• Chapitre quatre: Izza •

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Tout le monde est assis à la grande table de la salle à manger, attendant avec impatience l'heure où ils pourront engloutir leur petit déjeuné. Un panier de pommes un peu trop mures trône au centre de la table, devant chacun est placé un verre de lait et un pain aux raisins qui doit dater de plusieurs jours vu l'apparence qu'il a, mais cela n'a aucune importance et ne nous dégoute en rien, étant donné que nous ne mangeons pas souvent ce genre de chose.

J'ai l'impression que Adam ne vas pas pouvoir se retenir plus longtemps si Mme Lark ne se décide pas à apparaitre dans la minute qui suis.

La Sorcière arrive enfin. Elle s'assoit tranquillement à sa chaise, en tête de table. Elle ne dit bonjour à personne (elle ne le fait jamais) et Marie, la cuisinière-domestique-esclave, tout juste âgée de vingt quatre ans, dépose devant elle un plateau contenant des œufs brouillé, un petit pain qui ma l'aire tout juste sortie du four, de la confiture, du fromage et une tasse de thé. L'odeur de son festin, (comme toujours) vient nous torturer les narines et je vois que certain regardent à présent leur repas avec une pointe de réticence mais la faim l'emportant, lorsque Mme Lark dit que nous pouvons commencer, tous engloutissent leur petit déjeuné.

-Madame?

L'interpelée lève la tête pour me regarder de son air dédaigneux.

-Oui.

-J'ai entendue dire que Monsieur Vaux cherchait quelqu'un pour l'aider à la librairie, je comptais donc faire un tour au centre ville pour proposer mon aide.

-Vraiment, je n'étais pas au courant. Elle ne prend même pas la peine de me regarder, trop absorber dans son thé qu'elle sirote.

-Je compte y allais en début d'après midi.

Je ne lui demande pas la permission pour sortir car quoi qu'elle dise je le ferais quand même et elle le sait très bien.

Vers dix heures, Les Volse, la nouvelle famille d'Erica, sont venus la chercher. Je ne sais pas pour qui cette séparation a était le plus dure. Lorsque je l'ai serré dans mes bras, la Sorcière m'a regardé avec son regard désapprobateur, sans doute avec la peur que je ne me donne en spectacle comme la veille, mais Erica quittait l'orphelinat pour vivre mieux et non pour mourir.

Les images de la veille me reviennent en mémoire et j'ai alors envie de frapper dans quelque chose. J'imagine ces sept garçons que je connais si bien, face à ces créatures horribles. Je ne les ai jamais vu mais on dit qu'elles ont la silhouette d'un homme, mais la peau décharnée, les yeux entièrement noirs, la bouche remplit de dents pointue et leur met préféré est la chaire fraiche. Elles demeurent aux frontières du pays se cachant dans les forets, mais le bruit court qu'elles avancent de plus en plus et c'est pour cela que des soldats voués à la mort surveillent leur progression espérant pouvoirs s'en débarrasser en se berçant simplement d'illusions.

Je passe la matinée à essayer de changer les idées de tout ce petit monde, dont le moral étaient encore a zéro après le départ des garçons. Malgré leur jeune âge tous connaissent l'existence de ces créatures immondes qui tentent de prendre possession de notre Terre. C'est aussi ce qui les empêche de quitter l'orphelinat. Ici ils ont un semblant de sécurité, alors que s'ils étaient dehors ils seraient livrés à eux même.

Je quitte l'orphelinat en début d'après midi et m'enfonce dans la foret afin d'atteindre le lac. Monsieur Vaux et sa librairie pourront attendre. Arrivée devant cette étendue d'eau je retire mes chaussure et reste ainsi quelques secondes me délectant de la sensation de l'herbe sous mes pieds, puis je m'assois a même le sol et observe mon reflet dans l'eau. Mes cheveux châtains brillent à la lumière du soleil.

J'ai l'impression que le temps s'est arrêté (j'aimerai tellement le croire) et après quelques minutes mes muscles se détendent un à un. Je me couche sur le dos dans l'herbe tout en admirant les nuages s'adonner à une course dans le ciel. Je pense à Jounayd, aux garçons, à cette vie qui me plante un poignard dans le cœur à chaque fois que je me tourne vers elle ne demandant que le bonheur.

-On prend un bain de soleil ! s'exclame une voix au dessus de moi.

RiplesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant