Enquête 4 : Les rejets dans l'eau de l'industrie chimique.

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L'eau, renouvelable mais vulnérable

Depuis le début du XXe siècle, la consommation d'eau douce a été multipliée par sept sur la planète ;

 Au cours des trente dernières années, les quantités d'eau disponibles sont passées d'une moyenne de 12 900 m³ à 6800 m³ par habitant et par an ;

 L'eau non potable est la 1ère cause de mortalité dans le monde, et tue 10 fois plus que les guerres.

 On estime que l'exploitation des réserves d'eau souterraines non renouvelables (à notre échelle de temps humaine) a été multipliée par 3 en 40 ans et représente encore à ce jour 20% de l'irrigation mondiale.

 6,1 milliards de personnes bénéficient d'un accès à l'eau potable en 2010 ; un taux supérieur à l'objectif international d'atteindre 88% de la population mondiale desservis en 2015. Mais il reste 2,5 milliards de personnes sans accès à des installations sanitaires.

 Les sols, eux aussi, sont soumis à une érosion intense avec une menace sur l'agriculture mondiale. Dans certaines régions, les sols sont lessivés 100 fois plus vite qu'ils ne se régénèrent.

Les activités industrielles produisent des effluents sous forme liquide. Ces eaux résiduaires industrielles sont issues des processus de fabrication (utilisation de solvants, réactions chimiques, nettoyage des matériaux, etc.).

Bien qu'une grande partie des eaux résiduaires industrielles soit désormais traitée par les stations d'épuration ou sur le site industriel lui-même, les polluants non éliminés sont rejetés dans le milieu naturel.

En France, l'industrie est responsable d'environ la moitié des rejets de polluants organiques (l'autre partie étant d'origine domestique) et de presque la totalité des rejets de métaux lourds. Les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) sont tenues de déclarer tout rejet dépassant le seuil légal pour chaque polluant (arrêté du 31 janvier 2008 relatif au registre et à la déclaration annuelle des émissions polluantes et des déchets, modifié). 1900 établissements industriels ont déclaré des émissions au dessus des seuils en 2007, soit environ une augmentation de 31 % entre 2004 et 2007.

Depuis, le nombre de déclarations se stabilise ; il valait 1 904 en 2009. Cependant, les seuils de déclaration sont encore évolutifs et le système de déclaration est encore jeune. Les comparaisons inter-annuelles sont donc délicates et il est préférable d'observer des moyennes de rejets déclarés sur plusieurs années (de 2004 à 2009).

Plus des trois quarts de la masse totale de polluants déclarés par l'industrie sont imputables à l'industrie manufacturière. Le secteur de production, distribution d'eau et traitement des déchets est responsable de 21,9 % des rejets de l'industrie.

Enfin, le secteur de production d'énergie et les industries extractives sont responsables de respectivement 0,8 % et 0,1 % des rejets industriels de polluants dans l'eau en 2009. Dans l'industrie manufacturière, les rejets de polluants les plus importants en masse concernent les chlorures (1,4 millions de tonnes en moyenne sur 2004-2009), les matières en suspension (322 kilotonnes), les sulfates (195 kilotonnes), le fer et ses composés (85 kilotonnes). D'autres polluants sont rejetés en quantités moins importantes, mais sont davantage préoccupants par leur toxicité, leur rémanence dans les écosystèmes et leur possible intrusion dans la chaîne alimentaire.

C'est le cas du cyanure (17 tonnes en moyenne sur 2004-2009), l'arsenic (2 tonnes), le mercure (0,2 tonnes) et le cadmium (0,6 tonnes). En moyenne, de 2004 à 2009, les secteurs de la métallurgie et de la chimie sont responsables des rejets les plus importants de polluants dans l'eau.

Notre conclusion :

Ces données datent des années 2009. Et cette corporation communique très peu depuis. Alors nous vous laissons imaginer le volume de ces produits polluants aujourd'hui en 2019.

À suivre...

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