Contretemps

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- Et où sont les deux monstres ?

- Oh tu exagère ! , dit elle non sans rire, elles dorment. Nous ne les auront pas sur le dos avant une heure avancée de l'après midi.

- Et bien j'en suis totalement ravie ! J'avais peur de te trouver avec elle, je me suis demander comment il fallait que je réagisse. Je ne voulais pas que tu es l'impression que ce qui s'est passé hier soir n'avait pas d'importance pour moi et à la fois, je n'avais pas trop envie de m'afficher devant la folle furieuse.

- Tu sais qu'en me disant ça, tu te rends encore plus adorable ?

Elle déposa un baiser sur les lèvres de Luc.

- Si tu fais ça à chaque fois que je le suis, alors je veux bien concéder à l'être tout le temps. Je serai l'homme le plus adorable que tu n'ai jamais rencontré !

- Tu l'es déjà, imbécile... Bref, je pense aussi qu'il ne vaut mieux pas s'afficher devant elles. Après tout, Shannon à raconter des histoires juste parce que tu te refusais à elle et... ce matin elle à dit des choses que je préférerais ne plus jamais entendre.

Aussitôt alarmé par révélation, Luc lui demanda ce qu'il s'était passé et Sana lui raconta en détail l'affreuse matinée qu'elle avait passée. Comment pouvait-on réveiller une femme enceinte pour lui faire faire deux heures de route, à un mois de son accouchement de surcroît, juste parce qu'on trouvait le taxi trop cher! Il n'exagérait vraiment pas en disant que c'était des monstres.

- Oh Sana, si seulement je m'étais réveillé ! J'aurai proposé de payer le taxi, ou bien d'y aller moi-même !

- Tu sais, je ne t'aurai pas laissé leur payer quoi que ce soit de peur qu'elles en profitent, et je t'aurai encore moins laissé seul avec elles pendant 45 minutes. Elles en auraient profité pour te toucher et ça... Impossible.

« Adorablement jalouse » pensa Luc. Puis elle continua son récit, et il eut des envies de meurtre.

- Et ta sœur ne t'a pas défendu ?

- Elle était bourrée et franchement, je comprends qu'elle n'ait pas fait de choix entre sa sœur et sa colocataire. Imagine qu'elles se brouillent, elles viennent à peine d'emménager ensemble qu'il faudrait déjà chercher un autre appart et une autre colocataire ?

- Soit, mais je crois que je vais étriper cette Shannon.

- Tu ne pense pas que je suis une femme de ce genre n'est-ce pas ?

- Quoi, tu veux dire est-ce que je pense que tu t'intéresse à moi par intérêt ? Sana, je sais que je ne te connais pas beaucoup et que tu me connais somme toute très peu, il n'empêche que je n'ai jamais pensé ça. C'est bien d'ailleurs la première fois que je ne me demande pas si une femme s'intéresse vraiment à moi ou juste à mon argent. Tu es la bonté incarnée, dotée à la fois d'une force admirable et d'une fragilité magnifique, il à suffit que je te regarde dans les yeux pour avoir immédiatement confiance en toi. Donc essaie de ne plus penser à ce qu'elle t'a dit, si elle croit que tu es comme elle c'est son problème, mais moi je sais que tu ne l'es pas.

Sana ne disait rien, visiblement abasourdie par cette déclaration. Luc non plus n'en revenait pas. Oui, tout ça était vrai, et il venait de s'en rendre compte en même temps qu'il l'expliquait. Qu'est-ce que cette femme lui faisait ?

- Au fait, je rêve ou tu m'as traité d'imbécile ?

Elle lui tira la langue, allégeant l'ambiance, et se remit à cuisiner. « Merci » lui dit-elle en déposant à nouveau un baiser sur les lèvres du jeune homme qui ne cessait de cogiter. Il la regardait en train de tartiner son pain, le sourire aux lèvres, pendant que son esprit tournait à plein régime quand tout à coup il eu une révélation. Il était tout simplement en train de tomber amoureux ! Il ne s'était jamais autoriser à s'attacher à quelqu'un, et encore moins à une femme, qu'il jugeait instables, et voilà que son cœur battait pour une mère de famille. S'il avait pour objectif de ne pas s'encombrer de gens qu'il pourrait perdre, voilà que dans son cœur s'était déposer une femme et avec elle ses deux filles. Pourtant, même s'il avait peur de perdre la maman, ne connaissant pas encore les filles, il ne pouvait s'empêcher d'être extrêmement heureux, ce qui ruinait complètement sa façon de voir la vie. Depuis la mort de sa mère, il y a 22 ans, il avait préféré ne s'attacher à personne parce que c'était trop douloureux de vivre dans la peur de perdre à nouveau, et voilà qu'il était là, le sourire refusant de quitter son visage. La sonnerie du four le fit sursauter.

Luc et Sanna Partie 1 (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant