34 : on verra qui rira.

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"Quand le mensonge prends l'ascenseur, la vérité prends l'escalier, elle mets plus de temps mais elle finit par arriver."

- On doit parler. Maintenant. La voix dure et sévère de mon frère retentit dans mon dos. Je manque de basculer. Mon coeur bat beaucoup trop rapidement depuis tout à l'heure. Mes yeux me brûle, les lacrymales sont là et veulent dégouliner fortement. Mais je résiste. Je résiste face à elles, face à mon esprit qui me hurle de lui donner une claque pour la réplique qu'il m'a dite et de fuir. Puis y a mon coeur, la toute petite place qu'il occupe pourtant si importante. Lui, il me susurre d'affronter.

Mais comment je peux affronter quand jusqu'ici je n'ai fait que subir ? Je sais, dans la vie, on apprend forcément quelque chose à chaque minute de notre journée, de notre grande existence. Mais l'affrontation, je ne suis pas certaine qu'il y est des leçons, des méthodes ou je ne sais quel théorème pour savoir y faire face. Pour y survivre. Si je me basais sur mes pensées, je dirai qu'il faut simplement que je reste en face de Louis et que je me prennes toutes ses recommandandations, insultes et autres. Mais je ne suis pas sûre que ce soit vraiment ça affronter quelque chose.

Je me retourne, et sans lui jeter un regard -n'ayant en réalité juste pas la force de le regarder- je me dirige vers la cuisine. J'entends ses pas lourds et rapides qui me suivent. J'ai envie de fuir finalement. Je m'en fous d'être prise pour une lâche enfait. Je veux fuir, partir, quitter la pièce dans laquelle règne cette terrible odeur de mensonges, de honte, de peur et de cris qui ne veulent pas sortir de ma cage thoracique.

Je souffle, et me retourne finalement.

- Je t'écoute.

Ma voix est pas très nette. Douce, mais un peu ferme. J'essaye de l'être du moins. De toute mon âme, j'essaye. Mais c'est compliqué lorsque je veux juste être dans le juste milieu. Louis il s'en fout lui. Quitte à blesser, il le fait totalement. Il n'y va pas doucement. Au contraire, il te fonce dedans et te laisse te noyer parmis tous ses reproches et toi tu t'enfonces. Tu t'enfonces sans vraiment chercher à te débattre au bout d'un moment. Parce-que je les mérites ces reproches.

- Niall m'a dit que tu m'avais menti. Tu connais le père de la petite, hein ?

Niall sait que j'ai menti. Mais il ne sait pas la fin de mon mensonge. Il ne sait pas que oui, je connais le père de Emy. Que oui, il a sûrement déjà croisé. Louis est juste un bon déducteur. Et je le déteste pour ça.

- Oui, Louis. Je ne nie pas, j'avoue. Je le connais, même très bien.

Je n'ai plus peur. Ça me surprends, mais ma voix ne tremble pas, mes yeux ne sont plus menaçants, mon coeur a repris un rythme un peu normal. Il n'y a que ma tête qui est en total désordre. Je suis perdue dans mes pensées et cela est rare. Pourtant c'est le cas. Je ne me retrouve plus dans mon esprit et encore moins dans mes sentiments. J'approvise, je crois.

Il se retient. Ça se voit. Ses poings se sont resserrés, et ses veines ont réapparu au niveau de son cou. Il a envie d'éclater un autre objet, un autre mur, c'est flagrant. Mais il ne bouge pas, inspire et poursuit :

- Pourquoi tu m'as menti ?

Et voilà. La question fatale et stupide. Parce-que franchement, j'en sais foutrement rien du pouquoi du comment. Pourquoi tu as menti ? Qu'est ce que j'en sais moi ? J'ai menti par peur. Ou par honte de dire la vérité. Je n'en sais rien. Je voulais juste pas au fond. Moi aussi j'aimerai comprendre.

- Je sais pas, je souffle sincèrement.

Il s'emporte, ne pouvant plus se retenir. Je ferme les yeux, sous ses cris. Mais ne bouge pas d'un petit centimètre. Je ne fais rien, je me contente simplement de l'écouter en fermant mes yeux.

《 Help me ! 》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant