Chapitre 9 : je le hais
Je me mets dos contre le mur, en essayant de digérer ce qui venait de se passer. Je glisse le long du mur en m'affaissant au sol. La tête entre mes genoux, je pleurais toutes les larmes de mon corps. Quand est-ce que ces démons de mon passé se décideront à me laisser vivre ma vie ? J'arbore ce masque de femme forte pour ne pas qu'on m'atteigne, mais je souffre énormément de ces blessures secrètes. Ibrahima Ndiaye est la plus grande erreur de ma vie. Il m'est apparu dans un moment très difficile de mon existence et s'avérait être la seule bouée de sauvetage à portée de main et je l'ai saisi et aujourd'hui, j'en paie les pots cassés. Savez-vous déjà, un psychopathe doublé d'un obsédé ? Et bien, celui-ci en est un. À l'époque, c'était un fidèle client et maintenant que je suis prête à changer de vie, il s'y opposer et s'entête à me mener la vie dure. On dit que pour accéder au sentier de la bonté, un obstacle se dresse toujours pour nous en empêcher. Je suis convaincue qu'Ibrahima Ndiaye est cet obstacle. Mon Dieu que je le hais ! Je hais d'ailleurs tous ces hommes qui m'ont utilisé comme un objet, ceux qui n'ont pas vu en moi jeunesse, innocence, confusion et perte, perte de ma conscience qui ne parvenait à comprendre ce monde injuste. Aucun n'a cherché à connaître mon histoire, aucun n'a voulu conseiller cette jeune femme de 17 ans qui n'a pas demander cette tournure de l'histoire ni tous ces fardeaux qui vont avec. Qu'espérer d'une population qui bannit sans un "pourquoi", s'oppose sans aucun argument et juge sans se soucier du fond!? Je condamne ce père injuste tout comme je condamne cet homme qui n'a nul autre problème que d'assouvir son désir sexuel. Je me noie et mon chagrin dans ces larmes qui exprime tout mon mal-être et ma rancœur. Je sentis une main se poser sur mon épaule, c'était Salam. Je l'ai reconnu par son parfum, je gardais toujours la tête baissée pour formuler une excuse, qui expliquerait mon état.
- Touti, pourquoi tu es dans cet état ? T'ai-je fait quelque chose à mon insu.
Ay cet homme ne cessera de me surprendre.
Je relève la tête en lui faisant un sourire triste.
- ce n'est pas toi ! C'est juste que je repensais à ma mère. Dis-je en laissant couler une larme sur ma joue.
Il me prit dans ses bras, me chuchotant des mots tendres pour me consoler. Après m'être reprise, je décide de retourner au boulot, mais il s'y oppose.
- Prends ton après-midi ! Je te dépose ?
- Non pas la peine, je peux prendre un taxi.
- Alors viens-je t'accompagner.
Il me prit un taxi, après que j'eus pris mon sac à main. Le trajet se fit dans un silence songeur. Je me remémorais mot pour mot les menaces d'Ibrahima. Arrivé dans mon humble demeure, je prends un bain et me mets au lit.
Je saisis mon téléphone et appelai Fatima.
- Coucou ! Ma chérie, je te dérange ?
-Non-même pas tu ne me déranges jamais. Qu'est-ce qui se passe, tu n'es pas au boulot ?
- Non.... Je veux te parler ! Dis-je tristement.
- Tu sais quoi ? Je vais essayer de me libérer plus tôt et je passe te voir aussitôt.
- D'accord, je t'attends.
Après ce coup de fil je reçus un appel de Salam. Il voulait prendre de mes nouvelles. Il prend tellement soin de moi que je pense que je ne le mérite pas. Si seulement j'avais un Salam avant que ma vie ne parte en fumée, mais que faire. Le mal est déjà fait et on ne peut retourner en arrière....*****
J'étais sortie me prendre un déjeuner, car j'étais trop fatiguée pour cuisiner et je n'ai pas eut le temps de prendre mon déjeuner suite à l'altercation que j'ai eu avec ce fichu Ibrahima. Je n'ai pu manger qu'un peu puisque je n'avais pas d'appétit. Je me remis au lit en repensant à ma journée. C'est comme si le monde s'acharnait sur moi. Pourrais-je un jour vivre sans aucun problème, juste moi heureuse et épanoui. En repensant à mon sort, je m'endormis à force de réfléchir. La sonnerie de mon portable me ramena à la réalité.
- Allô, dis-je.
-Allô, dit Fatima d'une voix caressante.
- Je suis devant chez-toi depuis 5 minutes à taper à ta porte comme une folle. Reprit-elle.
- OK, je viens ouvrir.
Ce que je fis aussitôt. Je lui fis la bise et on s'installa dans ma chambre afin que je puisse aussi m'allonger un peu.
- Comment tu te sens ? M'avait-elle demandé.
- Comme si comme çà, dis-je en faisant la moue, et toi ?
- Bien ! Et ta journée ?
- Naze !
- Pourquoi çà ?
- Tu ne vas jamais me croire.... Imagine qui est l'actionnaire principal de l'entreprise où je bosse.
- J'en ai aucune idée, tu sais bien que je n'ai jamais été forte aux devinettes. Ne me parle surtout de ce con d'Ibrahima Ndiaye s'il te plaît.
- Tu as vu juste en chair et en os.
-Et il te poursuit comme toujours. Je ne sais vraiment pas pourquoi il est aussi accablant.
- Il m'a encore menacé et traité de tous les noms. Je me mis à tout lui raconter.
- Quoi ?
- Oui, tu as bien entendu !
- Mais, il est fou ce mec, rassure moi Salam ne sais rien de cela ?
- Non heureusement !
- Et tu comptes lui dire la vérité quand ?
- On n'est pas encore prêt, il le saura au moment voulu !
- Je te préviens Toutane s'il l'apprend d'une autre bouche que la tienne, il ne te le pardonnera jamais.
- ça ne se passera pas comme çà! Mais pour le moment, je veux savourer mon présent et oublier ce fichu passé qui ne cesse de me rattraper, je veux oublier mon passé.
- Je te comprends ma chérie, mais n'oublie pas une chose : on ne peut fuir son hombre.
J'allongeais ma tête sur ses cuisses et elle se mit à caresser mes cheveux pour m'apaiser comme elle me le faisait à chaque fois que j'étais triste. J'émis un grand soupire comme si je venais de me débarrasser d'un lourd fardeau. Je la regarde avec un sourire tendre aux lèvres, je l'aime tellement. Je pourrais donner ma vie pour elle, elle est mon tout. Quelques minutes plus tard je suis allée prendre mon bain, pendant ce temps Fatima, elle est restée au salon pour regarder un feuilleton que je trouvais d'ailleurs sans intérêt. La pomme de douche au-dessus de ma tête, l'eau fouettait mon corps. Ce bruit et cette odeur frais du gel de douche mélangé à celui de mon champoo m'apaisais et me rappelais tant de soirées passées avec tant d'hommes, les uns plus arrogants que les autres. Tantôt, ils étaient doux avants de prendre leurs pieds, tantôt, ils se montrer avide d'un quelconque sentiment. Cependant, je les supportais, je les supportais, car je n'avais nul autre choix. Peut-être que d'autres diront que j'ai choisi la voie facile et bien non, c'était le choix d'une adolescente qui ne connaissait absolument rien du monde extérieur et qui a choisi de s'adonner à ce métier n'ayant plus rien à perdre. N'ayant plus aucun honneur à défendre, aucune personne qui ne se soucier de son existence, aucune raison de lutter pour devenir quelqu'un, elle était juste abandonnée à elle-même. Et aujourd'hui, cette jeune que j'essaie de devenir en paie les pots cassés. Un homme qui dans le passé a incarné mon mentor, m'a donné l'espoir d'une vie nouvelle : il se nommer Frédéric, c'était un blanc. Il m'a donné en l'espace d'un court moment l'espoir de changer ma vie et bien, il était comme tous les autres, un menteur, un manipulateur et homme sans scrupule. Je l'avais connu à Sally (vers la petite côte), il m'avait dit que ce milieu n'était pas le mien et que je méritais mieux. Il m'avait fais croire à un amour envers moi qu'il n'avait d'ailleurs jamais éprouvé. Je l'ai cru, et savez-vous comment m'avait t'il traité ? Comme sa chose. Il couchait avec moi jour et nuit. Pourquoi tout ceci ? Il avait besoin d'escorte et moi, je m'offrais à lui pour le prix d'une nuit sans aucune rupture ni problème. La jeune fille naïve s'est fait utiliser comme toujours et à la fin de son séjour, il avait fui comme un lâche. Et un retour à la case de départ s'est imposé et depuis cet incident, je me suis promis de plus faire confiance à aucun homme. Au bout d'un moment, je me décidais à quitter la douche pour regagner ma chambre. Je me choisis une robe légère qui m'arrivait aux genoux, avant de rejoindre Fatima au salon.PDV: Amina
-Papa, je pense que je vais annuler mon voyage!
- Pourquoi, ma chérie ?
-Je veux rester encore pour enrichir mes études et augmenter la durée de mon stage au lieu d'aller en vacance !
- C'est très bien, je suis fière de toi.
- Au bout d'un moment, je me décidais à quitter la douche pour regagner ma chambre.
- Oui, ma chérie, va te reposer.
Je me dirige vers la suite qui me sert de chambre et m'enfermer à clé. Enfin seule ! Je me mets sous la douche pour prendre une douche bien froide. Après cela, je mets un short et un petit haut léger et m'allonge sur mon lit. Je replonge dans mes pensées. Je repensais encore à l'homme que j'aime tant et qui ne m'accorde aucune importance. Je pensais à Salam, il est tellement beau, tout me plaît chez lui. Et comme un fou, il ne voit pas à quel point je souffre de le voir sourire à une autre femme, en aimer une autre que moi. Et cette Mlle Wade qui se croit tout permis. Je vais la dégager de mon chemin comme je l'ai fait avec les autres qui voulaient mon Salam. Elle n'est absolument rien devant moi. D'ailleurs, je vais appeler mon défectif privé. Je veux absolument tout savoir d'elle. Je cherche le numéro dans mes contacts et l'appel.
-Allô, Karim ?
- Oui Mlle Ndiaye !
-Karim, comment allez vous ?
- Bien et vous ?
-Bien ! J'aurais un service à vous demander.
- Allez-y !
- Bien, je voudrais que vous enquêtiez sur Mlle Wade, la secrétaire de Salam, mon ex.
- C'est comme si c'était déjà fait !
-Je vous laisse, bonne fin de soirée !
- à vous aussi !
À ces mots, je raccrochais et replongeais dans mes pensées en affichant un sourire triomphantBonne fête des femmes à toutes !
Lemarqueur vous marquera remarquablement !!!
![](https://img.wattpad.com/cover/31576046-288-k823938.jpg)
VOUS LISEZ
Prisonière de son destin
RomanceProstitution est un milieux qu'elle connaît bien. Ce n'est pas un choix, ni une passion, juste l'acharnement de son destin. Vendu par l'homme qui lui sert de père, elle se voit obligé de quitter la demeure familiale pour rejoindre la rue qui est loi...