Chapitre 4 - L'appel.

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La jeune brune me fit m'asseoir sur le lit. Elle me semblait inquiète, mais je l'étais encore plus.
Dans un sanglot, je marmonnai un « Laissez moi partir, je vous en prie... » des plus suppliants. La brune, debout en face de moi, s'accroupit et posa ses mains sur mes genoux. Son geste me fit respirer de manière encore plus saccadée, la peur me submergeait. Elle répondit alors à ma demande initiale par une question :
" Kiana, tu ne te rappelles pas de ce dont nous n'avons pas cessé de parler hier ? "

Je détournai mon regard de cette inconnue et fixai alors le parquet de chêne clair qui couvrait l'ensemble de la pièce.

Légèrement forcée et les dents serrées, je déclarai :
" Arrêtez d'essayer de me manipuler. Je ne suis pas dupe ! Laissez moi juste sortir et rentrer chez moi... "

À ces mots, l'intérieur des sourcils brun de ma tortionnaire remontèrent, et son regard se perdit dans le vide.

Elle murmura alors, calmement :
" Bon, je vais appeler Jérémy alors... "

Quand ce prénom qui m'était si cher retentit dans mon crâne, je ne pu m'empêcher d'écarquiller les yeux et de me lever du lit. A cet instant, je ne voulais pas le voir. J'étais persuadée qu'il s'agissait de ce Jérémy dont j'étais amoureuse. Cependant, je me trouvais en pyjama, chez une étrangère qui se trouve être une personne ayant le numéro de téléphone de mon copain imaginaire. J'avais l'impression que ma tête allait exploser.

Au lieu de ça, j'ai simplement pleuré.

La brune, qui attendait impatiemment que Jérémy réponde, recula son portable de son oreille et posa sa main sur mon épaule. Là, elle fredonna cette fameuse phrase : « Ça va aller. »

J'avais simplement envie de lui crier que non, ça n'irai pas. Que mon seul désir était de m'enfuir et que je ne souhaitais d'elle aucun réconfort. J'aurais aimé hurler que je préférais mourir plutôt que de voir Jérémy à un moment pareil. En fait, la chose dont j'avais le plus envie et besoin était de rentrer chez moi et d'enlacer ma mère.

Elle colla promptement son téléphone contre son oreille au son de la voix du jeune homme.

La voix de celui-ci, modifiée par le combiné, fit battre mon cœur, déjà affolé par l'angoisse.

Pour une raison que j'ignore, ma tortionnaire brune mit sur haut-parleur.

"- Ouais, Morgane ?"

C'est donc ça son prénom...

"- Oui, c'est moi.

- Un problème avec Kiana ?

- Tout à fait, elle a de nouveau tout oublier.

- Depuis quand ?"

Comment ça tout oublié ?

En posant sa main sur le micro de son portable, la brune me lança :

" - On est quel jour ?"

Je lui répondis alors que nous étions le dimanche 23 Décembre.

Morgane reprit alors sa discussion avec Jérémy.

" - Elle s'est arrêtée au jour de notre rencontre. Elle ne se souvient pas de moi. Je pense qu'elle a oublié tout ce qu'il s'est passé depuis.

- Même pour sa mère ? "

La jeune fille me fixa un instant, un peu insistante, mon visage était-il couvert de larmes ? Sûrement. Mais je me posais tant de questions que Morgane répondit « Oui » au jeune brun.

" - Tu veux que je vienne à l'appart ? déclara Jérémy.

- Ça serait le mieux à faire. On pourrait éventuellement l'emmener à l'hôpital.

MorganeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant