Mensonge et Redécouverte de soi

5.Obstinance

Les jumeaux se déplacèrent se mettre aux côtés de la blanche. Malo passa ses mains devant les yeux de la jeune fille mais elle n'eut aucune réaction. Ludwing posa sa main droite sur l'une de ses épaules, elle cligna des yeux et tourna sa tête de gauche à droite comme si elle se remémorait où elle était et qui ils étaient. Céleste revenait peu à peu à la réalité, soulageant l'angoisse dont les garçons étaient pris.

"-Tu vas bien ? Demanda Jeepeza en la fixant toujours d'un regard inquiet tout comme ses petits frères.
-Oui, oui je me suis juste souvenue d'un truc sans importance en regardant la télé, répondit-elle en détourant le regard.
-Tu mens, affirma-t-il légèrement en colère qu'elle lui ose lui mentir.
-Non, c'est vraiment sans importance, vraiment... baissa-t-elle la tête."

Le plus âgé soupira et laissa tomber pour cette fois-ci sachant au combien elle était obstinée rien qu'avec le nettoyage de la vaisselle alors pour un souvenir. Il n'arriverait pas à lui faire dire ce qu'elle avait vu contre son gré, Céleste le ferait d'elle-même. Il lui fit faire son sac de voyage avec tout le nécessaire : chaussures, vêtements, objets de toilette et quelques jeux de société, et de logique. Les sacs des deux jumeaux étaient les plus gros et les plus lourds. Céleste les regardait avec de grands yeux ronds. Son sac était le plus léger et d'après les garçons une fille avait toujours avec elle, trois tonnes d'affaires et trois milles bagages. Alors lorsqu'elle voyait les garçons et leurs sacs, elle se demanda à quoi pouvait bien ressembler le véritable sac d'une femme et le sien, si elle se souvenait de tout.

La blanche regrettait de leur avoir mentis mais elle voulait absolument savoir si ce qu'elle avait vu était vrai. Savoir si c'était son imagination ou bel et bien son passé. Même si elle ne savait pas comment faire faire, elle avait besoin d'une confirmation. Si c'était vrai, elle devrait partir plus tôt qu'elle ne le pensait, elle devrait les quitter. Mais bon la jeune femme préférait rester positive, elle était avec eux pour l'instant et c'était ce qui comptait le plus pour elle. Elle voulait profiter de ce moment de calme mais elle avait légèrement peur qu'il puisse arriver quelque chose aux trois frères parce qu'ils l'avaient sauvée. Elle ne se souvenait de rien et ça l'angoissait beaucoup car elle n'était pas en mesure de dire s'il y avait un danger qu'elle soit à leurs côtés.

Jeepeza se mit à la place du conducteur et sa nouvelle amie juste à côté. Tandis que les jumeaux se mirent à l'arrière dans le 4X4. Ils écoutèrent de la musique et discutèrent tout le long du trajet mais la blanche passa la plupart de son temps à admirer le paysage. Après deux heures de routes, ils arrivèrent dans une grande ville du nom de Théodoria. Elle paraissait plus grande et plus moderne que celle qu'ils avaient vu hier. Des immeubles de plusieurs étages s'élevaient vers le ciel, des marchands exposaient leurs produits en criant et en faisant des démonstrations pour pouvoir les vendre... La joie et la bonne humeur de la ville se faisait ressentir dès le premier pied de posé. S'y déplacer était dur et ne pas se perdre lors de sa première visite sans aucun guide s'avérait être impossible.

Ils se garèrent sur un parking puis entrèrent dans un hôtel. Malo avait commandé deux chambres communicantes. La première fut prise par les jumeaux et la seconde par Céleste et Jeepeza. Ils posèrent leurs affaires dans leurs chambres respectives. Les chambres étaient identiques, les murs de couleurs beiges et les meubles jouaient entre les tons marrons, gris et noir. Il y avait un lit deux places dans chacune des chambres ainsi qu'un canapé. Les chambres étaient équipées d'une salle de bain et de toilettes mais pour les repas ils devraient descendre au restaurant de l'hôtel. La demoiselle s'occupa de ranger toutes les affaires de toilettes pendant que les garçons rangèrent leurs vêtements dans les armoires et les tiroirs. Quand elle les rejoignit dans la chambre des plus grands, Jeepeza s'adressa à elle :

"-Tu devrais te reposer pendant notre séjour.
-Mais... protesta-t-elle.
-Pas de mais tu dois encore te reposer. -Hier c'était juste pour que tu aies des vêtements propres, alors au lit ! Nous, on sort on va aller voir un ami, déclara l'aîné."

La jeune fille essaya par tous les moyens de les laisser l'accompagner. Cependant ils avaient leur secret à préserver et les frères ne voulaient pas la mettre en danger, alors ils la laissèrent et fermèrent la porte à clé. Elle se mit à bouder, elle se sentait en pleine forme. Ils voulaient juste se débarrasser d'elle. Elle n'avait pas besoin de repos ! La preuve, elle n'était pas très épuisée après la route qu'ils venaient de faire. Puis elle pensa que c'était sa chance, elle pourrait savoir si ce qu'elle avait vu était vrai. Ils avaient fermé la porte de sa chambre à clé mais pas l'autre. Elle prit soin de prendre leur clé qui était restée sur le bureau pour ne pas se retrouver enfermée à l'extérieur à les attendre. Elle descendit par les escaliers et se dirigea vers la sortie mais son estomac avait décidé qu'elle devait avant tout aller manger, ce qu'elle fit face à l'obstination de celui-ci.

Elle s'assit à une des table et demanda au serveur qui c'était approché pour prendre sa commande quelque chose de simple mais qui lui ferait le plein d'énergie. Le serveur lui apporta des pâtes à la bolognaise, de l'eau en carafe et du pain quelques minutes après. Elle commença à piquer une de ses pâtes lorsque quelqu'un tira la chaise juste en face de d'elle. C'était un homme avec des cheveux blonds et des yeux verts. Il était assez musclé et portait un cache œil sur son œil gauche. Il portait des vêtements de marque : un pantalon style militaire et un t-shirt à manches courtes marron avec une tête de mort. Il souriait légèrement. Un petit quelque chose était dans ses yeux mais elle ne sut pas le définir. Cette lueur qui se ferait méfier de lui par n'importe qui mais elle ne s'en méfia pas. Il n'avait encore rien fait de mal, alors elle ne devait pas avoir peur. Puis il prit la parole poliment ce qui ne correspondait pas à son image.

"-Puis-je m'asseoir avec vous ?
-C'est libre, répondit-elle en reposant sa fourchette avec sa pâte au bout.
-Etes-vous toute seule ?
-Plus maintenant, souffla-t-elle en pensant que tout compte fait il pourrait lui être utile. Vous êtes d'ici ?
-Non, je voyage, je suppose que c'est de même pour vous.
-Vous supposez bien, enfin à peu près. -Je ne voyage pas seule. Et pour votre question muette, mes compagnons sont sortis."

Il était curieux mais elle aussi, voire plus. Il s'assit et commanda à manger. Ils parlèrent de la ville, des disparitions du mois dernier. Elle apprit des choses qu'elle ne savait pas, qu'elle ne voulait plus savoir à présent. Elle avait une supposition, elle devait avoir un rapport avec ses disparitions, un rapport auquel elle n'aurait pas pensé si elle n'avait pas eu ses informations qu'il venait de lui donner. Ils parlèrent ensuit d'elle, il la flatta mais ça ne la toucha pas. Elle pensait trop à ce qu'elle venait d'apprendre. Il continuait à lui parler, elle pensa à sa sœur, elle devait elle aussi avoir disparue. Elle était peut-être morte succombant à des blessures similaires voir plus grave qu'elle avait eu. La blanche ne voulait pas y penser comme la possibilité qu'elle soit la cause des disparitions mais c'était trop fort elle ne pouvait pas s'en empêcher.

Il avait arrêté de parler pour l'observer. Son regard était celui de quelqu'un de sérieux, d'analyseur. Il n'était plus celui qui parlait joyeusement avec entrain, qui disait tout ce qui lui passait par la tête. Maintenant il l'a jaugée, insouciante Céleste ne s'en aperçut pas. Il se leva ce qui eut pour effet de la faire revenir sur Terre. Elle le regarda d'un œil interrogateur puis il lui tendit sa main, elle l'a pris puis se leva à son tour. La blanche le suivit jusqu'aux sièges de l'entrée où ils s'assirent. Son regard ne l'avait pas lâché quant à elle, elle le détailla. Il était grand, son dos large, elle avait aussi pu voir que ses mains étaient aussi charnues voir plus que celles des frères. Il devait sûrement manier les armes, non elle en était sûre tout comme pour ses amis. Il lui avait fallu les voir au stand de tir pour le comprendre. Cet homme n'était pas un civil.

☺
Qui est donc cet homme?
Et à quand une personne normale?