9. Ennemi ou allié ?

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Encore et toujours à passer la ville au peigne fin, ils ne trouvaient aucune trace d'elle. 5 jours qu'elle avait disparu, 5 jours qu'ils ne dormaient plus, qu'ils ne souriaient plus. La nuit tombait marquant la fin de la journée mais pas pour la fin des recherches. Les commerçants interrogeaient les vagabonds et les touristes pour aider les frères mais eux non plus n'eurent rien. Les frères entrèrent dans un bar à bière. Le bar était moderne, sophistiqué. Beaucoup d'hommes étaient là mais que très peu de femmes faisaient parties de la clientèle. Certains jouaient au billard, d'autres dansaient. Ils burent voulant soulager leur peine. Cependant ça ne marcha pas, ils s'enfoncèrent dans leur désespoir en parlant de ce qu'ils feraient découvrir à la blanche. Ils commençaient à devenir saouls. Les jumeaux prenaient de l'alcool de plus en plus fort car celui-ci était autorisé à partir de 14 ans. Un âge que Jeepeza avait trouvé trop tôt. Il était d'ailleurs encore lucide, alors que la lune était haute dans le ciel. Les jumeaux se mirent à danser au milieu de la piste.
Un homme d'une grande taille et d'une belle carrure avec un long fusil dans le dos, les yeux jais, les cheveux courts noirs avec quelques mèches grises signifiant sa vieillesse s'assit au bar à côté de l'aîné. Des rides ornaient son visage. Il commanda une bière moussante et sorti une photo qu'il posa sur le bar. Ses yeux possédaient un air de nostalgie et d'une profonde tristesse. Jeepeza se pencha pour voir.

C'était une petite fille ayant les cheveux blancs et des yeux bleus. L'enfant ne devait pas avoir loin des 12 ans mais il l'avait reconnu ça ne faisait aucun doute possible. C'était Céleste. Pourquoi cet homme avait-il une photo d'elle ? Jeepeza se méfiait. Il devait rester sur ses gardes. Il ne savait qui était cet homme, il devait se montrer prudent. Peut-être était-il un criminel ? Peut-être avait-elle été une hors-la-loi avant ? Elle ne se souvenait de rien, tout était possible. Mais elle n'était pas là. Il ne pouvait donc rien lui demander.

L'homme but d'une traite sa boisson. Il demanda alors au serveur s'il avait déjà vu la demoiselle ou s'il la connaissait. Le serveur lui dit que non et si elle était venue, il n'aurait pas le lui dire car il voyait tellement de personnes entrer et sortir du bar. L'inconnu se leva, il allait partir sans payer l'addition et sans reprendre sa photo. Jeepeza se leva à son tour, paya pour l'homme et lui. Il prit la photo et le suivit. Il s'arrêta dans une sombre ruelle vide. Lorsque l'inconnu se retourna, il dégaina son fusil en visant l'aîné de la fratrie. Mais ils ne firent rien, ils ne bougèrent pas attendant que l'autre le fasse. Chacun testant la patience de l'autre, l'évaluant.

Puis il baissa son arme et sortit un paquet de sa poche avec un briquet. Il alluma une cigarette et la fuma. Jeepeza s'avança, il lui tendit la photo lorsque celui-ci allait la prendre, il ramena sa main devant lui.

"-Qui êtes-vous pour elle ? interrogea Jeepeza.
-Et vous qui êtes-vous pour elle ? lui répondit-il en soufflant une fumée."

Ils s'interrogèrent du regard, continuant à s'évaluer. Aucun n'avait répondu. Le fumeur tendit une de ses mains pour serrer celle du chasseur de prime, il l'a prise. Il sut qu'il devait faire le premier pas s'il voulait faire avancer sa recherche. Cet homme peut importait qui il était, était plus expérimenté que lui, plus calme et plus réfléchi. Il lui était supérieur en tout point. L'âge faisait la différence, créant ainsi un fossé entre l'expérience et la détermination. Alors il se présenta sans donner son lien avec Céleste. L'homme sembla se détendre et prit une position calme puis il leva les yeux vers le ciel, comme si toutes les réponses si trouvaient. Jeepeza ne le quitta pas des yeux, il se méfiait quand même. Il ne devait pas faire confiance aussi facilement surtout si c'était un homme. Peut-être la recherchait-il parce qu'elle était de sa famille ? Non, c'était impossible. Il ne ressemblait en rien avec la blanche qui était si petite et fragile. Rien ne pouvait lui dire à quel point il avait tord en ce qui concernait celle qu'il nommait Céleste.

"-Une belle Lune, vous ne trouvez pas ? Elle nous observe mais ne fait rien. Elle reste spectatrice peut importe la situation. Tout ce qu'elle peut faire c'est de nous éclairer alors que notre chemin s'assombrie. Mais vous, l'avez-vous déjà vu ensanglantée ?"

Ses paroles avaient coulé naturellement, il ne cherchait pas à le distraire mais quelque chose, un élément commun peut-être. Mais quoi ? Jeepeza avait chaud, il avait déjà vu ou aperçu cet homme, il avait eu la même impression avec la blanche. Mais là c'était différent. Ses yeux fixés, non, ils se regardaient dans les yeux puis l'inconnu rigola. Il s'étouffa avec la fumée de la cigarette. Il la jeta et l'écrasa avec son pied, toujours en rigolant sous l'œil interrogateur du chasseur de prime. L'homme s'adossa au mur et s'assit en se tenant les cotes. Lorsqu'il fut calmé, il se présenta :

"-Edward Viégas, chasseur de prime tout comme vous. Il vaudrait mieux pour vous et vos frères que vous oubliez ma question. Soit dit en passant je suis un ami de Fibie. Enchanté de rencontrer l'un du fameux Torio no Bachiatari."

Lorsqu'il eu entendu son nom il c'était figé. Edward n'était-il pas le prénom de l'un des meilleurs chasseurs de primes de France ? Il avait entendu souvent parler de lui aux tavernes, il parlait beaucoup et c'était bien l'un des seuls à ne pas être discret sur son identité. Ils étaient au Japon, alors que faisait-il ici ? Et comment connaissait-il ses frères et lui-même ? Pour Céleste qu'il appelait Fibie ? Ou pour une de ses proies ? Non, il avait disparu avec les autres et maintenant il la cherchait. C'était son ami avant, du moins d'après ses dires. Mais Edward était connu pour sa rapidité de réaction et de sa façon de juger qui s'avérait toujours être la bonne. C'était quelqu'un de confiance tant que l'on était quelqu'un qu'il jugeait apte à sa confiance, à son amitié.

Tandis que lui, l'un des trois maudits, l'un du Torio no Bachiatari, ceux qui furent abandonnés enfants, ceux devenu chasseurs de prime par respect pour leur maître d'arme. Ils auraient très bien pu mal tourner s'il n'avait pas été là. Jeepeza était connu au Japon pour ses bons et loyaux services. Il lui arrivait de devoir faire une ou deux missions spéciales par an.

Il dut lui répondre, lui dire son lien avec celle qu'ils cherchaient tous les deux. Mais il ne sut quoi, était-il un ami ? Une sorte de frère ? Une connaissance ? Ou juste celui qui l'avait sauvé ? Et comment lui expliquer sa rencontre ? Sa perte de mémoire ? Il ne pouvait pas lui dévoiler la vérité sans avoir eu l'avis de Céleste, non de Fibie. Il avait du mal à concevoir qu'elle avait eu une quelconque relation avec quelqu'un de si célèbre mais aussi de si sanglant. Chaque chasseur au cours de ses missions avait fini par tuer quelqu'un, il n'y avait que 0.01% de chance que l'un des leurs n'ai jamais tué quelqu'un. C'était la raison de pourquoi il ne voulait pas qu'elle sache la vérité. Mais était-il le mieux placé pour lui cacher quelque chose ? Elle avait sûrement du le voir en plein travail, ou peut-être lui avait-il aussi caché son métier ? Était-il un peu comme Jeepeza ? Il lui glisserait quelques mots pour en savoir un peu plus. Mais es-ce qu'elle lui en parlera ? Elle n'avait parlé que d'une seule de ses visions. Il y avait plusieurs approches possibles, il les essaierait.

"-Je suis aussi un ami à elle. Je n'oublierai pas ce que vous m'avez dit et ce que vous me direz. Pourquoi êtes-vous à sa recherche ? Dans quel but ? questionna le japonais.
- Une chose à la fois, sourit-il, je veux juste la voir et lui parler ça fait tellement longtemps que je ne lui ai pas raconté quelques unes de mes aventures. Et j'ai entendu dire qu'elle avait eu l'idée d'aller au Japon donc me voilà. Donc pourriez-vous me conduire à elle, jeune homme ?"

Ses membres tremblaient, Edward dégageait une aura calme mais ça ne lui correspondait pas. Sa réputation, son statut, sa personnalité, son arme tout ce dont-il avait entendu parler venait d'une personne fiable. Mais là, que croire ? Il souffla et ferma les yeux et se concentra en se souvenant des paroles du célèbre chasseur ainsi que toutes ses mimiques. Il n'était pas doué pour mentir mais il lui manquait beaucoup d'information. Il était bien venu pour elle mais ce n'était pas un ami à elle. Il n'était pas venu pour une simple visite, pas pour lui raconter des histoires mais pour quelque chose de plus important. Ses tremblements c'étaient calmés, il avait repris confiance, il savait quoi faire quels étaient les bonnes décisions mais aussi comment arriver dans les bonnes grâces de quelqu'un. Les mensonges étaient quelques choses de très simple tant que l'on en disait que très peu et que l'on y mettait une part de vérité. Tout le monde pouvait le faire.

"- J'ai entendu parler de vous, le chasseur orageux mais je dois dire que vous mentez très mal et je sais que je peux vous faire confiance. Donc je vais vous raconter ce que je sais sur la femme que vous nommez Fibie."

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 18, 2016 ⏰

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Mensonge et Redécouverte de soiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant