'est ! De temps en temps... Ne lui en veux pas.

- Elle se comporte comme une gamine avec sa sœur alors qu'elle est l'ainée... C'est elle qui devrait te servir le petit déjeuner, c'est elle qui devrait tout laisser tomber juste parce que tu lui demande. Tu ne devrais pas avoir à faire attention ! Tu n'es pas toi-même avec ta propre sœur, tu te rends compte ?

- Ecoute, c'est très compliqué comme histoire. Je l'ai perdue pendant un an et crois moi, ça été horrible.

Elle lui raconta comment sa sœur avait rompu tout contacte avec elle pendant qu'elle était enceinte de Lia, comment, à cause de la neige qui l'empêchait de partir et de leur mère, elle avait rencontré sa nièce 3 semaines après sa naissance, et comment, en tant que mère, elle avait souffert de voir sa fille être haïe dès sa naissance. Elle lui raconta comment finalement, c'est en se rendant tout le temps disponible et à l'écoute de sa sœur qu'elle avait réussis à renouer les liens, mais que effectivement elle ne pouvait plus être elle-même. Elle lui raconta le temps de l'hôpital, sa joie d'être la confidente et sa douleur d'écouter comment sa grande sœur se détruisait et se souillait sans pouvoir lui dire ce qu'elle pensait vraiment.

- Mais tu sais quoi, tout ça s'est effacé le jour où, morte de trouille, je lui ai annoncé que j'étais enceinte de Rosélia. Elle était tellement contente ! J'étais tellement nouée que j'ai cru m'évanouir de soulagement. Je sais qu'un jour elle va se réveiller. Bien sûr que j'espère que ce sera rapidement. Mais je sais aussi que ma sœur est différente de moi. Elle aime boire, faire la fête, et ça ne lui fait rien d'offrir son corps à n'importe qui. Je n'ai pas aimé qu'elle me juge, donc je ne la juge pas. Evidement, le soir dans mon lit j'y pense et je l'engueule, mais je ne peux rien y faire. Il faut qu'elle fasse son chemin, qu'elle vive sa vie sans regret, tout comme je suis en train de faire. Je vie ma vie de sorte à n'avoir jamais aucun regrets. Les regrets sont les pires, ils vous rongent avec leur « et si j'avais fait ça, où en serai-je ? »

- Tu es... la plus merveilleuse de toutes les femmes. Un peu naïve et bien trop gentille, mais tu es merveilleuse. Puis-je te poser une question ? ... Comment se fait-il qu'aucun homme ne l'ait jamais remarqué ?

- Et bien... A l'adolescence j'étais timide et puis j'ai déménagé ici et je ne me suis pas vraiment fait d'amis. Je n'ai jamais aimé sortir, puis j'ai eu Lia. Et en plus de toutes les responsabilités que ça a engendrées, j'ai pris 30kg. Ajoute à ça l'acné qui ne voulait pas partir de mon visage, j'étais vraiment... Enfin, on n'était pas charmer au premier regard quoi. C'est finalement il y a un an, quand j'ai engagé la procédure pour avoir un deuxième enfant que, en plus de découvrir que quand j'avais essayé d'arrêter de fumer, j'avais pris 10kg, atteignant les sympathique 100kg tout pile, j'ai décidé de me sentir bien dans mon corps pour cette dernière grossesse. Je voulais profiter à fond, et puis de toute façon, c'était beaucoup moins dangereux de tomber enceinte avec un poids normal.

- Et tu profite à fond de cette grossesse ?

- Pas vraiment... Rien ne se passe comme prévu. Je pensais qu'une fois mes kilos envolés j'allais, sans pousser jusqu'à m'aimer, au moins réussir à me regarder dans le miroir, mais en fait pas du tout. Quand mon ventre à commencer à s'arrondir, j'ai flippée. Est-ce que c'était la grossesse ou bien juste moi qui grossissait de nouveau ? Bon, j'étais malade comme un chien et ne mangeais rien, donc mon cerveau savait bien que c'était juste la preuve que bébé s'installait. J'ai perdu 5kg au court des 4 premiers mois, je me suis largement faite engueulée par ma sage femme. Tiens d'ailleurs, le fait d'être malade pendant 4 mois. Ça été horrible. J'étais seule avec Lia et j'arrivais à peine à me lever. Faire à manger était une torture. J'étais si faible ! Et quand j'allais enfin mieux, mon bassin à commencer à s'ouvrir, 4 mois en avance, comme ça, et depuis je souffre le martyr dès qu'il s'agit de mes jambes. Ensuite j'ai eu des prises de sang inquiétantes qui me valent un suivit hebdomadaire, même si finalement ça va mieux, on a eu peur d'un retard de croissance et de devoir me faire accoucher. Et puis bien sûr, il à fallut que je me lance dans la rénovation de la maison pour ouvrir ces chambres et tout ce remue-ménage à fait rétrécir mon col, mais j'ai convaincu la gynécologue de ne pas m'alitée. Quand bien même elle l'aurait fait que je n'aurais tout simplement pas pu le respecter. Mais du coup j'ai ralentit mon activité.

- Et bien ! Effectivement, cette grossesse n'a pas été de tout repos ! Mais qui va s'occuper de Lia quand tu vas accoucher ?

- Et bien, ma mère va monter vivre ici une semaine avant la date prévue d'accouchement pour être sûr d'être là le jour J et pouvoir s'occuper de Lia. Comme on ne sait pas combien de temps durera le travail, je ne veux pas prendre le risque que Lia soit traumatisée de non seulement partir en camion de pompier avec sa mère qui se tord de douleur, mais en plus se voir confier à des infirmières inconnues pendant qu'on m'embarque dans une salle. Elle à beau avoir 4 ans, elle s'inquiète déjà. Malgré toutes les précautions que je prends, elle m'a vue agoniser sur le canapé, incapable de bouger au début de la grossesse, puis il a fallut lui expliquer que je ne pouvais plus la porter, et si je fais attention à ne pas lui montrer que j'ai mal, il suffit d'un mouvement pour qu'une exclamation de douleur ne franchisse mes lèvres... Elle est adorable tu sais. Un peu capricieuse mais vraiment je n'aurai pas pu rêver mieux. Elle est partie depuis 3 jours et elle me manque terriblement.

- Pourtant tu n'as pas chômé ces derniers jours !

- Oui, c'est vrai, concéda-t-elle en riant, de toute façon je ne me souviens même plus de la dernière fois que j'ai véritablement glandée.

Ils poursuivirent le petit déjeuné avec bonne humeur. Sana raconta à Luc la vie qu'elle vivait avec Lia, ses joies et ses peines, ses nombreuses angoisses, sa fierté d'arriver à tout gérer malgré tout, elle lui expliqua aussi son manque de confiance en elle, son acharnement à vouloir recevoir l'approbation de ses parents, qui, malgré tous ses efforts, ne lui avait jamais dit qu'ils étaient fiers d'elle. Luc se demanda quel genre de parents pouvait ne pas être fier de cette femme qui menait tous ses combats de front, sans jamais demander d'aide à personne. Puis elle lui parla de sa religion. Sans être une grande pratiquante, elle essayait de vivre auprès de Dieu et même si parfois elle échouait, même si parfois il lui arriver de ne pas y penser du tout pendant une semaine ou plus, et même s'il lui arrivait de ne pas prier pendant de longues périodes, elle avait la foi et elle se sentait heureuse d'avoir ce soutient. Son discours était devenu passionné et Luc ne douta pas de son attachement à son Dieu.

- Et toi, tu es plutôt athée n'est-ce pas ?

Oui, elle avait raison. Poussé par tant de confiance et de confidences qu'elle lui avait faites, et désireux qu'elle le connaisse mieux, il se livra lui aussi. Il raconta son enfance sans père avec une mère malade, son décès quand il avait 6 ans et avec ça, la peur de s'attacher. Il lui raconta l'orphelinat, son pote Ben, puis sa fortune presque tombée du ciel.

- Tu sais que je suis millionnaire ?

- Je me fiche de ton compte en banque. Mais cette information m'impressionne, ça veux dire que tu as vraiment fait du bon travail.

Elle s'en fichait. Et le pire c'était qu'il la croyait sans sourciller. Luc était tellement heureux à cet instant précis !

- C'est quoi ce grand sourire ?

- Tu t'en fiche ! Tu te fiche de ma fortune ! Je ne l'aurai pas que ce serai pareil en fait, c'est ça ?

- Heu... Oui c'est ça. Pourquoi, ce n'est pas bien ?

- Non ! Au contraire ! C'est ... C'est merveilleux ! Oh Sana je crois que je ne me suis jamais senti aussi léger, c'est tellement... Je veux dire, c'est la première fois depuis un sacré bail que quelqu'un me dit « franchement Luc j'en ai rien à foutre de ton fric »

- Et bien franchement Luc, j'en ai strictement rien à foutre de ton fric.

Trop heureux, il se leva de table et l'attira contre lui.

- Tu vois, c'est pour ça que je ne peux pas partir. Tu me rends trop heureux. Sana, c'est la première fois que je ressens toutes ces choses ! Je n'étais pas sûr mais maintenant je le suis. Je t'aime. Tu es la plus merveilleuse des femmes et je ne peux pas te laisser ici pendant que je retrouverai ma petite vie. Épouse-moi. Je viendrai vivre ici si tu veux, je peux surement faire ça, je prendrai soin des filles et de toi.

Luc et Sanna Partie 1 (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant