En apesanteur !!!

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On atterrit enfin à Milan, c'est la 1ére fois que Tony prend l'avion, il n'était pas tranquille mais il s'en est bien sorti, le vol s'est très bien passé, donc c'est cool.

Par contre en descendant de l'appareil, je prends une grosse claque : en partant de Sicile, il faisait encore 28° à 4h du matin, et là, il fait 3° !!!! 3 petits degrés de rien du tout, je vais juste mourir de froid, et ce ne sont pas mes 3 pauvres gilets que j'empile les uns sur les autres qui vont me réchauffer. Heureusement, on finit par arriver dans une maison, ça devrait aller mieux. Il y a quand même quelques avantages avec le froid : on reste quasiment toute la journée dans le lit, rien de mieux pour me réchauffer que de me coller à Tony !!! La semaine passe très vite, on se balade, prépare des soupes (ça fait 6 mois que je suis aux crudités/pastèque, j'ai rien contre, et avec ce froid de malade, c'est plutôt bienvenue !!)

Mais la réalité nous rattrape.... Il va bien falloir que je rentre chez moi, malheureusement pour moi maintenant le seul endroit où j'ai envie d'être, c'est juste dans ses bras, et nulle part ailleurs.

Je dois prendre aujourd'hui mon billet de train retour, mais il pleut, il pleut tellement qu'il ne vaut mieux pas sortir. On est en petite montagne ici, donc ça attendra demain. En attendant justement, j'ai quelques petites idées pour nous occuper. Nos câlins sont de plus en plus fougueux, j'ai à chaque fois l'agréable surprise que ce soit encore mieux que la fois d'avant. Je suis naturelle avec lui, ce qui me surprend moi-même : je n'ai peur de rien, honte de rien et on a déjà pris de petites habitudes de couple pour s'endormir, par exemple. On a déjà chacun sa place dans le lit, même si on change de lit, on ne change jamais de côté. Tous les jours, dès qu'il s'endort, il pose sa main sur le haut de mes fesses, à la naissance des reins et je me suis habituée à la chaleur de son bras. Ce sera terrible dans quelques jours, je serais toute seule dans ma chambre, toute seule dans mon lit, dans l'attente d'une prochaine fois, en espérant qu'il y ait une prochaine fois.

Mais je ne veux pas y penser, je veux savourer tous ces derniers moments avec lui.

Le lendemain, il pleut, il pleut encore beaucoup, beaucoup trop même : les infos annoncent une catastrophe naturelle, la région est entrain de subir les pires inondations jamais vues, c'est l'état d'urgences, il faut partir.

Ok, sauf que nous, on est coincé ici et partir pour aller où ?!? À part son frère, on ne connait personne et de toute façon, on n'a même pas de voiture. On reste donc bien tranquille à l'intérieur, ça finira bien par se calmer...

Sauf que non, on finit par ne plus avoir de téléphone, puis c'est l'eau courante qui est coupée, les canalisations ont pété et arrive même le moment où l'on se retrouve sans électricité. Là, c'est officiel, il faut vraiment partir, mais comment ? Les derniers habitants qui ont essayé se sont retrouvé nez à nez avec la montagne qui s'est écroulée à 2m de leur véhicule, transformant la route( enfin ce qui avant était une route) en torrent de boue, d'arbres et de gravas.

Comment on va partir d'ici ?

On arrive finalement à se rassembler avec les derniers villageois restant et on nous annonce que les secours arrivent pour nous transférer jusqu'à la 1ére ville de la vallée où il y a un hébergement d'urgence pour les familles comme nous. Ok, je veux bien, n'empêche que ça me dit toujours pas comment ils vont nous récupérer : si nous, on ne peut pas descendre en voiture, les secours ne peuvent pas montrer non plus !!! je fini par comprendre quand j'entends un bruit sourd au-dessus de ma tête : un hélicoptère.

Tout va super vite, je n'ai pas le temps de réaliser ce qu'il se passe :

Un gendarme m'attrape par la taille, m'accroche à un harnais et m'explique de me tenir à lui, de ne pas m'inquiéter, de ne pas paniquer.

Paniquer ? Pourquoi je devrais paniquer ?

30 secondes plus tard :

PAAAAAAAAAAAAAAAAAANIIIIIIIIIIIQUE !!!!

Je suis hélitreuillée, accrochée par un câble en acier les pieds dans le vide, en plein air, sous la pluie, dans la tempête pour être exfiltrée en hélico : TRUC DE DINGUE volume2

Après quelques secondes qui m'ont paru des heures, je suis enfin assise dans l'hélico, Tony arrive quelques minutes après moi, encore 2 autres personnes et l'hélico repart. Je vois la montagne éventrée, les routes et finalement la ville... l'hélico atterrit et nous revoilà sur la terre ferme.

Et maintenant ?

On vient nous chercher pour nous amener vers notre « nouvelle maison » pour quelques jours, notre accueil d'urgence.

Et c'est à se demander si un choc n'arrive jamais seul lorsque je comprends où, on va séjourner.

C'est un cauchemar, ou si dieu existe, il a décidé de bien se foutre de ma tronche !!!!

Je suis jeune, libérée, en plein passion avec un garçon italien à vivre dans le péché dans le pays le plus catholique du monde et on nous envoie....

Au couvent !!!!!






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