Sur le quai d'une gare

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Nous avons passé quelques jours chez nos gentilles bonnes sœurs et enfin les routes ont été dégagées, l'électricité rétablie et nous avons pu rentrer. Enfin, rentrer, pour moi, c'est l'horreur : il faut maintenant que je rentre vraiment en France et grâce à cette petite catastrophe, j'ai encore gagné une semaine de plus avec Tony. Mais l'heure de la séparation est belle et bien arrivée.il m'accompagne à la gare, on est déjà sur le quai quand le train entre en gare :

Le train du désespoir, le train de la déchirure, de la solitude...

Je ne sais pas de quoi sera fait demain, est-ce qu'on se reverra ?

Est-ce que je peux tout quitter et trouver un travail ici ?

Est-ce qu'il peut vraiment lui aussi lâcher famille et travail pour rester avec moi ?

Est-ce que c'est bien réaliste de s'imaginer que tout n'est pas fini ?

Ça fait 3mois seulement qu'on se connait et depuis on ne sait quasiment pas quitter plus de 10ou12heures.

Comment je vais faire pour vivre sans lui ? Pour respirer même ?

Est-ce que c'est possible de s'aimer si intensément après si peu de temps ?

Est-ce que tout ça n'était pas simplement un rêve et je vais me réveiller ?

L'angoisse de l'après me terrasse de l'intérieur, je ne veux pas partir et pourtant il le faut.

Je n'ai jamais aimé personne comme je l'aime, je ne l'ai même jamais dis à qui que ce soit.

Je suis amoureuse de lui depuis le 1er jour, même si je ne lui ai pas encore dis.

J'en crevais à chaque fois qu'on faisait l'amour, les lèvres me brulaient de lui dire, mais j'ai toujours pensé que si je le disais, ça romprait la magie, ça m'obligerait à affronter la réalité, le risque que lui ne me réponde pas la même chose.je me suis interdit de sortir ces petits mots si précieux alors que je les pense si intensément.

J'ai déposé mes bagages et toutes mes affaires à ma place dans le train, je redescends pour un dernier baiser.

Je le sens contre moi, le sers fort à la taille quand je suis dans ses bras, je me frotte à son cou, je le respire, haaaa, son odeur, cette odeur qui me rend folle, toujours son odeur.

J'essaie d'imprimer le plus de choses possibles dans ma mémoire pour ne jamais oublier ce que je ressens : j'ai mal, j'ai mal à en crever, mais c'est le plus beau mal du monde, c'est la douleur de l'amour. Et même si dans quelques jours, ou mois je me réveille et qu'il n'y a plus rien, il me restera ça, à jamais dans ma tête et dans mon cœur, à jamais lui...

Le contrôleur siffle, il faut que je retourne dans le wagon, il faut que je me détache, que je m'éloigne de lui, de ses bras... de mon chez moi !!!!

Je me retourne et au moment où la porte se referme, je pose ma main sur la vitre et mes lèvres bougent sans que je puisse les en empêcher... je le regarde à travers la fenêtre et dis :

TI AMO   



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