Le réveil indique neuf heures (selon les paroles de ma mère). Elle ouvre en grand mon velux, et me susurre à l'oreille de me réveiller. C'est comme ça depuis quatre ans. En primaire, je me réveillais toujours avec l'alarme de ma Nintendo DS, mais le collège m'a drôlement fatigué. On parlait de moi comme une fille souriante, qui vivait ses journées à fond. Maintenant, on ne parle même plus de moi. Pendant les vacances je me lève entre onze et quatorze heures, puis je me couche le matin, après avoir parcouru pour la dixième fois mon fil d'actualité Facebook. En bref, le collège m'a changé. Pendant la 6ème j'avais l'impression d'être différente des autres, et pendant mes trois dernières années au collège aussi d'ailleurs.
"Debout, il est l'heure ma puce.", voilà les mots que ma mère m'avait dit ce matin là. Si je m'attendais au fait que je n'allais plus jamais les entendre, j'aurais peut-être profité de ses douces mains me secouant, de sa tendre voix et du soleil un peu absent qui illimunait néanmoins ma chambre.
Sauf que je ne l'ai pas fait.Au lieu de ça j'ai grogné contre elle, lui suppliant de me laisser encore "5 minutes" (alors que j'aurais certainement dormi une bonne demi-heure de plus si elle avait accepté).
Lorsqu'elle quitta la chambre en colère, à cause de la paresseuse que j'étais, j'avais deux choix. Je pouvais très bien continuer de dormir, en attendant qu'elle revienne pour me crier dessus, ou je pouvais faire l'effort du samedi matin et me lever prendre mon p'tit dej. Je pense avoir passé tellement de temps à réfléchir à la question que ma mère aurait pu avoir le temps de remonter pour voir si je ne m'étais pas rendormie. Cependant, au bout de quelques minutes je me suis rappelée de mon fil d'actualité Facebook de cette nuit, où plusieurs personnes d'une bande parlait de leur journée qu'ils passaient en ville. C'est dans ce "crew" qu'il y a Jeremy. Jeremy c'est le beau brun avec qui toutes les filles voudraient sortir, mais c'est aussi mon copain imaginaire. C'est à dire que pour expliquer son absence en cours à mes meilleures amies Julie et Blandine, je dis qu'il est tombé en partant m'acheter des fleurs. Ne vous moquez pas, l'espoir fait vivre !
C'est ainsi que j'ai décidé de me lever, un samedi matin.Je descendis les escaliers, puis me rendis vers la cuisine. Je traînais des pieds, mais lorsque ma mère me vit, elle me fit un bisous sur le front en me chuchotant "Je suis fière de toi". Si elle avait su que c'était juste pour sortir en ville et espérer croiser Jeremy, elle n'aurait certainement pas dit ça !
Bon, en résumé j'ai ensuite pris mon petit déjeuner, pour dix minutes plus tard, me rendre à la salle de bain.
Là bas c'était le dilemme. Je pouvais très bien sortir habillée simplement mais je pouvais aussi mettre une tenue pour attirer l'attention. J'avais à ce moment énormément d'idées en tête, peut-être trop même. Ma cervelle était devenue plus bordélique que ma chambre... tout ça pour une tenue. Il faut dire que j'avais beaucoup d'alternatives, mes placards étant bombés d'habits à la mode. Au bout de vingt minutes de réflexion et d'essayage, je me résignai et choisis finalement mon pull "I have nothing to wear", qui avait un côté comique avec la situation. Avec ça j'enfilai un jean noir troué et mes bottines à talons.
Il restait un problème : ma tête.
Il était clair que c'était un soulagement d'avoir enfin pu trouver une tenue (qui finalement était assez semblable à celles que je mettais au lycée régulièrement) après tout ce temps, seulement il subsistait un détail important. Mon visage, cet horrible visage qui est le mien. Ces cernes qui tombaient sur mes joues pâles, ces lèvres abîmées, sèches. À cet instant tout ce dont j'avais besoin c'était de la motivation, la motivation de me maquiller.
Alors que je cherchais (en vain) cette énergie, je me rappelai qu'il n'était pas encore onze heures. Par conséquent j'avais encore le temps de faire n'importe quoi en tant que moche, et d'ensuite devenir "la jolie Kiana".
Pour profiter de ces moments libres au naturel, j'avais décidé de m'installer dans la chambre et de la ranger un peu. J'avoue qu'après avoir franchi la porte, mon courage s'est noyé dans les abysses.
J'ai donc décidé d'abandonner cette idée et d'aller au rez-de-chaussée à la conquête d'une quelquonque activité. Je parcourus le salon et allumai la télé. À cette heure ci il n'y avait rien d'intéressant, même sur les chaînes des dessins animés. Je suis alors sortie et j'ai aperçu ma mère dans la cuisine. Elle était en train de couper des carottes, à tous les coups elle était en train de me préparer son gratin de légumes. Le soucis c'est qu'à la vue de ces carottes, tout ce dont j'avais envie c'était des frites bien grasses.
Je décidai alors de remonter dans ma chambre et de faire quelque chose qui ne me faisait pas pensé à la bouffe.
Soudain, je glissai ma main dans ma poche et mes doigts sentirent mon téléphone. Mon sauveur, il était vraiment devenu indispensable dans ma vie je dois le dire, je devrais peut-être lui donner un prénom.Léon.
Mon Samsung Galaxy Core Prime s'appelle Léon. L'avantage avec lui, c'est que le temps passe vite puisque ma mère venait de crier "À table".
( Merci Léon. ❤ )
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Morgane
RandomKiana Oliver, une lycéenne menant une vie assez banale, apprend qu'elle a été victime d'un traumatisme crânien, provoquant chez elle une amnésie assez importante. C'est ainsi qu'elle découvre cinq mois de sa vie qu'elle a absolument oublié. Dans ce...