Chapitre 5

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Quatre jours étaient passés depuis la révélation de Kayden sur la fameuse Aleyna. Depuis, je n'avais rien appris de plus sur elle. Elle n'était pas apparue lors de mes douches ou autres activités qui impliquaient de me balader sans vêtements. Les garçons la remplaçaient, mais faisaient attention à se tourner lorsque je m'habillai ou à m'attendre derrière la porte de la salle de bains lorsque je prenais ma douche.
Lors d'une discussion avec Anderson, j'avais compris pourquoi, lorsque je l'avais rencontré, j'avais aperçu des tas d'animaux en pleine ville.

-En fait. Avait commencé Anderson, les animaux que tu as vu sont des anges, des anges qui sont censés être invisibles aux yeux des humains. Seul les créatures surnaturelles peuvent les voir. Et encore, certaines espèces ne peuvent voir que leurs auras ou des formes de couleurs.

-Mais pourquoi ces anges ont-ils une apparence animale et pas vous ? avais-je demandé en regardant Kayden qui avait l'air très intéressé par la discussion.

-Nous, anges, nous adaptons au besoin de chaque humain. Car, même si vous ne nous voyez pas – ou en tout cas n'êtes pas censés nous voir- , chaque humain ressent, inconsciemment, notre présence. Le but du changement de forme ou de « transformation » si tu préfères, est de créer un environnement apaisant pour l'être que nous protégeons et ainsi l'empêcher de paniquer ou de stresser. Un ange qui lirait mal les besoins de son humain et ne choisirait pas bien sa forme , le conduirait à faire des choses ... des choses terribles, avait-il répondu avec un air accablé qui enlaidissait son beau visage mat.

-Des choses ? avais-je alors demandé, me préparant à la réponse qu'il allait me donner.

-Mmmm, et bien... Cela est très différent selon les personnes, ça peut aller de la dépression, en passant par la délinquance, le crime ou dans les pires cas, et pour les personnes les plus faibles.... le suicide. Avait-il déclaré .

Pardon ! Alors toutes ces choses dont on entendait parler au JT étaient à cause des... anges ! Parce que certains n'avaient pas bien appris leurs cours sur les « transformations angéliques », ou une connerie comme ça !

J'avais été assez surprise et choquée par sa déclaration mais n'avait rien laissé paraître, ou du moins, j'avais fait de mon mieux pour . Il m'avait ensuite demandé de me calmer, car je cite «  ton aura est teintée par la peur et la colère » et que ce n'était pas bon pour moi, que j'avais besoin de repos.

J'aurais bien aimé l'y voir lui ! En l'espace de quelques heures seulement, j'avais failli mourir écrasé par un monospace mais avais été sauvé par un ange ! Car oui, les anges existaient et ils ne ressemblaient pas du tout à l'image que l'on s'en faisait. Ce n'étaient pas des bambins, aux grosses joues rouges et aux fesses dodues portant un arc, comme Cupidon. Rien à voir. Les vrais anges, eux, n'avaient pas d'arcs et encore moins des fesses dodues -aux dernières nouvelles- Les vrais anges ressemblaient plutôt aux mannequins d'un défilé de Calvin Klein . Oui, les abdos aussi, je n'étais pas allée vérifier, bien sûr, mais j'en étais sûre et certaine.

Enfin bref, revenons à la partie où un ange me sauve. Comme vous l'aurez sûrement deviné, cet ange n'est autre qu'Anderson. Il m'avait expliqué – après que je l'eu harcelé pendant une heure pour obtenir une réponse- qu'il avait tout simplement encaissé le choc à ma place. Tout simplement. Ce gars s'était fait renversé par une voiture qui devait rouler à 70 km/h ( personne ne respectait les limitations de vitesse dans cette ville),  et il n'avait absolument aucune séquelles, il allait bien. Tant mieux après tout, je m'en serais trop voulu s'il avait été blessé par ma faute. Je refusai que les gens souffrent à cause de moi. Même en m'ayant sauvé d'une morte certaine, il s'en voulait, car, lorsqu'il m'avait secouru, j'avais été éjectée et avais atterri lourdement sur le béton de l'autre côté de la route. J'avais donc quelques égratignures, mais ça n'était rien comparé à ce que j'aurai eu si il ne m'avait pas poussé hors de la trajectoire du véhicule.

Je devais sortir de l'hôpital ce soir, les garçons se relayaient pour me baby-sitter depuis mon hospitalisation. Cet après-midi, Kayden était de « corvée Georgia » comme il l'appelait. Connard.

Après qu'il soit parti, je décidai d'aller faire un brin de toilette, je sortis donc de mon lit. Je souffrais, mon corps tout entier me faisait mal. Je tirai mon porte sérum jusqu'à la petite salle de bain et refermai la porte derrière moi.

La décoration laissait à désirer, tout était blanc – comme on pourrait s'y attendre dans un hôpital- , la pièce ne contenait que le strict nécessaire, un savon trônait sur le lavabo érodé par le temps . J'ouvrais le seul tiroir -car oui il n'y en avait qu'un- sans grande conviction d'y trouver une brosse à dents , je ne pensai pas avoir assez de chance pour en trouver une, je mettais même la main sur un tout petit tube de dentifrice. Satisfaite, je me saisis des objets dont j'avais besoin et refermai vivement le tiroir – je ressentais une douleur lancinante à l'arrière de la tête qui n'arrangeait en rien ma nausée-. Après m'être brossée les dents et avoir mis du déodorant, je me saisis du savon et commençais à me laver le visage.

- Salut ! lança une voix masculine dans mon dos

J'écarquillai les yeux sous le coup de la surprise, et sentis aussitôt le savon me couler dans les yeux,  lorsque j'ouvris la bouche pour répondre à Kayden , la mousse s'y engouffra, y laissant un arrière-goût amer. Il se mit à rire tandis que je m'aspergeai le visage et me frottais vigoureusement la langue.

- T'es vraiment pas douée !  commenta t-il entre deux éclats de rire.
Je me saisis alors du savon et le lui balançai dessus, il esquiva et rit de plus belle. Je me retournai alors vers lui, furieuse. Il ouvrit de grands yeux, et s'esclaffa en se tenant les côtes.

- Tu vas pas la fermer ouais ! 

Il m'énervait au plus au point , en plus j'avais envie de faire pipi et il se tenait assis sur la cuvette.

- Désolé , dit-il en s'essuyant les coins des yeux,  mais t'as une de ces gueules ! On dirait une droguée !

Je me tournais vers le miroir -que j'avais pris le soin d'éviter jusque là- et y observai le carnage, il n'avait pas menti , mon nez et mes yeux étaient rouges et mon visage plein d'égratignures. Mon œil avait pris une teinte mauve semblable aux reflets de mes longs cheveux frisés, qui partaient dans tout les sens. Il me fallait des barrettes et vite . Je ressemblai à un mouton qu'on aurait laissé dehors par une nuit humide.
D'accord, il avait raison, je devais donc garder mon calme .

- Ouais... et qu'est-ce que tu fais là toi d'abord ?  demandais-je avec toute la mauvaise humeur dont j'étais capable.

-Rien, j'avais oublié ma veste et donc je venais la récupérer. Je me suis dis que pendant que j'y étais, je te rendrais une petite visite, histoire de rire un peu, répondit-il en reprenant son sérieux.

Je haussai un sourcil et un sourire se forma sur ses lèvres . Il se foutait allégrement de ma gueule, j'allai le faire rire moi ! Il allait voir !

-Bon cool, maintenant que tu as ris ,vas voir là-bas si j'y suis, lui dis-je en désignant le plafond du doigt.

-Oh j'ai tout mon temps, ne t'en fais pas pour moi, me dit-il avec le sourire le plus sexy que j'avais jamais vu.

Ce n'était pas son tour de garde alors pourquoi voulait-il me voir ? Les pensées qui me traversèrent l'esprit me firent rougir, je voulus me retourner avant qu'il ne le voit mais dans la précipitation me cognai sur le bord du lavabo.

-Ah punaise !! Ca fait mal , nom de Di.. d'un chien

Il pouffa. Encore .

-Voilà, c'est pour ce spectacle que je suis revenu ! lança t-il en se levant

D'un coup d'un seul, les murs se mirent à bouger, ce gars avait-il ce genre de pouvoir ? Pouvait-il faire bouger les murs ? Mon champ de vision se rétrécit, un point noir se forma au centre de ma vision jusqu'à ce que les ténèbres prennent le dessus, le monde vira au noir .

-Georgia ? m'appela-t-il la mine soudain défaite.

Il eu à peine le temps de me rattraper alors que je tombai, je sombrai rapidement, dans les bras d'un ange, pour la seconde fois de la semaine .

Aequilibrium: Où se rencontrent les angesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant