Enzo était dans les bras faibles de sa mère, il la contemplait sans vraiment le faire car à 4mois, quel enfant penserait? Elle le tenait fermement devant elle, ils se regardaient tout les deux puis un petit sourire apparu au coin des lèvres de l'enfant alors Brenda souris aussitôt. Cet enfant lui ressemblait plus qu'à son père et elle en était heureuse.
Prisonnière d'elle même, Brenda n'osait pas sortir, elle passait ses journées à la maison en jouant avec son enfant et lorsqu'il s'endormait elle s'amusait à rêvasser et chanter du haut de son balcon. Sa voisine Erica la trouvait étrange, parfois lorsqu'elle sortait pour s'occuper de son jardin, Brenda était toujours sur son balcon en train de regarder le ciel. Un simple sourire leur suffisait pour se saluer.
Elle aurait aimé témoigner contre les horreurs que lui faisait subir son mari mais dans cette banlieue, personne n'osait le faire. Pendant que l'agneau se faisait dévorer par le loup, eux n'étaient que de simple auditeurs de la scène. Quand Brenda se faisait battre, elle criait, hurlait à l'aide mais sans aucune réponses. Erica n'arrivait jamais à dormir dans ces moments là, elle pourrait bien aller défendre sa sous-entendus amie mais elle ne le fait pas. Pourquoi?
Erica, comme tout les autres voisins, cache un lourd secret et il a fallu que Andrew soit au courant. En effet Erica était une fille de joie la nuit. Elle échangeait son corps contre des billets verts et dansait sur des tables contre ses même billets. Elle avait honte de sa double vie mais elle avait des dettes à payer. Cela n'avait rien à avoir avec son loyer ou sa vie actuelle mais dans le passé elle avait été mêlée à une histoire sans fin et pour rembourser le mal qu'elle avait causé elle était obligé de travailler dans ce bar éloigné de la ville pendant trois ans. L'argent qu'elle gagnait revenait à la boîte, elle n'en bénéficiait pas et n'en avait pas besoin car croyez le ou non, elle était déjà riche. Andrew était le seul à connaître sa vie par coeur et celle des autres voisins.
Ayant honte d'elle même, surtout que son copain n'était pas au courant, il suffirait d'un coup de fil de la part d'Andrew et sa relation serait gâchée et elle tenait trop à son Arold. Voilà pourquoi, Erica ne se mêlait pas des affaires de son voisin d'en face. Elle se contentait de regarder tristement Brenda sur son balcon et son visage meurtrie et de lui donner un petit sourire encourageant à chaque fois que leur regard se croisaient.
L'agneau se faisait consumer lentement et personne ne pouvait y faire quelques choses.
Parfois Erica se réunissait avec trois autres filles du voisinage autour d'une tasse de thé pour en discuter, parmi elle, Melaudie, la plus grande de toutes. Elle n'aimait pas ce qu'il faisait subir à Brenda mais ne voulant pas non plus qu'il révèle son secret à tout le monde, elle ne rentrait pas dans les détails.
Melaudie était une accro aux jeux. Elle dépensait ses économies et celles de ses enfants pour jouer tout les vendredis dans un casino pas loin. Elle avait honte d'elle même mais elle ne pouvait pas s'arrêter, ni son mari ni ses enfants n'était au courant. Elle avait un compte spécial qu'elle utiliser lors de ses partie de poker, seul Andrew le savait.
Katia, la benjamine du groupe était une accro aux stupéfiants. Personne ne le savait bien évidemment sauf Andrew.
Quant à Éléonore, elle trompait son mari depuis des lustres avec Jason, le grand frère de Katia.
Tous ces petits secrets qu'ils cachaient, Andrew les connaissait tous voilà pourquoi ils avaient peur de lui, voilà pourquoi parfois dans la nuit on continuait d'entendre des cris stridents et des bruits de verres brisés venant de la maison 17. Brenda était la seule à pouvoir faire quelques choses pour elle même.
Elle ne pouvait pas compter sur les autres. Parfois elle se disait, pourquoi ne sortirais-je pas? Puis elle efface cette idée car lorsqu'elle se voit dans la glace, avec ses cicatrices, ses hématomes, ses égratignures omniprésentes sur son corps, elle se dit que les gens là regarderont sûrement de travers. Le soleil, elle en profitait du haut de son balcon ou même dans le jardin mais rien d'autre.
Si au début de ce livre Brenda vous a parut comme une femme fatale et forte c'est parce qu'elle l'est réellement mais seulement lorsqu'on la pousse à bout. Chaque fois que Andrew pète les plombs, Brenda n'hésite pas à se défendre mais son mari finissait toujours par l'emporter. Elle pourrait se révolter mais ne voulait pas.
L'amour rend faible, qu'il soit vrai, sincère ou non.