Chapitre 1 : Faux Départ

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En reconnaissant la silhouette massive de Fergus Ferguson, Rika se demanda si elle n'avait pas des hallucinations. Après tout, elle inspirait des drogues à pleins poumons depuis des semaines ! Cela n'aurait rien eu d'étonnant. Mais son expression stupéfaite lui mit la puce à l'oreille : il était vraiment là.

Génial.

Avec le sang sur sa lame dégoulinante, son t-shirt en partie lacéré et ses yeux luisants, il était clair qu'il était venu ici de force. Où qu'elle se trouve, d'ailleurs. Elle n'en savait fichtrement rien. D'ailleurs, elle était là depuis combien de temps ?

Ha... Il la détachait. Il était parvenu à passer la barrière des bâtonnets d'encens et des bougies, sans mettre le feu à son pantalon. Une performance, vraiment.

-... Rika ? Tu m'entends ? Fit-il en lui ôtant le bâillon.

-J'ai l'air sourde ? Cingla-t-elle, heureuse de pouvoir enfin parler.

-Vu tes yeux vitreux, c'était une possibilité.

Il ne s'offusqua même pas de son ton, se contentant de trancher ses liens. Elle plissa les paupières. De l'air. Elle avait besoin de respirer autre chose que cet encens. Maladroitement, elle se mit sur pieds... Et se serait effondrée si le métamorphe ne l'avait pas retenue.

-Doucement. Tu es enfermée depuis combien de temps ?

-Mmh... J'en sais rien. La bataille contre Lucifer, pour l'épée machin chose, c'était quand ?

Il eut un moment de silence, durant lequel elle se souvint d'une chose : elle était complètement nue. Elle pouvait sentir sa main directement sur la peau de sa taille, brûlante. Inexplicablement, elle se sentit rougir. Elle ! Rougir !

Par tous les dieux, où allait le monde ?

D'ailleurs, cela ne s'arrêta pas là. Non. Une chaleur intense parcourut tout son corps, faisant battre son cœur un peu plus vite.

-Un mois. Ça fait un mois, Rika.

Un mois ? Le temps passait drôlement vite, quand on était droguée.

-Heu...

-Attends.

Il la lâcha un court instant, durant lequel elle parvint à trouver son équilibre. Ha... ! Bon point ! Ça s'améliorait ! Heu... Pourquoi enlevait-il son t-shirt, pour étaler à sa vue sa musculature impeccable ? Face à face avec ses pectoraux et ses abdominaux, elle déglutit nerveusement. Elle avait de plus en plus chaud.

-Bon sang, ne me regarde pas comme ça, grommela-t-il en lui enfilant de force son habit.

Elle passa ses bras par les manches, l'esprit embrumé. Elle devait se ressaisir. Il fallait partir au plus vite de cette maudite cellule. De l'air... Elle voulait simplement de l'air. Et un bac à glaçon.

-Les sortilèges, haleta-t-elle. Il y a des sortilèges pour m'empêcher de sortir.

Un éclair de compréhension traversa les yeux orangés du métamorphe. La tenant par la main, il dégagea d'un coup de pied tous les encens au sol, pour lui ouvrir un chemin. Elle devait l'avouer, elle n'était pas très habile, en cet instant. Mais elle reconnut les inscriptions sur le sol, le mur et la porte sans problème.

-Je comprends mieux. Pas étonnant que les gardes soient aussi nerveux, ajouta-t-il en lui jetant un coup d'œil. Avec une femme telle que toi à l'intérieur, il y a de quoi être inquiet.

Sans lui lâcher la main, il entreprit de gratter une partie des inscriptions, du bout de sa dague. Il lui fallut cinq bonnes minutes, avant qu'un grésillement leur indique la désactivation du système de sécurité.

4. Le Dragon DépasséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant