Rain y.min

VII.

Fuck playing for reasons

Fuck playing for Jesus

Let me shine like a god, like a leader

I'll burn a hole through your cross

My souls already lost

PDV Yoon Gi :

Je regarde ses mèches de cheveux rebelles. Il a l'air incroyablement paisible, comme si rien ne pouvait l'atteindre, comme s'il pouvait vaincre n'importe qui. Je souris. Jin, mon grand frère, reviens s'il te plaît.

Nam Joon n'est pas là aujourd'hui. Les médecins m'ont appelé. Apparemment, il y a eu du mouvement près de son cœur. Il peut se réveiller n'importe quand. Quand ils m'ont dit ça, j'ai enfilé un sweat qui traînait par terre et j'ai couru pour venir jusqu'ici.

Je jette un regard à ma montre en soupirant. Sept heures trente six. C'est le matin. J'ai des cernes immenses. Je suis arrivé là vers trois heures. Je baisse la tête en posant mes mains contre le lit. Mes doigts se faufilent jusqu'à la main droite de Jin. Je la serre doucement. J'ai envie de le revoir, de jouer de nouveau avec lui, de sourire en même temps que lui, de marcher à ses côtés, toutes ses petites attentions, quand il me prêtait une écharpe, quand il me souriait. Ouais, Jin me manque, c'est évident.

Je soupire. Putain Jin, t'as intérêt à te réveiller.

Je ne peux empêcher mes yeux de s'humidifier quand je repense à nos souvenirs ensemble. Nous étions jeunes, c'était il y a deux ans. Peut-être qu'il ne se souviendra même plus de moi. Je ne sais pas.

Je n'ai pas envie qu'il m'ait oublié, mais c'est un cas envisageable. Je soupire. Mes doigts se pressent forts contre les siens. De l'autre main, je sors mon téléphone. Je vais dans mes musiques et Hollywood Undead commence à hurler. Le son se répercute sur les murs, la batterie me fait trembler de plaisir. J'aime le rock comme ça.

Jin est fan de ce groupe. Peut-être qu'entendre leur voix le fera revenir à lui. J'espère. Le rap débute. Je frissonne. Mon dieu, j'aime tellement cette chanson.

J'observe le visage cristallin de Jin. Il est beau. Je soupire en baissant les yeux. Jin, j'aurai préféré tomber dans le coma à ta place. Si tu ne te réveilles pas, je m'en voudrais toute ma vie. Alors cesse de m'ignorer et réveille toi putain !

Une larme coule toute seule le long de ma joue. Je suis faible, je le sais. Ma main passe sous mon œil et j'essuie la perle qui vient de se briser sur ma peau pâle.

Je tourne mon regard vers la fenêtre et remarque la pluie qui est toujours là. J'ai un rictus. Dans les meilleurs comme dans les pires moments, elle est toujours là. Je souris franchement.

Elle coule violemment comme une larme de colère. Et mon regard qui demande que mon ami soit sauvé se tourne vers eux. Les médecins, ceux qui contrôlent les patients, leurs font avaler des choses ingrates. Les médecins qui ne font rien, ne savent rien faire !

J'essuie une nouvelle larme de rage. Je ne dois pas m'énerver contre eux. Ils n'ont rien fait. Ce n'est pas de leur faute. Mais je ne peux pas m'empêcher de les détester, tous.

Je relève les yeux. Jin est toujours allongé sur son putain de lit, des fils couvrant son torse, reliant ses veines à des machines monstres. J'appelle ça des machines monstres car elles détiennent la vie.

Et quand le trait se précipite, s'affole, cette machine est encore la seule à le maintenir en vie. Alors, si elle ne peut plus rien, si elle lâche, c'est la fin. C'est la fin pour mon meilleur ami. Et je refuse ça.

Alors je la fixe. Elle, qui détient sa vie. Elle n'a pas intérêt à lâcher. La porte s'ouvre sur une infirmière. Elle me demande de sortir, ce que je fais.

Je me colle au mur et ferme les yeux. Jin, reviens.

And it's funny 'cuz they're saying 'He's hot.'

But they don't see the fucking tears that I've cried

And they don't hear me when I scream when I die

I wanna live good, I wanna live right

*

Je suis toujours dans la chambre de Jin, les infirmières m'ont laissé y retourner. Je suis assis sur la chaise qui jonche depuis des mois à côté du lit. J'aime pas ça. J'aime pas l'observer comme ça. J'ai l'impression de veiller un mort. Je frissonne à cette pensée. Sauf que Jin n'est pas mort. Non, il se bat. Il se bat pour vivre. Mon téléphone vibre. La chanson s'est arrêtée au même moment. Je le sors en soupirant. J'ai un nouveau message. Je fronce les sourcils.

De Jimin à Yoon Gi, 7 : 56.

Hyung ? Je peux te voir maintenant.

De Yoon Gi à Jimin, 7 : 57.

Chimchim, je suis à l'hôpital là...

De Jimin à Yoon Gi, 7 : 57.

Oui, je sais. Ouvre moi la porte.

Je fronce les sourcils. Quoi ? Je me lève en soupirant et vais devant la porte. Comment ça « ouvre moi la porte » ? Je tire la poignée vers moi et découvre Jimin, les cheveux ternes, les yeux agrandis par un je ne sais quoi, devant moi.

J'écarquille les yeux de surprise et sors à toute vitesse mon carnet.

« Qu'est-ce que tu fais là ? »

*****

Le prochain chapitre sera le dernier de cette fiction, j'espère que vous aimerez la fin que je leur réserve ;)

N'oubliez pas de commenter et à bientôt pour la fin :3