Keiji Muramasa Sei Tsukushi

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[CONTEXTE PARTICULIER. Il vous faut connaître le manga Katekyo Hitman : Reborn! pour une meilleure compréhension de l'histoire.]

« Comment l'appellerez-vous, madame ? »

Une femme d'un certain âge se tenait sur un lit d'hôpital, l'air complètement fatigué, les cheveux en bataille, et semblait pourtant si heureuse. Le visage rouge, le souffle court, les gens qui s'agitaient autour d'elle... Et ce cri de nouveau-né. Pas de doute : la femme en question aux cheveux couleur rouge sang venait d'accoucher.

« Madame ! Quel est son prénom ? »

Elle ne répondit pas tout de suite, le souffle encore court, haletante. Une fois qu'elle eut retrouvé un peu plus ses esprits, elle pût répondre d'une voix fatiguée :

« Keiji pour moi... Son père voulait Muramasa... Et à deux, nous avons choisi Sei... Keiji, Muramasa, Sei, Tsukushi. Voilà ses trois prénoms ainsi que son nom de famille. »

De toute évidence, elle était totalement harassée, mais voulait voir son enfant avant de dormir au moins. À peine l'eut-elle pensé qu'on lui apporta son bébé, déjà lavé. Elle prit doucement dans ses bras. Le frêle corps bougeait légèrement, elle pouvait le sentir battre sous ses doigts. Calmement, elle se mit à bercer son enfant. Le sien. Elle avait eu la chance de permettre la vie, malgré la souffrance à endurer. Cela ne tient-il pas du merveilleux, qu'une femme accepte d'accoucher par pur amour ? Que la vie, sous bien des aspects, peut être belle parfois.

« Keiji ! Reviens ici de suite ! » Se fit entendre une voix à travers deux salles d'un petit château. On pouvait voir à travers un salon brillant de mille feux, d'ornements en cristaux, de vases inestimables et de plusieurs lustres un jeune garçon, d'à peine six ans et vêtu de pompeux habits nobles bleus, se faufilant entre tables et chaises de bois, canapés et fauteuils de véritable cuir, ainsi qu'autres tables de verre. Une femme, aux cheveux d'un rouge vermillon ne tarda pas à se montrer à la suite, poursuivant l'enfant, mais bien sûr, moins agile : au lieu d'éviter les obstacles, elle les poussait plus qu'autre chose. De ce fait, elle paraissait aussi plus « dangereuse ». L'enfant, qui portait les mêmes cheveux que l'adulte se retourna pour vérifier à quelle distance il se trouvait de sa mère, avant d'accélérer encore.

« Madame ! Je l'ai ! »

La petite tête tourna subitement la tête pour regarder de nouveau devant lui, mais il était déjà trop tard : ses pieds quittaient le sol. Une seconde femme, habillée en uniforme de servante l'avait attrapé. Lui se débattait, enfin, tentait, mais on le tenait fermement. La femme à la chevelure flamboyante s'arrêta devant la servante et se courba, le souffle court.

« Fiouh... Merci à toi, Jeanne... Monsieur Tsukushi ! Combien de fois t'ai-je dit et répété que les cours sont pour ton bien, et que tu n'as pas à les boycotter ?

- J'm'en fiche des cours ! De toute façon, vous êtes riches, et je n'aurai même pas besoin de travailler ! En plus, c'est nul, les cours !

- Ah, tu crois ça ? Ça va être simple. Tant que tu n'auras pas travaillé suffisamment aujourd'hui, tu ne sortiras pas de ta chambre ! Jeanne, emmenez-le !

- M'oiselle Jeanne ! S'iouplaît, lâchez-moi ! Non ! »

Et pourtant, c'est contre sa volonté que l'enfant fut ramené dans sa chambre. Une fois que les plaintes se furent calmées, la jeune mère s'effondra sur le canapé.

« Ah... Quelle migraine... »

Elle resta ainsi quelques instants, avant de se relever, pour caresser le cadre d'une photo représentant son enfant, son mari, et elle-même. Et elle sourit.

Vieux parcheminsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant