J'allais encore être en retard et ce, pour mon premier jour de travail dans une nouvelle école. En tant que professeur stagiaire certes, mais ça n'était en rien une excuse pour arriver en retard . Je faisais parti de ce genre de personnes qui, même en se levant deux heures plus tôt, finissais par se mettre en retard.
Je me précipitai dans la salle de bains pour pouvoir me doucher et me cognai le pied dans le coin du buffet en bois.
-Putain ! marmonnai-je en me tortillant.
Lorsque je finis de me préparer il était sept heures trente, espérant qu'il n'y aurait pas trop de monde sur la route je me ruai dans ma voiture et enclenchai la première.Ma matinée n'avait pas été de tout repos, après avoir été accueilli par un « bonjour maîtresse » général, j'avais proposé aux enfants de commencer avec de la peinture, ça avait été LA mauvaise idée du siècle, il faut vraiment avoir une case de vide pour donner de la peinture à vingt six enfants de 9 ans...
Lorsque nous avions enfin eu fini de tout nettoyer, j'avais glissé sur une flaque d'eau et m'étais étalée par terre devant vingt six enfants hilares. Je remerciai le ciel, nous étions mercredi, j'avais donc mon après-midi de libre.Vers midi, alors que je faisais la queue à la cafétéria non loin de l'école, j'avais ressenti une sensation assez étrange, comme si, un poids énorme venait de se poser sur ma poitrine, comme si je venais d'acquérir, en l'espace de quelques millièmes de secondes autant de responsabilités qu'un PDG, comme si, je portais tout le poids du monde sur mes épaules. Comme si, je me trouvais en face de la boîte de pandore et que mon seul choix était de l'ouvrir et, ainsi, de libérer tout les maux du monde sur Terre, condamnant l'humanité. Sans exagérer, j'étais en piteux état. Mettant cette sensation sur le dos d'un mauvais rhume, je l'oubliai.
Ma journée terminée, je rentrais dans mon petit appartement où j'y retrouvais, comme tout les soirs, mon golden retriever River . Vous trouverez surement qu'appeler un chien « River » était un choix quelque peu bizarre, mais c'est parce que vous n'avez pas idée de combien de litres de salive ce chien produisait chaque jour, c'était franchement phénoménale.
Le premier chien que j'avais jamais rencontré dans ma vie s'appelait Bob, ma deuxième famille d'accueil habitant dans une ferme, Bob était un des nombreux animaux qui vivait avec moi pendant les deux courts mois de mon placement.
Durant mon enfance, j'avais été placé dans pas moins de dix familles d'accueil, une par année donc, j'avais aussi passé beaucoup de temps en centre d'accueil. A chaque nouvelle famille d'accueil je recevais un nouveau prénom, mes prénoms officieux s'élevaient donc au nombre de dix, en comptant le mien, je possédais onze prénoms. Au yeux de la loi, je n'étais que Georgia Ros mais finalement j'étais bien plus que ça, j'étais Georgia Anna Nassira Aimée Manon Jessica Georgette ( oui vraiment...) Pauline Nathalie Reguia Katarina.Certes, si un jour, je venais à me présenter comme ça auprès de plusieurs personnes, les présentations risqueraient d'être assez longues et laborieuses. Sans compter les différents noms de famille ; mais après le décès de ma mère et mon placement en centre, j'avais décidé de conserver son nom de jeune fille, comme un moyen de l'honorer, ainsi dès que quelqu'un prononcerait mon nom de famille, je me souviendrais d'elle.
Les circonstances de la mort de ma mère étaient aussi floues pour les autorités qu'elles l'étaient pour moi, pourtant, j'étais avec elle lorsque cela c'était produit. Et j'avais survécu. Je m'en voulais. Je n'avais pas pu la protéger et en plus de cela, j'avais survécu. Je m'endormais secouée par mes sanglots, en serrant entre mes mains tremblantes, le pendentif de ma mère.
Je me réveillais le samedi suivant avec une folle envie de faire du shopping, j'appelais donc Léonie -Léo pour les intimes- pour lui proposer d'aller faire les boutiques avec moi. Elle n'accepta pas tout de suite, clamant que son livre était trop passionnant pour être abandonné, mais après d'intenses négociations et quelques menaces elle accepta.
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Aequilibrium: Où se rencontrent les anges
FantasyIl me regarda, cherchant mon regard, je lui signalai d'un hochement de tête que je suivais. Il continua donc. -Il y a une raison à ça.... Nous sommes des ... anges. Il semblait s'attendre à ce que je m'effondre face à la nouvelle et semblait déjà s...