Enquête 3 : L'impact des feux de forêts sur l'environnement

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Nos jeunes amis continuent leur enquête avec les conséquences du réchauffement et de la sécheresse.

En France métropolitaine, la superficie forestière représente 30% du territoire. Les surfaces des zones combustibles se sont accrues de 20% entre 1975 et 2007 notamment en raison du phénomène de déprise agricole dans le sud de la France. 

Ces zones boisées du sud de la France ont un potentiel combustible élevé dû aux essences et au climat. 

On parle d'incendie de forêt lorsqu'un feu a menacé un massif de plus d'un hectare. Généralement la période la plus propice au feu de forêt est l'été, car aux effets conjugués de la sécheresse, l'augmentation des températures, et la faible teneur en eau des sols, viennent s'ajouter les travaux en forêt ou les négligences humaines.

Un feu peut prendre différentes formes selon les caractéristiques de la végétation dans laquelle il se développe :

- Les feux de sol : 

Ils brûlent la matière organique contenue dans le sol qui sert de combustible. Ils sont peu virulents, de propagation lente et difficile à éteindre complètement.

- Les feux de surface : 

Ce sont les strasses basses de la végétation qui servent de combustible. Leur propagation rapide est favorisée par le vent en relief.

- Les feux de cimes : 

Localisés sur la partie supérieure des arbres, ils libèrent de grandes quantités d'énergie et se propagent très rapidement. Favorisés par le vent et la sécheresse, ils sont difficiles à contrôler.

1 - Les causes possibles 

Un départ de feu nécessite les trois facteurs suivants :

- du combustible (la végétation) ;

- de l'oxygène (présent dans l'air) ; 

- une source de mise à feu (flamme, étincelle, foudre, brandon...).

Plus le temps sera chaud, sec et venteux, plus la végétation sera sèche, plus le risque sera élevé.

Selon une étude, 80% des départs de feu sont dus à des activités humaines. On classe ces causes en cinq grandes catégories :

- Indéterminée 

- Naturelle 

- Accidentelle 

- Malveillance 

- Imprudence (travaux, loisirs)

2 - Les conséquences possibles

Par ses effets, le feu est un agent destructeur (aussi bien pour l'homme et son activité que pour l'environnement).

- Impact sur la biodiversité : 

Les incendies font partie intégrante de la dynamique naturelle de la régénération de certains écosystèmes.

Ils facilitent le renouvellement de certaines espèces végétales et entretiennent une mosaïque de milieux ouverts, semi-ouverts et fermés propices à la biodiversité. Cependant, lorsqu'ils deviennent trop fréquents ou qu'ils concernent des superficies importantes, les feux entraînent une homogénéisation du milieu et font peser une forte menace sur des espèces rares ou très localisées. Les feux peuvent faire disparaître des graines d'espèces végétales présentes dans la litière, réduire la matière organique et amorcer le processus d'érosion des sols.

Il semble de plus être un facteur de pollution important, variant fortement selon le type de forêt, d'incendie et l'humidité des végétaux.

- Pollution de l'air : 

La pollution par les fumées résultant des feux de végétation soulève une importante question de santé publique et entraîne des risques majeurs pour la santé des populations et la salubrité de l'environnement. Une combustion complète émet principalement du dioxyde de carbone et de la vapeur d'eau, ainsi que dans de plus faibles quantités des oxydes d'azote, du dioxyde de soufre, des cendres, des métaux lourds, etc..

- Gaz à effet de serre : 

Les arbres absorbent du dioxyde de carbone pendant leur croissance, quand les forêts brûlent de grandes quantités de dioxyde de carbone sont relâchées, en plus des autres particules polluantes.

Ce dioxyde de carbone constitue un des gaz à effet de serre propice au réchauffement planétaire.

3 - L'impact du réchauffement climatique sur le risque de feu de forêt 

Aujourd'hui, 6 000 communes françaises sont ''classées à risque feux de forêts''. Avec le changement climatique, les zones à risque devraient s'étendre significativement d'ici 2040, notamment vers les régions du Nord de la France.

En 2010, une mission interministérielle a travaillé sur l'impact du changement climatique vis à vis des incendies de forêts. Dans son rapport intitulé Changement climatique et extension des zones sensibles aux feux de forêts, rendu en juillet 2010, cette mission a classé les massifs forestiers en trois niveaux de sensibilité au feu, en se référant à des travaux réalisés par Météo-France, l'Inventaire forestier national (IFN) et l'Office national des forêts (ONF). Le classement des massifs prend en compte le paramètre de sécheresse, issue de l'indice de forêt météo (IFM) et des caractéristiques des forêts. La surface sensible aux feux de forêts, estimée à 5,5 millions d'ha en 1989-2008, devrait s'élever à 7 millions d'ha à l'horizon 2040.

La modélisation obtenue pour les années 2031-2050 montre que la surface des massifs forestiers à risque élevé ou très élevé, devrait augmenter en PACA, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes, Corse et Aquitaine et deviendrait significative en Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Centre, Bretagne et au Nord de Midi-Pyrénées. Le Sud de l'Île de- France et de la Basse-Normandie devrait également faire partie des territoires à risque élevé. La Corse et les Alpes-Maritimes, devraient quant à elles, profiter d'une pluviométrie plus abondante et ainsi voir leurs surfaces à risque élevé diminuer.

Notre conclusion : 

Les feux de forêts sont donc à la fois une cause et une conséquence du changement climatique. 

Une cause dans le sens où ils relâchent de grandes quantités de gaz à effet de serre et de "poussières" dans l'atmosphère propices au réchauffement climatique.

Et conséquence, car ce réchauffement planétaire assèche certaines zones et y rend les incendies plus fréquents.

Malheureusement, les feux de forêts sont à l'origine de la disparition de milliers d'hectares de terre chaque année avec une double conséquence irréversible sur : 

- l'environnement, 

- la faune et la flore, 

partout dans le monde.  

À suivre...

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