Je ne reçus pas de réponses et je m'endormis dans mon lit, les larmes aux yeux, attristée d'avoir peut-être perdu le seul ami que je n'ai jamais eu.
Le lendemain matin, je me réveillais avec difficulté. J'étais encore bouleversée par l'attitude de Nicolas et son manque d'explication. J'avais pleuré toute la nuit.
La première chose que je fis, c'était donc de regarder mon téléphone.Pas de message...
Au petit-déjeuner, je ne dis rien et ne mangeais presque rien.
Ce matin, je n'avais pas envie d'aller au lycée.
Mais je m'obligeais, par respect pour mes parents, pour moi-même et pour...Nicolas...
En sortant de la maison, je ne vis personne.
D'habitude, il m'attend...
Je partis alors seule.
J'espère qu'il va bien...
En arrivant au lycée, les filles qui m'avaient agressées dans les toilettes la semaine d'avant se mirent à venir me parler.
- Ben alors?! La sourde n'a plus son "ami"? disait l'une d'elle en faisant des guillemets avec ses doigts.
- C'est bête!! dis une autre en rigolant. C'est pas comme si on t'avait pas prévenu!
Je ne répondais rien. À quoi cela aurait-il servit?
- Oh! On t'cause!
Soudain, on me plaqua contre le mur de l'entrée violemment. Je sentis ma tête cogner et tout de suite après, le noir. Je ne voyais plus rien. Je n'entendais plus rien. Je sentais qu'on me frappait mais je ne répliquais pas. Normal, je ne voyais pas. Je reçus un coup violent au ventre. Des larmes coulaient, mais les coups ne s'arrêtaient pas. Je criais, peut-être. Je ne sais pas, je n'entendais pas. Je sentais mes forces me vider et tombais à terre.
J'étais dans ma chambre. Je voyais Nicolas, assis sur un lit, mon lit. Il me tendait ses bras et me demandais de venir. Je pleurais. Pour une raison inconnue, j'avais besoin de lui... Tout le temps, à tout moment, partout... Je me glissais dans ses bras et il me réconfortait avec des paroles. Je lui parlais de tous mes soucis du quotidien et toujours il me réconfortait.
Ce n'est qu'un rêve...
Je me réveillais dans un lit, un lit blanc, dans une chambre blanche. Il y avait des personnes autour de moi : mes parents, des gens que je ne connaissais pas, sûrement des médecins, Lilith et une personne que je connaissais trop bien.
Nicolas...
- Ça va ma chérie!? me demanda ma mère en se penchant sur moi, inquiète.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé? dis-je alors en essayant de me lever.
Je fut tout de suite coupée dans mon élan par ce qui me semblait être une infirmière.
- Ne vous levez pas maintenant, mademoiselle. Les conséquences pourraient être dramatiques.
Je m'exécutais et me recouchais. Je reposais alors ma question.
- Et donc? Que s'est-il passé?
- Tu as été passée à tabac par des filles de notre lycée... Tu sais, celles de notre classe... dit difficilement Nicolas, situé à une bonne distance de moi.
Je ne vais pas le mordre...
- ... Et tu t'es évanouie... continua-t-il. Il a fallu t'opérer à la tête... Tu avais reçu un gros choc...
Il semblait vraiment inquiet.
- Et comment est-ce qu'on m'a retrouvée?
- Ma mère est passée en voiture à ce moment-là et t'as vu. Elle a tout de suite appelé une ambulance... Juste à temps pour te sauver...
Il montrait du doigt sa mère qui me fit un faible sourire.
- J'ai fais tout ce que j'ai pu... me dit-elle dans un soupir.
La vie est futile, n'est-ce pas? Il s'en est fallu à un cheveux hier, mais demain? Sans sa mère, je serais certainement... Morte...
Les larmes me montaient au yeux rien qu'en pensant à cette idée. Moi? Morte? Je ne pense pas que j'aurais manqué à grand monde, mis à part mes parents.
A Nicolas aussi non?
Comment le savoir? Est-ce qu'un jour, j'aurai réellement peur de mourir? De manquer à ceux que j'aime et qui m'aiment? Je ne sais pas... En tout cas, je suis heureuse de vivre pour eux!
Tout en pleurant, je rigolais.
Quel étrange sentiment... Je me sens légère... Fière de vivre...
On continuait de parler, de tout, de rien, même si Nicolas évitait tout contact visuel avec moi.
Le soir, je pouvais sortir de l'hôpital, malgré mes multiples plâtres à la jambe droite (m'obligeant à me déplacer en fauteuil roulant) et au bras gauche. J'avais également un bandage sur la tête. On décida de tous venir manger à la maison pour fêter ça. Sur la route, tout le monde me félicitait pour ma sortie d'hôpital. Tous sauf Nicolas, qui restait dans un coin sans rien dire, en regardant par la fenêtre.
Il doit m'en vouloir pour quelque chose... Ça me rend triste...
La soirée fut très amusante et m'a permis de me détendre un peu.
Quand fut le moment où les adultes étaient en train de boire leur café, j'essayais de monter les escaliers pour aller à ma chambre me reposer un peu. Problème : le fauteuil roulant. Tout à coup, je me sentis soulevée et portée vers ma chambre. C'était Nicolas.Nicolas...
Je ne lui dis rien et le laissais me porter jusqu'en haut, à ma chambre. Il semblait inquiet et énervé à la fois.
Je me demande pourquoi?
- Merci... lui dis-je faiblement quand il me déposa sur mon lit délicatement.
- De rien...
Il partit alors de ma chambre, sans un regard, me laissant seule avec mes appréhensions, mes doutes, mes questions...
Pourquoi tant de froideur avec moi?
J'étais dans mon lit et ne pouvais plus redescendre en bas sous peine d'autres fractures (à cause des escaliers...). Je décidais donc d'envoyer un message à Nicolas.
De : Anna
A : Nicolas
Est-ce que tu peux dire merci à tout le monde de ma part de m'avoir soutenu durant ce moment? Surtout à ta mère, qui m'a sauvé... J'aimerais descendre le leur dire mais je n'ai pas envie de repartir à l'hôpital. Merci d'avance...Je m'endormais alors. Je crois que j'ai entendu, au bout d'un moment, la porte s'ouvrir. Il me semble avoir senti que quelqu'un m'embrasser sur le front. Je crois... C'était peut-être un rêve... Qui sait?
Salut tout le monde! Alors? C'est qui pour vous cette personne qui a embrassé Anna? Dites moi ce que vous en pensez! ;) A très vite!
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Rien n'est impossible (slow update)
FantasyOn m'a souvent dit : "Aie un peu plus confiance en toi!" Ce n'est pas que je n'ai pas envie... C'est que l'on m'en empêche. Anna, malentendante, est toujours mis de côté par ses "camarades de classe" et ne sourie jamais. Elle n'a pas d'amis, pas de...