Erreur: L'humanité

Chapitre 4 - Le chalet

Le jour de notre départ, Christine était venue me chercher en dernier à midi et nous étions partis pour le chalet vers 13h. Elle nous avait fait répéter ce qu'elle voulait que nous apprenions là-bas et nous avait confisqué tous nos téléphones, tablettes, ordinateur... tout ce qui était susceptible de nuire à notre « réflexion ». Ce qu'elle ne savait pas, c'était que j'avais un vieux mp3 depuis que j'étais petite. Ça, elle ne l'avait pas pris. Au moins, je pouvais garder ma musique pendant ce congé qui risque de s'avérer pénible.

Nous avons roulé pendant 3h avant d'arriver. Lorsque nous étions enfin arrivés, tous mes souvenirs d'enfance était revenus. La mère de Jason nous souhaita une belle semaine avant de repartir. Enfin seuls, nous avions rangé nos vêtements et nous étions allés parler sur le quai. C'était une belle journée d'été, chaude et ensoleillée. Nous étions vraiment au milieu de nulle part.

La mère de Jason nous avait préparé des repas pour la semaine. Il y avait aussi un petit village à une trentaine de minutes du chalet. Le premier jour fut très court. Nous n'avions rien fait de plus que préparer la semaine. Les jours qui suivirent, par contre, s'étaient avérés plus intéressants.

Mardi – Jour 2

Notre deuxième journée au chalet s'était bien passée. Nous nous étions tous réveillés tard et nous avions relaxé une grande partie de la journée. Jason et Joey étaient restés ensemble tout le temps tandis que moi je passais mon temps sur le quai à regarder les dizaines poissons qui s'attroupaient étrangement autour de mes pieds nus dans l'eau. J'aurais été la première à trouver ça étrange, mais ça me fascinait trop. Même quand je faisais de petits mouvements, ils ne bougeaient presque pas. Soit ces poissons avaient un penchant étrange envers moi, soit ils n'avaient vraiment peur de rien, ce qui était assez rare si ce n'est pas impossible de la part d'un poisson.

Après le repas, nous avions rendu visite à mon oncle pour lui faire part de ce que nous faisions, comme nous l'avait demandé Christine. Étrangement, il avait été très heureux de me voir et passait son temps à complimenter la personne que j'étais devenue depuis mes 8 ans. Les garçons m'avaient laissé seul avec lui. Mon oncle était un homme gentil et attentionné. Par contre, il avait souvent de la difficulté à cacher quelque chose. Tout le monde a des défauts.

-          Qu'est-ce qu'il y a ? demandais-je enfin à mon oncle qui se tortillait sur place, ce qu'il faisait toujours quand il voulait dire quelque chose.

-          Comment va ta mère ? et toi ? ce n'était pas trop dur, son départ ?

-          Nous allons bien. Ma mère a quelque peu disjoncté, je dirais, mais elle va bien. Puis, non ce n'était pas trop dur, je n'avais que 8 ans, je te rappelle. Pourquoi ?

-          Je voulais juste savoir. Je suis content que ça ne vous ait pas affecté plus que ça.

Étrangement, j'avais le pressentiment que ce n'était pas du tout ce qu'il souhaitait dire, au départ. Mais je fis comme si de rien n'était. De plus, il n'avait pas l'air spécialement triste, lorsqu'on parlait de son frère. Il parlait comme s'il le voyait encore à tous les jours et que mon père n'avait jamais disparu. C'était étrange, mais venant de mon oncle, c'était tout à fait normal. Enfin c'est ce que je me répétais pour me convaincre qu'il ne savait rien de plus que moi. Ce qui était faux.

Mercredi – Jour 3

Je fus la première debout ce jour-là. La raison ? Je n'avais pas fermé l'œil de la nuit. J'avais passé la nuit à penser à ce que mon oncle me cachait, s'il me cachait bien quelque chose. J'ai toujours été une personne très perspicace. Lorsque quelque chose me paraissait un tant soit peu étrange, je passais tout mon temps à essayer de le comprendre. Donc je suis perspicace, mais surtout intense. Très intense. Lorsque je veux savoir quelque chose, ça ne m'échappe jamais.