Je haletais en tentant de reprendre mes esprits, pour retrouver un monde tangible sous mes yeux et m'extirper de ce souvenir étrangement familier mais qui ne m'appartenait pas.
Enfin revenu à la réalité, ma vision flou se clarifia petit à petit, et je découvris en premier temps les yeux écarquillés de mes amis qui m'avaient encerclés. Je soufflais de soulagement, et me rappelais de l'homme-loup.- Où est-t-il ? Parvins-je à articuler entre deux respirations.
- Il est parti, je crois... On était trop inquiêts à te voir regarder dans le vide, qu'est-ce qui t'es arrivée exactement ?
Je regardais aux alentours et espérais l'apercevoir dans la foule mouvante.
- Je... heu... attendez-moi ici, je vous expliquerai après !
- Non attends ! Ça pourrait être dangereux !
Mais c'était déjà trop tard. La foule m'avait englouti après m'y être lancée à corps perdu... et c'était bel et bien le cas de le dire, car petite comme j'étais, il était quasiment impossible de me repérer, sauf pour quelqu'un de grand : c'était d'ailleurs sur ça que je comptais car l'homme que je recherchais était massif.
Au bout de cinq bonnes minutes... je commençais à désespérer. Marre d'être bousculée dans tous les sens pour ses beaux yeux. Je sortis de la foule et pris une goulée d'air qui me rassénera quelque peu. J'étais alors entrain de me demander si je devais me risquer à faire les alentours, plus loin de la foule, quand je le sentis. Il était là... tout près. Comment pouvais-je le savoir ? Je ne m'appuyais sur rien de logique, mais mon instinct me le criait, et j'en avais l'intime conviction. Même si je ne l'avais pas encore trouvé, je sentais qu'on m'observait. Son regard pesait sur moi. Alors je pivotais du côté où je sentais cette gène occasionnelle et le vis : Assis sur un muret, légèrement incliné vers l'avant, à la façon d'un animal qu'en suivait un autre des yeux. Ça avait l'air de l'amuser. Moi pas du tout. Je sentis une bouffée de chaleur m'envahir, et la colère avec. Ouais, je suis très impulsive aussi. Je savais que je n'avais aucune chance contre lui, mais je ne pus m'empêcher de foncer sur lui et d'engager une lutte. Bizarrement, il me faisait cet effet.
Comme s'il s'y attendait, il se leva du muret en esquissant un sourire d'amusement, mais garda sa position - buste en avant, jambes écartés, bien ancrées dans le sol - et écarta largement les bras, prêt à me recevoir. Mais c'est qu'il me provoquait en plus ! Je ris d'excitation trop longtemps retenue et le poussais avec mon élan, en rentrant dans sa garde, d'un coup d'épaule, tel un rugbyman. Mais il recula d'un pas à peine... Si ce n'est moins.
- Fait chier... Jurais-je.
Entre temps, il m'avait encerclé de ses bras musclés, de tel sorte que je n'avais pas d'autre choix que d'être collée contre son torse proéminent... Il rigola à gorge déployé, et étant proche de lui physiquement, je sentis les vibrations que provoquaient sa voix rauque et masculine à travers son corps. Je frissonais.
- Alors, petite louve, tu me suis maintenant ? Lança-t-il avec une pointe d'amusement et de contentement dans sa voix, un sourcil relevé.
Je grognais en guise de réponse, et dû me tordre le coup pour m'adresser à son visage et non à son torse. Il m'ébouriffa les cheveux et rit de plus belle.
- C'est qu'elle mordrait en plus !
J'avais arrêté de me débattre contre lui en comprenant que c'était peine perdue. Visiblement, c'était le feu vert qu'il attendait car il relâcha progressivement sa prise et je pus enfin respirer de nouveau. Je m'écartais doucement et suffisamment pour que je puisse le regarder normalement et lui dire d'un ton ironique ce qui me démangeais depuis que j'avais vu ses yeux changer...
- Alors les métamorphes ça existe vraiment, hein ?
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Esprit Sauvage
FantasyDans la vie, on croit tous exercer un certain contrôle sur nous-même et les évenements à venir, mais ce n'est pas le cas. Rien n'est plus imprévisible que la vie. Aujourd'hui encore, des choses restent inexpliquées aux yeux des humains, et malgré le...