Levis Ishrat Djinn

34 2 1
                                    

[CONTEXTE PARTICULIER. Levis, au même titre que Warren v2, possède un pouvoir. Ce dernier est le contrôle de l'énergie cinétique. Bonne lecture !]


4 avril 1995. Un quelconque hôpital en Inde.

« Voici votre enfant, madame. »

Une petite claque se fit entendre. Le cri d'une petite et frêle créature s'ensuivit. Il vivait désormais. Sa génitrice, essoufflée sur son lit, tendait déjà les bras pour recevoir sa création. Son enfant. Doucement, elle le cajola, le berça. C'est déjà un lien qui les unissait. Un lien très fort. Elle lui avait donné le souffle, le cadeau inestimable de la vie. Ces liens ne se brisent jamais. Elle approcha la bouche de l'oreille de son enfant, et lui tint ces mots :

« Bienvenue en ce monde, Ishrat Djinn. »

Amiya Djinn n'était pas stupide. Ishrat, de son premier nom, ne pouvait pas comprendre ce qu'elle venait de dire. Cela avait simplement une grande valeur symbolique. Celle d'un enfant désiré, qu'elle assumerait jusqu'au bout, si l'occasion lui en était donnée. Le bébé pleurait, et la mère souriait. Son premier enfant. Que l'amour d'une mère peut être grand, pour son premier enfant.

Malheureusement, on ne peut jamais prédire une vie. On ne peut qu'espérer que tout se passe selon ses plans, croiser les doigts, tout ce genre de bêtises. La vie ne se passe jamais comme prévu. Inutile de se fourvoyer. Bien heureusement, certains s'en sortent plus ou moins bien. Parviennent à improviser, à contourner les obstacles sans trop de peine, et réussissent à ne pas trop dévier de leur chemin tracé.

Levis n'a pas eu cette chance. Levis a eu le malheur d'être différent, de naître avec ce pouvoir qui le suivra toute sa vie, et qui lui vaudra l'une des enfances les moins tendres au monde.


Gula, Ira.


Il fut enlevé à l'hôpital.

Il y a des gens malhonnêtes partout. Il y en avait dans cet hôpital. Qui ? De fausses infirmières, de faux médecins. Des personnes travaillant au noir. Au très noir, même. Aussi noir que la plupart de leurs marchandises humaines. Trafic d'esclaves. L'humain a beau se dire civilisé, qu'on le veuille ou non, cette partie sombre de la population subsiste. En l'occurrence, il s'agissait d'un réseau kidnappant des personnes à tout âge. On les emprisonne. On les éduque. On les rééduque. On les soumet. On leur apprend à devenir de bons esclaves. Tout cela dans la violence, la difficulté, la torture. On jurerait qu'ils ont perdu leur humanité. Ils n'ont qu'un motif d'action : l'argent. Or, ce dernier vient avec la qualité de leur marchandise. Alors, avides, rapaces qu'ils sont, ils frappent, injurient, crachent, fouettent plus fort. Ce fut en cela que son passé fut entaché par la Gourmandise.

Ishrat fut enlevé par ces gens-là. On le plaça du côté des enfants. Ceux à éduquer, donc. On pense souvent que l'enfant se tournera naturellement vers les jeux, et développera son imagination, aussi faible soit-elle. Seulement, vivre dans la pénombre, avec pour seul repère un visage, une voix, et des tâches ménagères annihile toute notion « normale » pour tout enfant, aussi prédisposé soit-il.

Ishrat grandit dans le noir. On lui apprit d'abord à parler. Puis, à marcher. Et sans étape intermédiaire, à travailler de ses mains. Dès l'âge de trois ans, les coups se mirent à pleuvoir. De poing, de fouet, de cravache. Tous les moyens étaient bons pour dresser ces choses, ces objets. Il fallait se tenir droit, exécuter à la perfection chacune des tâches attribuées. Un échec, un pot qui glissait des mains, un verre qui tombait, un couvert manquant, de l'eau renversée, et l'on battait aussitôt. Bien vite, les tâches devenaient innées, comme une seconde nature, c'était l'instinct de survie qui permettait une excellente réalisation des corvées. Corvées, qui étaient leur quotidien.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Apr 26, 2016 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Vieux parcheminsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant