Rêve ou réalité ?

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Cela faisait une semaine déjà que j'avais rencontré Enki. Honnêtement, j'avais peine à croire que les événements d'il y a quelques jours n'étaient pas que le fruit de mon imagination débordante. Il m'arrive quelques fois de confondre rêve et réalité à mon réveil. Mais mes amis étaient là pour me rappeler que toutes ces choses s'étaient belles et biens passées. À cette pensée, je me souvins de la carte de visite qu'il m'avait laissé avant de nous séparer. Dessus, il y avait bien son numéro, sous le nom de 《 Enki, chef de la coalition 》et dessous, celui de sa meute et celui de la communauté des métamorphes. Génial. Qui donc allais-je me risquer à appeler ?
J'avais terriblement envie de contacter la coalition pour découvrir des choses encore plus extraordinaires, mais ma raison me conseillait de commencer doucement et de me limiter à la connaissance d'un seul métamorphe pour le moment. Rien ne pressait après tout... Sauf pour ma curiosité. Je décidais donc d'appeler Enki, comme convenu.

J'étais debout dans ma chambre, en train de faire des allers et venues en continue, attendant qu'une voix prenne la place de ces bip tonant à mes oreilles à travers le portable... Mais au bout de cinq, je tombais sur le répondeur. Je soupirais. J'essayais une deuxième fois et obtint le même résultat. Merde alors. Tant pis... Il allait falloir attendre. Je m'occupais alors comme je pouvais, en attendant son appel.

Deux heures plus tard, il était treize heure, et je n'avais toujours reçu aucun signe de sa part.
Qu'est-ce qu'il foutait ? Les métamorphes dorment-ils aussi tard ? Ou peut-être avait-il des problèmes ? Me dis-je intérieurement, en grognant de frustration. Et mon ventre me répondit en gargouillant. Ouais, il était temps que je mange un peu. Ces derniers temps, j'étais plus vorace. Je mangeais beaucoup plus qu'avant et ma mère ainsi que mes amis l'avaient également remarqués. J'avais tellement de questions à lui poser que ça me rendait folle d'impatience. Mais en attendant de pouvoir lui parler, j'humais l'odeur du repas du midi.

Ma mère était encore là, et s'apprêtait à se mettre à table. Je lui ai appris à ne pas tenir compte de moi parce que je suis très changeante d'humeur, du coup elle n'avait mit d'assiette et de couverts que pour elle.

- T'as faim ? Me demanda-t-elle, les yeux levés vers moi.

- Ouais. On va manger ensemble, pour une fois.

Je me dirigeais vers le placard blanc contenant la vaisselle, et pris une assiette plate, puis des couverts dans le tiroir à côté. Je rejoins ma mère à table, face à elle, et commençais à me servir. Au menu, il y avait un bon poulet fermier avec des haricots verts. Je pris une cuisse et un morceau de blanc de poulet avec la peau encore croustillante dessus, et rempli le reste de mon assiette avec les haricots verts. Je salivais. Je pris une bouchée de chaque et sentis mon estomac s'activer, satisfait d'avoir répondu à ses envies.

- Tu vas au travail à quel heure, aujourd'hui ? Demandais-je, après avoir fini ma bouchée.

- Bientôt là, je pars à moins le quart.

- T'iras aux courses ? Il nous manque de la viande rouge, ça fait longtemps qu'on en a pas mangé et ça commence à me manquer.

- Si j'ai le temps, j'y penserais.

Nos conversations se résumaient souvent à ça à table. Trente minutes plus tard, j'avais fini de manger. Je décidais de ranger un peu la maison pour m'occuper, pendant que ma mère monopolisait la salle de bain. On habitait dans un appartement modeste, et non une maison comme la plupart des personnes aujourd'hui, mais ça nous suffisait. Après qu'elle soit sorti de la salle de bain, j'y pris place à mon tour et commençais à me laver soigneusement mais rapidement. Perdre trop de temps à ça m'énervait un peu, alors je me dépêchais à chaque fois, un peu comme si le temps me manquait.

J'appréciais le contact de l'eau chaude une dernière fois avant de me rincer à l'eau froide, vivifiante comme à chaque fois. L'eau ruisselait sur ma peau quand j'entendis une musique familière retentir. C'était la sonnerie de mon portable. ENKI. Il m'était complétement sorti de la tête ! Il ne pouvait pas mieux tomber, pensais-je sarcastiquement, en attrapant vite ma serviette et en l'enroulant autour de moi. Après m'être essuyée rapidement les mains, je pris le portable et répondis aussi vite que je pus.

《- Allo ? Dis-je d'une voix essouflée.

- Lyssana, c'est toi ? C'est moi, Enki.

- Ouais... C'est moi. Désolé d'avoir mis du temps à répondre, je sors à peine de ma douche en fait.

- Oups... Désolé de te déranger. Mais dès que j'ai vu tes appels répétitifs, j'ai rappelé. Tu vas bien ?

- Oh c'est pas grave, tu pouvais pas savoir. Oui oui je vais bien ! J'aimerais juste pouvoir me sécher et m'habiller avant d'entamer vraiment la conversation, ça te dérange si je te rappelles dans quelques minutes ?

- Non aucun problème, j'attendrais le temps qu'il faudra.

- Merci, dis-je, et raccrochai.》

Je soufflais de soulagement et commençais à me sécher activement, puis à m'habiller. Et si je le voyais après cet appel ? Quel heure était-il ? Je jetais un oeil sur l'écran de mon portable qui indiquait quatorze heure vingt. Vu l'heure, il n'était pas impossible que notre conversation aboutisse à une rencontre. Je me dirigeais devant mon armoire dédiée à mes vêtements, et l'ouvrais  dans l'espoir de trouver quelque chose qui serait à mon goût.
Un top, un tee-shirt simple ou un haut à manches longues ? Le temps était instable, alors que prendre ? J'obtais finalement pour un top beige clair avec une chemise blanche légère à carreaux bleus, et un pantalon simple bleu foncé. Enfin, je le rappelais.

- Alors, qu'est-ce qui te tenais si occupé ce matin ?

- Une meute étrangère a mis les pieds sur notre territoire. On les a chassés... Enfin, en résumé.

- Rien de grave, j'espère ? Demandais-je, me sentant étrangement concernée.

- Non ça a été, la meute n'était pas de taille face à la notre. Mais peu importe, pourquoi m'appelais-tu à la base, petite ?

- Déjà, arrête de m'appeler comme ça... dis-je en grognant. Si je t'ai appelé, c'est pour poursuivre notre dernière conversation. J'ai encore énormément de choses à te demander, tu devais t'en douter non ?

- Bien sûr... mais par téléphone, ça risque d'être long et fastidieux. Comme je te l'ai dis la dernière fois, une visite de ta part serait bien plus rapide pour connaitre les réponses à tes questionnements.

- Pourquoi pas... mais où est-ce que je dois aller ?

- Oublie ça, on va venir te chercher. Dis moi plutôt où toi tu habites, ma petite.

- Comme tu voudras alors : 5 avenue de la concorde, tu vois où c'est ? Dis-je en ignorant le surnom qu'il m'avait attribué.

- On a un chauffeur, alors ça devrait aller. Je t'appelerais une fois qu'on sera en bas de chez toi, d'accord ?

- Ça marche ! Ah, au fait, on ira où ?

- Là où se trouve ma meute. Je te dirais le reste des détails dans la voiture... À tout à l'heure.

Et il raccrocha.

Esprit SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant