• Chapitre sept: Izza •

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Je tends l'oreille m'attendant à entendre les bruits d'un combat, des cris ou tout autre. Mais rien. Le silence règne, lourd comme si l'air s'était transformé en plomb.

Je ne peux rester là sans rien faire ; j'inspire une fois deux fois et m'élance vers la porte. Je sens alors les fins doigts de Mamina m'encercler le bras tel un étau un peu tremblant par la peur qu'elle peine à cacher.

- Que fais-tu ?

- Eden et là bas tout seul, je ne peux pas le laisser risquer sa vie sans rien faire

- Il s'en sorti...

C'est qu'alors un lourd fracas nous parvient du salon et sans réfléchir je m'élance vers le bruit, laissant Mamina dans la chambre.

Des sortes de grognements ainsi que des gémissements résonnent dans le salon, puis le fusil détonne. Je sursaute. Lorsque j'entre dans la pièce je la vois. Exactement comme on me l'avait dépeinte.

Eden se débat tant bien que mal sous le corps décharné de la bête mais elle est bien trop forte alors sans réfléchir je m'empare de l'un des cadres de fleurs séchées que Mamina n'avait pas encore accroché au mur et m'élance vers ce monstre avec l'idée de l'assommer.

Le verre du cadre se brise en un millier de morceaux lorsqu'il rencontre le crane du Sathumos et se repend sur le sol. Mais contre toutes attentes, il halète mais ne bouge plus, suspendu au-dessus de mon ami par des ficelles invisible. Il ne semble pas avoir la moindre égratignure, comme si son corps était fait de marbre.

Sans même comprendre ce qu'il se passe me voila projetée à l'autre bout de la pièce. Mon dos endolori rencontre ce grand meuble ou Mamina entrepose les photos des plus beaux instants de la vie de son petit fils.

Le choc est brutal. Je suffoque. On m'attrape au cou et me plaque contre le sol faisant heurter ma tête sur le sol avec tant de force qu'un voile sombre me brouille la vue quelques instants.

Une odeur acre et chaude parvient a mes narine et je sens le poids du corps froid de la bête sur le miens. Ses doigts son telles des serres acérée autour de mon cou.

Je peine a reprendre mon souffle

Ma vision s'éclaircit et je le vois inspiré longuement les yeux fermés. De la bave s'écoule du coin de sa bouche entrouverte. Sa prise sur ma gorge se resserre et lorsqu'il ouvre les yeux c'est une lueur de prédateur que je vois y briller.

Mon corps tremble mais mes membres sont totalement tétaniser par la peur.

La bête me fixe concentrant son regard complètement noir sur mes yeux et sans comprendre elle me libère de son emprise et s'élance vers ce qui était autre fois la porte de cette maison se déplaçant en prenant appui sur ses pieds et ses mains.

Encore tétanisée et désorienté je reste étendu sur le sol le cœur au bord des lèvres. Est-elle vraiment partie ?

Un gémissement me parvient. Eden.

Je me relève aussitôt accourant vers lui. Il tente de s'adosser au mur qui se trouve juste sur sa droite une main pressée sur son flanc gauche.

- Tu es blessé ? Dis-je la voix tremblante en voyant le sang dont sa chemise est imbibée

- Ce ... ce n'est rien ça va aller

Il réussit a s'adosse au mur laissant sur son chemin une trainé de sang

- Non ça ne va pas du tout. Mamina ! Mamina on a besoin d'aide ! Eden est blessé !

Je presse ma main sur celle d'Eden, juste ou sa blessure se trouve. Chaque parcelle de mon corps tremble et mes yeux ne quittent pas cette tache sombre qui ne cesse de grandir sur la chemise d'Eden.

- Izza respire, ca va aller

Ses mots sont comme un écho lointain. La seule chose qui ne cesse de tourner dans mon cerveau sont les grognements et l'odeur fétide de l'haleine du monstre qu'il y encore quelques instants se tenait au dessus de moi

- Respire... c'est fini. Respire Izza

Du sang, des grognements, ses yeux noirs

- Les Enfants !

Les pas pressé de Mamina se font entendre derrière moi. Elle retient son souffle lorsqu'elle voit Eden mais reprend aussitôt son sérieux.

- Izza aide moi à le porter jusqu'au canapé puis tu iras faire tenir la porte avec des planches de bois.

Respire Izza. Respire.

***

- C'est moi qui devrais dormir par terre. Pas toi.

- Tu crois vraiment que ce sont trois égratignures qui vont avoir raison de mes bonnes manières.

Tout est noir et silencieux autour de nous. Seul le lit d'Eden grince un peu lorsque je me tourne vers lui. Je tends la main pour attraper la sienne qui repose sur sa poitrine.

- Tu es sur que ça va ?

- Izza, je t'assure que ça va, Comme Quand tu me l'as demandé les quinze dernière fois

Les images du sang qui maculait le sol ainsi que les vêtements d'Eden ne quittent pas mon esprit. Mais ce n'est pas tout. Il y a cette peur qui me tord l'estomac et qui affole mon cœur. Comme si a tout moment une de ces monstrueuses bêtes pouvait entrer dans la pièce et finir ce qu'elle a laissé inachevé un peu plus tôt.

Ce n'est que lorsque qu'Eden me serre les doigts entre les siens que je remarque que les tremblements sont de retour.

- Tu as besoin de dormir maintenant. Ne t'inquiète pas je suis là et je ne te lâche pas.

RiplesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant