Le chant d'une muette

277 21 0
                                    

Les rayons du soleil venaient éclairer sa chambre, un nouveau jour était arrivé. Réchauffant sa peau foncée, les yeux rivés sur l'horizon ou du moins la maison d'en face, Brenda soupirait en silence. Ses bras étaient croisés sur la rambarde du balcon de sa chambre, son époux toujours endormi sûrement épuisé par les événements qui s'étaient passé la veille.

Brusquement, elle se redressa le front fermé, portant toujours sa chemise blanche devenue mi orange mi rouge de la veille. Elle glissa son corps maigre à travers les rideaux beige qui recouvraient légèrement la porte coulissante qui menait au balcon. Elle se dirigea devant son miroir et ne fut pas surprise de voir un beau cocard autour de son oeil gauche, de voir du sang séché sur son visage en porcelaine, de voir des coupures sur ses mains et ses jambes. Elle grimaça en voyant son reflet, la colère et la follie s'emparèrent d'elle. Elle prit les ciseaux qui étaient dans un des tiroirs de la salle de bain et se mit à couper ses cheveux. Une coupe ni trop courte ni pas assez, une coupe à la garçonne ce qui était plutôt bizarre avec ses cheveux ondulés. Pour se remonter le moral, rien de mieux qu'une nouvelle coupe non?

Après avoir fait cela, elle alla mettre à la poubelle le reste et se reposa sur son balcon en repensant à sa vie, vie qui n'avait plus aucun sens. Brenda a toujours été ce genre de fille septique devant ces films où les femmes se faisaient battre par leur mari, elle disait qu'elles étaient complètement bêtes de ne pas faire appel à la justice mais voilà qu'aujourd'hui, c'était elle qui était bête et elle le savait.

Elle savait ce qu'il fallait faire pour que tout cela s'arrête mais es ce qu'elle voulait vraiment que cela s'arrête? Elle aimait Andrew malgré ses nombreuses infidélités, malgré ses crises de colère, malgré son arrogance et cela lui ferait tellement mal de savoir que celui qu'elle aime plus que sa propre chaire était en prison à cause d'elle. Sa vie était un cercle vissieu et elle en avait marre. Son amour était trop fort, elle n'arrivait pas à le contrôler mais sans le savoir cet amour dont elle voulait tant se debarasser se transformait en haine.

Sur le haut de son balcon, Brenda se mit alors à chanter, réveillant avec douceur le voisinage qui était habitué à cette voix douce et mélodieuse qui les faisait culpabiliser car ils savaient qu'en réalité ce n'était qu'un cri de détresse et qu'ils ne pouvaient pas y répondre.

Oh mama I'm so mad at you.
(Oh maman, je suis tellement en colère après toi)

You told me that the men was dangerous but you never told me how to stay away from them.
(Tu m'avais dit que les hommes étaient dangereux mais tu ne m'as jamais dis comment me tenir éloignée d'eux)

Oh mama come back to me. (Oh Maman, reviens moi)

My tears are tired, my voice is broken, my heart refused to beat anymore and my mind is so confuse. (Mes pleures sont exténués, ma voix est brisé, mon coeur ne veut plus battre et je demeure si confuse)

I need you, please, come back to me. (J'ai besoin de toi, s'il te plaît, reviens-moi)

Oh mama I just can't keep my pain anymore, mama I need you. (Oh Maman, je ne peux plus supporter cette de douleur encore longtemps, maman j'ai besoin de toi)

Show me how to do. I can't deal with death like this anymore. (Montre moi comment faire. Je ne peux pactiser avec la mort plus longtemps)

Oh mama, I miss you, please come back to me. (Oh maman tu me manques, pitié reviens à moi)

Sur ces belles paroles, Andrew se réveilla avec un mal de crâne horrible mais il réussit à se lever. Une fois sur ses deux pieds, ses yeux cherchaient ce que ses oreilles avaient entendu lors de son sommeil, il se dirigea alors vers le balcon en poussant légèrement les rideaux et c'est sans surprise qu'il vit sa femme en train profiter du soleil.

Il s'avança vers elle et lui caressa lentement la tempe en continuant sur sa mâchoire. Il aimait sa femme ,il l'aimait mais parfois il ne se comprenait pas lui-meme. Brenda ferma les yeux et se senti frémir lorsque Andrew avait posé ses mains sur son visage amoché. Elle ne se comprenait pas non plus.

-Pardonnes moi mon amour. Il le lui demanda à genoux devant elle la tête baissée. Il était sincère mais le problème c'est que c'était presque devenu une routine pour elle. Pardonnes moi de mes excès de colère, pardonnes d'avoir encore utilisé la force contre toi et d'avoir froissé ton si beau visage. Pardonnes moi Brenda.

-"Pardon"? "Pardon"? C'est tout ce que tu as à me dire?

-Oui Brenda et je suis sincère. Je t'aime énormément et je n'aurais jamais dû lever la main sur toi encore.

Brenda le scruta, elle regarda ensuite autour d'elle puis inconsciemment elle sourit et elle se maudissait pour avoir fait ce qu'elle allait faire.

-Je te pardonnes Andrew.

Une femme forte avec ses faiblesses, une femme de caractère avec ses points faibles. Brenda était une de ces femmes qui a conscience de ce qu'elle vie, qui a conscience que son mode de vie est malsain mais qui à cause de l'amour qu'elle porte n'arrive pas à s'en détacher. C'était comme une drogue, comme l'ancre d'un bateaux qui la tirait vers le fond.

L'Amour est un poison au goût sucré que nul ne peut s'empêcher de vouloir y goûter.

VendettaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant