• Chapitre un: Izza •

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Voilà ma maison à moi, ou ce qui devrait l'être.

Pour moi l'orphelinat a tout l'aire d'une maison hanté avec son lierre qui recouvre presque entièrement ses trois étages, la lumière du porche qui grésille et qui s'éteint et s'allume toute seul, son jardin mal entretenue et sa grande porte en bois qui grince abominablement lorsque qu'on l'a pousse.

Les lumières sont encore allumées, j'en présume donc que tout le monde toi être encore réveillé. Je ressers les doigts autour du petit sac que j'ai remplis de baie sauvages un peu plus tôt. Apres une longue inspiration Je pénètre a l'intérieure en essayant de faire le moins de bruit possible. Heureusement pour moi les cries d'une partie de chat perché qui vient du deuxième étage masquent le grincement de la porte d'entrée.

J'aperçois la porte du bureau de Madame Lark entrouverte, elle est assise à son bureau le nez dans un livre qui doit être terriblement ennuyant étant donné qu'elle pique du nez. Je grimpe les marches de l'escalier jusqu'au deuxième étage, c'est alors qu'une petite boule d'un mètre vingt me percute, le temps que je réalise que c'est Adam un petit garçon de sept ans, qui réside aussi ici, qui ma foncé dessus, Jounayd tourne dans le couloir pour ce précipiter sur lui. Mais lorsque qu'il me voit s'arrête d'un coup. Jounayd est un peu plus âgé qu'Adam, il a quatorze ans. Ses parents sont mort il y a quatre ans lors de l'effondrement de l'établissement ou ils travaillaient, depuis ce jour la il vie ici mais malheureusement n'a jamais reçut aucune demande d'adoption étant donné qu'il est trop vieux et que les familles d'adoptions préfèrent les plus jeunes enfants.

Adam lève la tête vers moi pour regarder qui s'est mis en travers de son chemin et alors ses yeux s'illuminent d'excitation.

-Izza, tu es rentrée!

Je mets un doigt sur mes lèvres pour lui signaler de faire moins de bruit et lui montre le sac remplie de baies que je cachais derrière moi jusqu'à présent. Et alors il se met à sautiller sur place tout en frappant doucement dans ses petites mains. En face, Jounayd aussi écarquille les yeux à la vue de mon butin.

-Venez, nous allons appeler les autres et monter dans le grenier. Leur chuchotais-je.

Une fois que tout le monde et rassemblé autour de moi, les yeux pétillants et le sourire éclatant, je ne peux m'empêcher de sourire aussi. Je plonge la main dans le sac que je n'ai pas quitté et leurs sert à chacun une part égale de ces délicieux fruits, fraichement cueillis.

Je suis l'une des rares filles de l'orphelinat de Klysse, si je suis encore ici c'est pour les mêmes raisons que Jounayd: les familles n'adoptent que de jeune enfant, et à dix sept ans je ne pense pas être encore une enfant. En générale les filles de mon âge, qui n'ont plus de famille, travaillent dans l'usine de production alimentaire de la ville ou simplement entant que femme de ménage, mais lorsque le village entier pense que vous avez assassiné vos parents, personne ne veut de vous et tout le monde vous regarde comme si vous étiez sur le point de leur tirer une balle entre les deux yeux.

Mais lorsque j'aurais dix huit ans (dans deux mois) je pourrai enfin quitter cet endroit, cette ville qui est signé de mon passé.

Parmi les rares filles qui se trouvent ici il y a aussi Erica qui a cinq ans. J'ai toujours trouvé qu'elle ressemblait à une poupée de porcelaine avec ses cheveux blond cendré, ses yeux verts, son teint pal et ses petites joues qui deviennent roses lorsque le froid s'en prend à eux. Lorsque sont tour arrive et que je lui tends sa part de baies, je remarque que de petite gouttes cristallines perlent sur ses joues. Je me mets à genoux face à elle et après avoir donné le sac à Jounayd pour qu'il distribue ce qui reste, je la prends dans mes bras.

-Tu veux bien me dire qu'est ce qui ce passe? Lui chuchotais-je à l'oreille.

Elle renifle un peu et s'essuie les yeux avec les manches de son pull marron difforme qui lui va bien trop grand.

- Je ne veux pas partir. Me répond-elle le visage enfouie dans ma chemise.

Je comprends aussitôt à quoi elle fait allusion et la sers un peu plus fort entre mes bras.

-Je suis sure qu'ils seront très gentilles avec toi ma puce.

Elle renifle à nouveau tout doucement, s'empare d'une mèche de mes cheveux châtain et l'entortille entre ses petits doigts.

-Mais moi je veux rester avec toi Izza. Sa voie est à peine audible parmi le brouhaha du grenier. Tu ne veux plus de moi?

Elle a levé vers moi ses petits yeux verts constellés de petites taches d'orées, remplit de larmes que j'aimerai faire disparaître d'un geste. Je dépose un baiser sur le haut de son crane et lui murmure:

-Erica, ma chérie, à partir de maintenant ta vie vas changer. Tu iras dans une vrai école avec de vrai professeurs, tu auras de magnifiques robes de toute les couleurs et qui ne seront rien qu'à toi et surtout tu auras une maison et des parents.

Je marque une pause et reprends ma respiration. Elle va pouvoir avoir la chance d'avoir une vie meilleur, de pouvoir tout changé et avec un peu de chance, vu son jeune âge, elle oubliera complètement ses années passées à l'orphelinat. Mon regard passe sur les grandes caisses en bois qui jonche le sol du grenier pour après se posait sur le visage de Jounayd. J'aurais tellement aimé qu'il est la chance de tout recommencer, de repartir à zéro avec une famille qui l'aimerait autant que je l'aime moi même. Son regard croise le mien et il me sourit et j'en fais de même.

-Erica, tu te souviens quand tu me disais que lorsque tu serais grande tu voudrais devenir vendeuse de « Bonheur »?

Elle hoche faiblement la tête.

-Et bien tu ne pourras pas accomplir ce rêve en restant ici. Tu comprends?

Elle émet un léger bâillement avant de me répondre.

-Oui, je crois...

-Bien.

Son corps se fait plus lourd, elle s'est assoupit. Je me lève tout en la gardant dans mes bras et le grenier se fait soudain très silencieux, tous ont les yeux braquée sur moi.

-Aller c'est l'heure d'aller au lit tout le monde. Dis-je doucement pour ne pas réveiller Erica dont la respiration est déjà lourde.


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