35 : Pain.

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"Y a des moments où on doit tout lâcher, qu'on le veuille ou non. C'est comme un besoin. Ça doit sortir et même des efforts ne peut arrêter ça. Ça tombera des prunelles si ça veut."

Le vent est tombé sur la jolie ville britannique. Le soleil fait son chemin petit à petit vers le sol, rejoindre un autre coin de la planète. Dans Londres, c'est agité. Embouteillages, piétons pressés, enfants sui pleurent, adolescents qui rient. Un sdf est là, au milieu de tout ça, une guitare à la main. Il fredonne et gratte une chanson connue de tous. Pourtant personne ne le remarque. Tout le monde passe devant lui, sans le regarder, sans lui jeter un semblant de regard. Non, il est seul. Dans ce monde. Chelsea, de l'autre côté de la chaussée l'observe et sourit quand elle l'aperçoit ce vieux monsieur, peut être pas si vieux que ça mais très cerné, très sale, très épuisé, fermer les yeux savourant la mélodie que joue sa guitare.

Elle l'observe de loin. Elle, elle la remarqué. Elle le voit, elle lui sourit même, mais lui ne l'a pas remarqué. La jeune femme aussi est seule. Vide et terriblement seule.
Elle ferme ses yeux également, et se masse les tempes. Du moins elle tente. Elle tente d'oublier quelques minutes. Mais c'est en vain. La scène de son frère en face d'elle, les yeux ronds avec les poings serrés la hante. C'est répétitif. Et même quand elle ferme les yeux finalement tout revient encore plus clairement. Comme si elle revivait cette scène terrible encore et encore. C'est en boucle dans sa tête et elle donnerait n'importe quoi pour pouvoir appuyer sur le bouton "stop".

Quand elle réouvre ses paupières, ses prunelles azur se posent sur un manteau noir. Elle jure silencieusement de la frayeur qu'elle vient d'avoir. Elle remonte cependant son regard quand elle s'aperçoit que la personne n'a pas bougé. Elle n'avait même pas remarqué que cette personne la regarde, l'attend, et ne bougera pas finalement. Un bonnet gris écrase vulgairement des cheveux blonds qui essayent de se montrer. Et une écharpe énorme laisse juste la place à deux gros yeux bleus.

Elle soupire, baisse la tête, passe une main dans ses cheveux qui ont perdu toutes leurs boucles soigneuses et à l'aide du grand manteau elle se relève. Et comme un besoin, une supplication, elle s'engouffre dans les bras de la personne et ferme fermement son emprise douce et frêle. Le jeune homme pleure silencieusement alors qu'il referme ses petits bras de jeune adulte sur le corps froid de Chelsea.

- Louis nous a tout dit, je devrais dire hurlé plutôt, il chuchote dans l'oreille de la jeune femme. Il lui carresse les cheveux. Ils sont là, au mileu de tout ce vacarme de Londres a pleurer, les bras enroulés autour du corps de l'autre. Personne ne parle après ses mots. On ne perçoit que les sanglots forts de la jeune femme.

Trop retenir n'est pas bon. Elle le sait maintenant. Louis lui en veut. Il n'est pas fier. Elle l'a déçu. Ils ne seront peut-être plus ce qu'ils étaient maintenant. Elle le sait, elle le sent. Elle a peur. Elle est effrayée à l'idée de le perdre. Parce-que oui, perdre quelqu'un c'est sûrement la pire des choses.

- Sèches tes larmes bébé, Niall pose sa main sur sa joue, Harry arrive avec Emy. Je sais que tu as besoin d'elle pour oublier. Un sourire se trace sur ses lèvres, éliminant son visage. Tu souris dès que tes prunelles bleuâtres se posent sur elle.

Elle lui sourit, et avec un courage dont elle ne connaissait pas l'existence, elle l'embrasse. Il sourit dans le baiser. Il lui attrape la main, et sèche rapidement ses joues teintes de rouges, froides et toutes mouillées.

- Aller, viens.

Son monde s'effondre qu'à moitié et elle s'en rend compte lorsque la main de Niall réchauffe la sienne alors qu'il la saisit fermement mais si tendrement à la fois.
Dans chaque histoire, dans chaque vie il y a des défauts, des Hommes qui viennent et qui raturent tous vos efforts fait depuis parfois plusieurs années. Puis y a ceux qui viennent d'une manière tendre, qui vous sourit dès qu'ils vous aperçoivent et qui rendent ses ratures moins grosses, moins noires. Certaines personnes réparent les plaies créés par d'autres.

Et c'est d'elles dont on doit en prendre le plus grand soin. C'est envers ces personnes qu'il faut savoir faire les bons choix, et leur montrer autant d'importance que possible.

Nos mauvais choix, nos pires erreurs et nos douleurs qui en découlent et dont on met la faute de la manière la plus innocente envers ces mauvaises personnes ne sont en réalité que notre faute à nous. C'est nous qui avons permis à ce défaut de s'installer parmis des joyaux.

Chelsea laisse tomber doucement sa tête sur l'épaule du faux blond qui tient fermement sa main. Les gens les regardent souriants de voir un si joli couple. Ils les envient, sans se douter que de la douleur est en chacun d'eux. Pourtant l'amour camoufle celle ci, et elle démontre sa force.

- Maman ! L'accent doux et britannique de la petite fille arrache un sourire à la jeune femme qui s'empresse d'attraper sa fille.

Elle lui embrasse le crâne, puis la serre contre son coeur. Il bat enfin à un ryhtme régulier, à un rythme plein de vie. Niall enlace ces épaules d'un bras alors que Harry arrive à leur hauteur. La petite est rapide par rapport au grand brun. Cela fait rire la mère.

- Alors Harry, ma fille est le lièvre et toi la tortue, c'est bien ça ?

Le jeune homme grogne en embrassant les cheveux blonds de sa meilleure amie et de taper dans la main de son meilleur ami.

- Elle est juste partie avant moi, il grimace.

Tout le monde rit. Ça leur fait du bien. Niall attrape la main de la jeune femme dans la sienne tandis qu'elle lui sourit. Son sourire est tristement tracé sur son visage. Elle y pense toujours à son frère ça se voit bien. Et c'est normal au fond. Niall, Harry aussi repense aux mots hurlés par le brun. Sa colère était mélangé à de la haine envers lui. Comme si il s'en voulait de ne pas avoir été là pour la protéger. Comme si c'était de sa faute à lui.

Les trois amis se dirigent vers un parc peu fréquenté de la ville. Emy sautille partout ; son innocence la rend heureuse. Tout ça rend nostalgique Chelsea. Elle aimerait être comme sa fille en ce moment. Mais un jour il faut savoir grandir et affronter.

Affronter. Ce mot elle le déteste. Elle a beaucoup trop approcher ces derniers jours. Affronter son amour. Affronter ses mensonges. Affronter son frère. Trop d'affrontation qui l'ont blessé à certains endroits. Mais c'est ça, grandir non ?

- Tu penses encore à lui ? Lance le blondinet. Ils sont assis sur un banc alors que Harry s'amuse avec Emy. Niall carresse la main de la jeune femme, il tente de la calmer peut-être. Ou un truc dans ce genre. Comme si c'était possible.

Elle tremble. Pas de froid. Elle tremble et ferme les yeux quelques instants avant de les réeouvrirent depuis qu'il a récupéré sur ce trottoir. Elle a mal au coeur, ça se voit bien. Son esprit lui joue des tours, lui mettant la scène en boucle.

- Ouais, elle souffle. Depuis qu'elle est ici elle ne tente plus d'être forte. Elle balance ses sentiments tels qu'ils sont. Mais c'est plus fort que de juste repenser à mes erreurs.

- Comment ça ? Les sourcils du jeune homme se froncent.

- Je sais que j'ai commis des erreurs, et tu vois je devrais plutôt être entrain de m'en vouloir, et d'essayer d'imaginer comment ma vie serait si je n'avais pas vécu ça. Mais non Niall, elle se tourne vers lui scrutant ses prunelles bleuâtres, je pense à ce que Louis ressent. Je tente de ressentir ses émotions, mais rien. Rien bon sang ! J'ai beau fermer les yeux et tenter, ça ne marche pas !

Niall resserre son étreinte sur la jeune femme qui tremble plus que tout à l'heure et dont des larmes coulent de ses yeux.

- Mais, pourquoi tu veux ressentir ça ? Il est perdu, faisant de son mieux depuis le début pour comprendre la jeune blonde. Mais elle se cache toujours. Elle se referme, et quand elle commence à parler ça ne dure que peu de temps.

- Pour avoir mal comme lui il a mal.

Niall a un mouvement de recul. Le jeune chanteur ne comprend pas totalement.

- Je ne m'en veux pas de vous l'avoir caché. J'ai aucun problème avec le fait que j'ai pû vous cacher pendant des années cela Niall. Alors que je devrais ! Elle crie. Je devrais avoir mal !

Le téléphone du jeune interrompt la blonde. Il le sort doucement et fixe l'écran qui s'illumine.

- C'est Louis.

Et elle s'effondre sous les yeux de la personne qu'il aime le plus. Devant son monde entier.

《 Help me ! 》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant